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Liban : les conséquences de la démission du gouvernement Hariri

jeudi 31 octobre 2019, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 31 octobre 2019).

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Wed Oct 30, 2019 4:41PM

Les manifestants anti-gouvernementaux libanais célèbrent la démission du Premier ministre Saad Hariri à Sidon, dans le sud du pays, le 29 octobre 2019, à la 13e journée de manifestations anti-gouvernementales. ©AFP

Le président du Liban, Michel Aoun, a chargé le Premier ministre démissionnaire Saad Hariri d’expédier les affaires courantes du pays jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement, a annoncé le palais présidentiel dans un communiqué, ce mercredi 30 octobre 2019.

Estimant qu’il se trouvait dans une impasse, Saad Hariri a présenté mardi après-midi la démission de son gouvernement formé en janvier dernier, au 13e jour des manifestations dans le pays.

Dans un communiqué, Michel Aoun a implicitement accepté cette démission, assurant qu’il avait « demandé au gouvernement de poursuivre la gestion des affaires courantes jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement », conformément à la Constitution libanaise.

La démission du Premier ministre Saad Hariri a compliqué la situation actuelle. Contre son gré, il semblerait ne pas faire le poids face aux diktats étrangers et dans l’incapacité de sortir son pays de la crise.

L’ambiance régnante dans la réunion de dix minutes du mardi soir entre Michel Aoun et Saad Hariri pour remettre sa démission du gouvernement, la colère de ce dernier après la réunion et son refus de parler aux journalistes témoignaient de la difficulté qu’il a eu à prendre cette décision.

Certains analystes ont qualifié la démission de Hariri de soudaine, incompatible avec ses récentes positions lors des manifestations populaires. D’autres estiment par ailleurs qu’il a adopté une position similaire à celle de Walid Joumblatt à la suite d’entretiens en coulisse, abandonnant le gouvernement et laissant le pays dans un état de vide politique et dépourvue de souveraineté.

La démission du gouvernement pour former un gouvernement technocratique est une bonne nouvelle dans tous les pays, mais au Liban, ce n’est pas le cas, comme l’ont montré à maintes reprises les groupes politiques libanais, n’ayant pas le pouvoir de former rapidement le gouvernement et d’élire les ministres.

Les vacances successives de la présidence et du gouvernement au Liban ont empêché ces dernières années le développement et la réalisation des plans économiques et financiers dans le pays. Ainsi, la démission du gouvernement libanais est en contradiction avec les exigences du peuple qui cherche à résoudre ses problèmes économiques et à lutter contre la corruption.

La démission du gouvernement a cependant été accueillie par les groupes qui ont démontré ces derniers mois leur dépendance à l’égard de l’Arabie saoudite. Samir Geagea, chef du Parti des forces libanaises et Walid Joumblatt, chef du Parti socialiste progressiste (PSP), ont salué la démission du gouvernement. Cette prise de position elle-même ajoute à l’ambiguïté de l’avenir du Liban, car elle montre que les groupes pro-saoudiens ne veulent plus voir Saad Hariri arriver au poste de Premier ministre, exigeant que le Premier ministre soit davantage dépendant de Riyad et des États-Unis. Cela semble également peu probable compte tenu du poids des groupes opposés à l’Arabie saoudite, notamment le Hezbollah, le Mouvement Amal et le Courant national libre.

Amin Hoteit, analyste des affaires intérieures libanaises, a récemment proposé dans son article un plan de sortie du pays de la crise actuelle qui consiste à :

  • Recourir à des changements radicaux et à une solution réelle suivant un accord visant à former un gouvernement de transition et à empêcher un vide de pouvoir dans le pays afin d’empêcher le chaos dans le pays.
  • Le Parlement sera ensuite chargé de former un gouvernement de transition et de ratifier les lois pour lutter contre la corruption, la restitution de biens illicites et la réforme de la législation fiscale.
  • Le gouvernement de transition sera chargé dans l’étape suivante d’appliquer et de faire respecter ces lois.
  • Dans la quatrième phase qui suit l’adoption de ces lois, le Parlement est dissous et les élections législatives se déroulent sans restriction sectaire ou tribale. Après la formation du Parlement, le gouvernement politique est formé d’après la majorité parlementaire pour suivre les réformes dans le pays.

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