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La dernière d’Halimi

dimanche 5 janvier 2020, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 5 janvier 2020).

Jean-Pierre Garnier, le 3 janvier 2020 :

Version DOC : http://mai68.org/spip2/IMG/doc/La-d…

Dans le n° du Diplo de janvier, Serge Halimi livre, en une et sur 2 demi-pages intérieures, les réflexions que lui inspirent l’irruption en cours des peuples dans la rue, tous pays confondus. Un tissu de truismes. Mais il fallait le couronner par la question adéquate que seul le maître à penser de Halimi, alias Lord On, est habilité à poser, celle du « débouché politique ». Car sans partis ni représentants institués, les soulèvements populaires ne mènent nulle part, comme chacun devrait le savoir. Il faut dire qu’ils semblent avoir fait leur le nouveau mot d’ordre des masses chiliennes en ébullition, lequel a de quoi choquer les citoyennistes du Diplo : au lieu de brailler « El pueblo, unido, jamás sera vencido » (« Le peuple, uni, ne sera jamais vaincu), comme on le faisait en 1970 lors de la campagne électorale de l’Unité populaire, menée par Salvador Allende, les voilà qui crient maintenant « El pueblo, unido, avanza sin partido » (« Le peuple, uni, avance sans parti ») !

Heureusement, grâce à Halimi, on connaît la marche à suivre pour ne pas errer, conseillée sinon aux masses du moins aux lecteurs diplômés du Diplo par l’économiste pseudo-philosophe Lord On sur son blog ubuesque, « La pompe à phynance », hébergé par le journal : « Il faut être organisé et savoir où l’on va, parce que d’autres sont organisés et savent où ils vont ». Car, comme le révèle l’intitulé du topo publié sur ce blog : « Le capitalisme ne rendra pas les clefs gentiment ». Les clefs du palais de l’Élysée, de l’Hôtel Matignon et de tout autre lieu du pouvoir d’État ? Qui une fois occupés par des insoumis d’opérette et autres représentants élus d’une troisième droite en gestation, s’empresseront, comme à l’accoutumé, de prendre la relève de leurs prédécesseurs pour poursuivre, à quelques variantes « progressistes » près, la même politique que leurs prédécesseurs.

Ce scoop d’apparence révolutionnaire de Lord On paraît pourtant confirmer a posteriori en lui redonnant son actualité le bien-fondé d’un autre slogan lancé par des militants chiliens « extrémistes » qui avaient pressenti le coup d’État mitonné par la droite et les militaires chiliens soutenus en sous-main par le Département d’État US et les stratèges de la CIA : « El pueblo, armado, jamás sera vencido ». (« Le peuple, armé, ne sera jamais vaincu »). Ce que ce va-t-en-guerre en dentelles rhétoriques, velléitaire et dégonflé de Lord On ne saurait évidemment supporter. Pas plus que cette petite nature — nature néo-petite bourgeoise, of course — de Serge Halimi.

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