VIVE LA RÉVOLUTION
Accueil du site > Comment publier un article > Ils ne veulent pas d’enfants, ça pollue !

Ils ne veulent pas d’enfants, ça pollue !

lundi 3 février 2020, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 2 février 2020).

"Ginks" : ils ne veulent pas d’enfants, ça pollue

https://www.parismatch.com/Actu/Soc…

Publié le 02/02/2020 à 09h25
Mis à jour le 02/02/2020 à 12h59

Margaux Rolland

Célibataires ou en couple, ils rejettent le modèle que la société voudrait leur imposer - Philippe Petit / Paris Match

Extrait :

Célibataires ou en couple, ils rejettent le modèle que la société voudrait leur imposer. On les appelle « Ginks » pour « Green inclinations, no kids ». Pour sauver la planète, ils et elles ont choisi de ne pas faire d’enfants et face à l’explosion démographique, prônent la stérilisation. Nous avons rencontré des filles et des garçons, jeunes et déterminés, qui sont passés à l’acte ou prêts à le faire.

L’accès à la stérilisation volontaire reste difficile. En France, beaucoup de patients se voient jugés au lieu d’être accompagnés dans leur décision. Afin d’éviter toute déconvenue, Martin Winckler, un ancien médecin, militant féministe, a mis en place un annuaire recensant par régions les spécialistes qui pratiquent la stérilisation volontaire.

Théophile de Giraud explique que le problème n’est pas le mode de vie, mais le nombre de personnes qui pratiquent ce mode de vie.

On les appelle « Ginks » pour « Green inclinations, no kids ». Pour sauver la planète, ils et elles ont choisi de ne pas faire d’enfants et face à l’explosion démographique, prônent la stérilisation. Nous avons rencontré des filles et des garçons, jeunes et déterminés, qui sont passés à l’acte ou prêts à le faire.

« Un pavillon, un mari, des enfants et un chien. Je préfère me tirer une balle. » Aurélie*, 26 ans, au caractère bien trempé, rejette ce destin tout tracé. Elle veut bourlinguer, une de ses passions, mais pas n’importe comment. Elle a tout juste 20 ans quand débutent ses années « woofing », un tourisme alternatif permettant de voyager sans avoir beaucoup d’argent. Le concept : travailler pour visiter. Un rêve depuis le lycée. Les rencontres s’accumulent, une semaine dans un refuge pour animaux, deux autres chez un petit maraîcher bio…

Trois années d’itinérance plus tard, elle pose ses valises dans un écovillage. Une sorte d’agglomération rurale où la philosophie est de placer l’homme et l’environnement au centre de tous les intérêts. Elle garde de ces expériences une certitude, celle de vouloir vivre en communauté. Mais à une seule condition, qu’il n’y ait pas d’enfants. « J’ai choisi l’écologie comme priorité dans ma vie. Je n’en veux pas à mes parents de m’avoir fait naître. Mais je ne dirai pas non plus que je n’ai pas souffert d’avoir été mise sur une Terre à l’agonie. » Aurélie a trouvé le but de sa vie à 8 ans. Enfant curieuse et sensible, elle explore la nature, observe les animaux… Cette petite Parisienne fouille aussi Internet et ses vidéos, histoire d’approfondir ses connaissances. En quelques clics, elle découvre la capacité de l’homme à anéantir ce qui l’entoure.

« J’étais dévastée, les larmes coulaient. Des larmes qui me donnaient le courage de combattre », explique-t-elle. En 2001, elle se fait une promesse : tout mettre en œuvre pour empêcher son espèce de détruire la Terre. Adolescente, à l’âge où la malbouffe règne, elle devient végétarienne. L’argument écologique n’est jamais très loin. « La production de viande industrielle est l’une des premières causes du dérèglement climatique », s’alarme-t-elle. A l’échelle mondiale, l’élevage de bétail est responsable de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre, selon un rapport de 2013 de la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.

Les années passent sans trop d’accrocs, elle obtient un bac pro aménagement paysagé. Arrive le CDI, le Saint-Graal pour n’importe quel jeune. Mais, pour Aurélie, cette offre cristallise ses angoisses existentielles. Elle fait partie des 4,3 % de femmes qui déclarent ne pas avoir d’enfants et ne pas en vouloir, selon la dernière étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined) sur le sujet en 2014. Parmi tous les arguments « anti-bébé », celui de l’écologie s’est installé en France en même temps que les alertes des scientifiques.

D’après Edith Vallée, auteure de « Pas d’enfant, dit-elle… » et docteur en psychologie, les femmes « childfree », libres d’enfant, se divisent en trois groupes. Il y a celles qui n’en font pas car elles vivent en union avec la personne qu’elles aiment, et cela leur suffit. Il y a aussi celles qui s’épanouissent totalement dans l’action, des femmes extrêmement indépendantes qui se disent qu’avec un enfant elles ne pourraient pas réaliser ce qu’elles font. Et celles dont l’argument écologique prime, qui se retrouvent dans celui de la rupture. « Cela correspond à un refus du monde tel qu’il va : “Je ne veux pas de ce système fait d’exactions, d’injustices, qui ne respecte pas l’écologie” », analyse la psychologue. En 2019, le non-désir d’enfants reste tabou, mais la parole tend à se libérer. « Les homosexuels ont d’ailleurs beaucoup aidé à l’expression de l’intimité et du désir personnel. Grâce à leur audace, les femmes s’expriment plus facilement sur leur choix de vie », confirme-t-elle.

Edith Vallée, auteure de « Pas d’enfant, dit-elle… » et docteur en psychologie - DR

A cela s’ajoute le féminisme, qui leur a aussi permis de se rendre compte qu’elles pouvaient se réaliser différemment. Ce qui n’était pas le cas dans le courant des années 1970. A l’époque, les réactions sont violentes. Ne pas vouloir d’enfants est perçu comme une abomination. Les femmes se battent sur bien d’autres fronts urgents : l’émancipation, la dépénalisation de l’avortement ou encore la lutte pour exister sur le marché du travail. Il faudra attendre les années 1980 pour qu’une autre perspective se déploie, celle de la maîtrise de son corps, lieu d’une nouvelle force. C’était l’époque du bodybuilding et de Wonder Woman, l’image d’une femme réussissant à jongler avec son travail et son rôle de maîtresse accomplie. A l’opposé, la « childfree » semblait certes se réaliser sur de nombreux points, maîtrisant donc son corps à l’extrême, mais suscitait malgré tout interrogation et étonnement. Arrivent les années 1990, plus compliquées sur le plan économique. Dans ces moments-là, la famille apparaît comme le seul lieu d’épanouissement. Une sorte de régression, finalement.

Dans un monde où enfanter reste une norme dominante, celles qui choisissent de ne pas donner la vie doivent constamment se justifier

Au fil des ans, le thème de la non-procréation fait son chemin. Les réactions moralisatrices ne sont plus systématiques. Edith Vallée a longtemps accompagné celles qui ne souhaitaient pas d’enfants. Son constat est simple : « Nous ne sommes pas toutes pareilles. Certaines femmes sont réellement épanouies par la maternité, alors que d’autres sont appelées à une réalisation différente d’elles-mêmes. »

Dans un monde où enfanter reste une norme dominante, celles qui choisissent de ne pas donner la vie doivent constamment se justifier. La pression sociale est telle que certaines femmes en viennent à s’inventer une pathologie pour expliquer leur « stérilité ». Et d’autres à se cacher derrière l’écologie. Aurélie n’a jamais douté de son choix. La jeune femme se moque de la pression sociale. Au point de choisir la stérilisation définitive. Jusqu’ici, elle portait un implant contraceptif — petit bâtonnet placé sous la peau contenant les mêmes hormones que les pilules progestatives. « Je le supportais très bien, mais je voulais arrêter les hormones le plus tôt possible, toujours pour des raisons écologiques. » D’après une étude britannique, 20 % des poissons d’eau douce mâles seraient devenus transgenres, notamment à cause des molécules présentes dans les pilules contraceptives qui finissent dans les rivières. C’est grâce au bouche-à-oreille qu’elle rencontre la « meilleure gynécologue du monde ».

J’étais soulagée et heureuse d’être enfin stérile et de ne plus avoir de questions à me poser sur ma contraception

Cette spécialiste respecte la décision de ses patientes. « Elle aussi est féministe et estime que l’on peut faire ce qu’on veut de notre corps et que personne n’a rien à y redire. » Rendez-vous pris quatre mois plus tard pour convenir de la date d’intervention, comme l’oblige la loi du 4 juillet 2001. Aurélie choisit la salpingectomie, qui est le retrait total des trompes. Elle préfère cette méthode plus radicale à la ligature ou à la pose d’un clip obstruant la trompe. A tout juste 24 ans, elle se fera opérer le jour de sa fête. Elle y voit un signe du destin. Quatre minuscules incisions et, une heure et demie plus tard, c’est la « libération ». « Malgré quelques complications postopératoires, j’étais tellement soulagée et heureuse d’être enfin stérile et de ne plus avoir de questions à me poser sur ma contraception. »

Ne craint-elle pas de le regretter un jour ? Elle rétorque qu’elle a pris l’une des meilleures décisions de sa vie. Un choix sur lequel elle doit pourtant sans cesse se justifier. « Toujours cette même rengaine, comme si on ne s’était pas posé soi-même la question auparavant. » C’est d’ailleurs pour cette raison que peu de ses proches sont dans la confidence. A l’exception de son petit ami de l’époque – lui non plus ne souhaitait pas d’enfants –, de sa mère et de quelques oncles et tantes. Contrairement à la majorité des femmes dans sa situation, Aurélie s’estime chanceuse de ne pas avoir essuyé plusieurs refus avant de tomber sur la bonne spécialiste.

Sereb, technicien du spectacle - DR

L’accès à la stérilisation volontaire reste difficile. En France, beaucoup de patients se voient jugés au lieu d’être accompagnés dans leur décision. Afin d’éviter toute déconvenue, Martin Winckler, un ancien médecin, militant féministe, a mis en place un annuaire recensant par régions les spécialistes qui pratiquent la stérilisation volontaire. Une aubaine pour beaucoup de personnes dans cette situation, notamment pour Sereb, qui a trouvé son urologue grâce à ce listing. Il a sauté le pas en 2016, à 28 ans, après quatre années de réflexion. Pourquoi autant de temps ? A l’époque, Sereb est en couple avec une jeune femme qui souhaite être mère un jour.

Les amoureux sont rapidement arrivés à la conclusion que la vasectomie était la décision la plus rationnelle

« Je savais que prendre cette décision de manière unilatérale l’aurait brisée. Je ne pouvais donc pas le faire tant que nous étions ensemble. Nous nous sommes séparés au bout de cinq ans pour plusieurs raisons, y compris celle-là. » Mais Sereb retrouve vite l’amour. Et partage avec sa nouvelle compagne des projets de vie similaires. Elle non plus ne souhaite pas avoir d’enfants. Les amoureux sont rapidement arrivés à la conclusion que la vasectomie était la décision la plus rationnelle. « Légèrement moins coûteuse et plus simple que la ligature des trompes, c’était la meilleure contraception pour notre couple », explique-t-il.

Commence alors la recherche d’un urologue n’invoquant pas sa clause de conscience. Il les appelle un par un en fonction de leur distance géographique, du plus proche au plus lointain. Il leur pose des questions et, dès que ça coince, il passe au suivant. Au bout de deux mois, il trouve enfin le bon spécialiste. Ce dernier exerce à Grenoble, tout près de chez lui. Sa méthode lui aura permis d’éviter le découragement. « C’est une forme de violence de devoir se trimballer de médecin en médecin qui n’appliquent pas la loi, n’hésitant pas à fournir une information déloyale en disant que c’est illégal. » Sereb est soulagé. Même si l’urologue lui propose un compromis, il le juge « acceptable ». Il devra donc, en quelque sorte, préserver sa fertilité grâce à la conservation de son sperme. « Ça m’a coûté 150 euros au prélèvement. Depuis, je paie 50 euros tous les ans. Je peux l’arrêter quand je veux, il me suffit de prévenir par écrit le centre d’autoconservation. »

Avoir un enfant, c’est ajouter un consommateur

Son non-désir d’enfants a évolué au cours de son adolescence pour se renforcer à l’âge adulte. L’objectif premier étant de limiter son impact environnemental, « avoir un enfant, c’est ajouter un consommateur ». Il n’envisage pas non plus l’adoption. « J’ai l’impression qu’elle consiste essentiellement à prendre des enfants de pays pauvres et très peu impactants pour les amener dans des pays très impactants. » Ce technicien du spectacle de 32 ans est pourtant issu d’une famille nombreuse. Une fratrie de quatre qui a fini par se faire à l’idée que Sereb, le petit dernier, ne serait jamais papa. Ses parents aussi s’y sont habitués. Il a mûri sa gamberge en étudiant de vieux concepts philosophiques néomalthusiens de la fin du XIXe siècle. Il s’est reconnu dans ces écrits même s’ils ne contenaient pas vraiment de notions d’écologie, puis s’est dirigé assez naturellement vers des penseurs plus actuels, comme Théophile de Giraud, qui met l’écologie au centre de ce principe. L’écrivain belge a grandi dans les années 1970, époque à laquelle les scientifiques alertaient déjà sur les dangers de la surpopulation. Des discours qui l’ont marqué. Ne pas faire d’enfants fut donc pour lui, dès le plus jeune âge, une évidence.

Jean-Loup Bertaux, directeur de recherche au CNRS - DR

« Je suis un antinataliste en plus d’être dénataliste. L’idéal serait que tous renoncent à se reproduire », affirme Théophile. Faisant un bras d’honneur au premier chapitre du livre de la Genèse, « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la. Soyez les maîtres des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, et de tous les animaux qui vont et viennent sur la terre. » Un concept aux antipodes des siens. Dans son texte « Save the planet, make no baby ! », Théophile de Giraud explique que le problème n’est pas le mode de vie, mais le nombre de personnes qui pratiquent ce mode de vie. Une pensée que rejoint le scientifique Jean-Loup Bertaux, directeur de recherche émérite au CNRS et inspirateur d’une tribune publiée dans « Le Monde » en 2018. « On fait comme si démographie et environnement étaient deux sujets séparés, alors qu’ils sont indissociablement liés », dénonçait-il. L’idée a quelque chose d’iconoclaste dans une France championne d’Europe de bébés.

Yves Cochet, ancien ministre de l’Environnement dans le gouvernement Jospin, a été l’un des premiers à parler de « néomalthusianisme modéré »

« Nous sommes déjà dans un état de surpopulation très grave », s’alarme Jean-Loup Bertaux. Chaque année, le jour du dépassement mondial se produit de plus en plus tôt. En 2019, il nous aura fallu 210 jours pour consommer tout ce que la planète peut régénérer en un an. Ce « jour du dépassement » mondial est fondé sur un calcul du Global Footprint Network, un organisme de recherche international. Il met en lumière l’impact écologique de nos sociétés. Si l’ensemble de l’humanité vivait comme un Français, il nous faudrait l’équivalent de 2,7 planètes pour assouvir notre consommation annuelle. Et les différences sont énormes selon les pays. Si nous vivions comme les Américains, à la tête du triste podium, il nous en faudrait 5.

Alors comment réduire ces émissions de gaz à effet de serre ? Changer ses ampoules, laver son linge à l’eau froide, renoncer à un vol transatlantique… En réalité, d’après une étude publiée dans la revue scientifique « Environmental Research Letters » en 2017, aucun geste ne serait plus efficace que d’« avoir un enfant de moins ». Selon les chercheurs, une famille américaine faisant ce choix fournit le même niveau de réduction de CO2 que 684 adolescents qui décident de recycler leurs déchets durant le reste de leur vie. Yves Cochet, ancien ministre de l’Environnement dans le gouvernement Jospin, a été l’un des premiers à parler de « néomalthusianisme modéré ». Lors d’un colloque en 2009, il affirmait qu’un enfant européen aurait « un coût écologique comparable à 620 trajets Paris-New York ». Et d’ajouter qu’il serait nécessaire de faire voter une directive baptisée « grève du troisième ventre », qui inverserait l’échelle des prestations familiales. Une proposition toujours d’actualité que Jean-Loup Bertaux rejoint volontiers : « Il faudrait réorienter l’aide des allocations familiales afin qu’elle devienne dégressive et non progressive, et pourquoi pas la supprimer à partir du troisième enfant. »

En 2019, le pays recense 753 000 nouveau-nés, soit 6 000 de moins qu’en 2018. Et c’est surtout la cinquième année consécutive de baisse.

Théophile de Giraud (à dr.) lors d’un happening dénataliste devant le Sacré-Cœur, à Paris, en 2012 - DR

« Beaucoup de gens trouvent ça épouvantable, mais nous sommes en fait sur la bonne voie », poursuit le scientifique. La démographie demeure une problématique internationale. En 2100, nous serons 11,2 milliards d’habitants, dont un tiers en Afrique. Dans la tribune parue dans « Le Monde », les scientifiques ont d’ailleurs insisté pour que les pays développés soutiennent les efforts des Africains afin de contenir leur démographie. Jean-Loup Bertaux, auteur de "Démographie, climat, migrations : l’état d’urgence" (Fauves Editions), souligne l’importance de la charte de Ouagadougou signée en 2017.

« Un événement extraordinaire » ayant pour objectif de faire baisser la natalité des pays de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), de la Mauritanie et du Tchad à trois enfants au plus par femme d’ici à 2030. Cette croissance effrénée de la population mondiale au cours des deux derniers siècles tient en grande partie aux progrès de la médecine moderne et à l’amélioration du niveau de vie. Ce n’est donc pas un hasard si la population française vieillit.

« C’est d’ailleurs une bonne nouvelle, signe que notre santé s’améliore et que l’on contrôle mieux le nombre d’enfants que l’on met au monde », déclare le scientifique, également membre de l’association Démographie responsable. Les conséquences du vieillissement de la population sont souvent dramatisées en France. Un fait qui hérisse Jean-Loup Bertaux. « Tous ceux qui parlent du vieillissement de la population n’ont qu’un seul remède, faire plus d’enfants. Mais ce système qui amène à une croissance infinie de la population n’est pas bon. » Il affirme qu’une diminution de la natalité permettrait une baisse des coûts liés à l’éducation, laissant ainsi une petite marge de manœuvre pour s’occuper du reste des problèmes, comme les retraites. Un sujet d’actualité qui ne cesse de susciter analyses et critiques. « Il s’agit là d’un faux débat », assure l’universitaire émérite, qui propose comme solution de « reculer l’âge de départ à la retraite ».

Depuis que notre corps est imprégné de médicaments, que les pesticides s’invitent jusque dans nos urines, notre décès devient lui-même une nouvelle source de pollution

En résumé, pour les antinatalistes, il existe seulement deux façons d’endiguer la natalité, soit par des guerres épouvantables, soit en amorçant dès à présent une décroissance. « Moins nos enfants seront nombreux, plus ils seront heureux. » Mais cette baisse démographique est aussi tiraillée par un conflit entre l’intérêt collectif et l’intérêt individuel. L’intérêt individuel serait d’avoir beaucoup d’enfants, alors que, d’un point de vue collectif, ce choix serait mauvais pour la planète et ses ressources limitées. Une analyse qu’approuve Edith Vallée. « Il n’y a pas plus égoïste que les familles », ironise-t-elle.

Si nous pouvons contrôler les naissances, la mort reste quant à elle inéluctable. Depuis que notre corps est imprégné de médicaments, que les pesticides s’invitent jusque dans nos urines, notre décès devient lui-même une nouvelle source de pollution. En moyenne, l’inhumation émet 833 kilos de CO2, presque autant qu’un aller-retour Paris-New York. Le formol utilisé pour la thanatopraxie s’infiltre dans la terre lors de la décomposition du corps, polluant ainsi sol et nappes phréatiques. Alors, que faire de nos morts ? A quoi bon faire des enfants, s’ils ratent même leur enterrement ?

* Le prénom a été changé.

1 Message

  • Ils ne veulent pas d’enfants, ça pollue ! 5 février 2020 06:04, par Dominique

    De toutes façons, notre société ne mérite pas qu’on lui fasse des enfants. Elle n’a plus rien à offrir en partage à part finaliser sa solution finale par extermination du vivant sur fond de consommons plus et la transformation de l’homme en crocodile qui pleure en suçant les os de sa mère !

    Répondre à ce message

Répondre à cet article

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0