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Changement de la garde de gauche par la garde de droite en Bolivie

jeudi 14 novembre 2019, par Robert Bibeau

Evo Morales, cet ingrat, s’agrippait au bastingage de la caravelle dont la gouvernance lui avait été prêtée pendant 13 années par le grand capital sud-américain. Au lieu de remercier les sponsors qui l’ont soutenu dans le premier mandat d’un Amérindien à la tête d’une république « bolivarienne », ce dernier se mutine et s’accroche à son poste. S’il avait su se retirer sans histoire, en pleine gloire – avant que les fracas de la crise économique mondiale ne fragilisent la Bolivie – une sinécure l’attendait ainsi qu’un gros cachet.

Selon le groupe espagnol Nuevo Curso, l’État-major de l’armée et de la police était favorable à Morales et pour garantir le soutien de la police, le gouvernement leur a octroyé une "prime de fidélité" de 3 000 Bs (431 USD) pendant le conflit avec la rue. (1) Après des jours et des nuits d’affrontements permanents avec la population, la police s’est mutinée. La mutinerie n’était pas une décision de l’État-major, mais un mouvement spontané de la piétaille. Le gouvernement a tenté de négocier avec les agents de police en changeant quelques commandants compromis, mais les émeutes se sont propagées dans la plupart des garnisons du pays. C’est en désespoir de cause que l’État-major de l’armée a réclamé la destitution du président récalcitrant.

La bourgeoisie de gauche, comme celle de droite, doit jouer la mascarade électorale selon les règles de l’alternance, que ce soient dans les républiques bananières (gazière ou pétrolière) ou chez les grandes puissances (le Brésil de Bolsonaro et de Lula par exemple), sinon, ces partis de gauche ne seront plus conviés à l’abreuvoir du pouvoir. (2)

La petite bourgeoisie bolivienne (et parfois bolivarienne), qui surfe sur la vague gazière depuis une dizaine d’années, voit bien que ses conditions de vie se dégradent et que ses conditions d’emplois se précarisent, mais elle ne trouvera pas remède à sa désespérance sociale (et environnementale) dans les bras de l’aile droite du capital, pas plus qu’elle n’a trouvé réconfort dans les bras de l’aile gauche du grand capital.

Peu d’Amérindiens et de paysans ont porté secours au gouvernement, eux qui attendent encore la réforme agraire promise par Evo Morales — et approuvée à travers un référendum par près de 80 % de la population — et qui n’a jamais été enclenchée. Destinée à abolir le latifundia en réduisant la taille maximale des propriétés n’ayant pas de « fonction économique et sociale » à 5 000 hectares, le reste devant alors être réparti entre petits travailleurs agricoles et indigènes sans terre, elle rencontra une ferme opposition de la part de l’oligarchie bolivienne. Le gouvernement a cédé en 2009 devant le secteur agro-industriel. Il en paie aujourd’hui le prix. (3)

Peu de prolétaires boliviens se sont prêtés à cette mascarade électorale qui a mal tourné sur les plateaux des Andes où les travailleurs gagnent durement leur pitance dans les mines et les « salars » où la vie d’un ouvrier vaut moins que son poids de sel.

NOTES

1. http://www.les7duquebec.com/7-de-ga…

2. La démocratie aux États-Unis. http://www.les7duquebec.com/7-au-fr… Commander sur AMAZON :

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3. https://fr.wikipedia.org/wiki/Boliv…

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