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Pour lutter contre le coronavirus, faut-il nous traquer via nos smartphones ?

mercredi 25 mars 2020, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 25 mars 2020).

Pour lutter contre le coronavirus, faut-il nous traquer via nos smartphones ?

https://www.lci.fr/high-tech/pour-l…

24 mars 2020 18:15

Cédric Ingrand

DATA - Pour suivre la progression du Covid-19 et de futures épidémies, la Commission Européenne discute avec les opérateurs mobiles, pour pouvoir accéder aux données de localisation de nos smartphones en Europe, sur le modèle de ce qui se fait déjà en Asie, mais avec quelques différences marquantes, côté vie privée.

Accéder à la localisation des malades pour comprendre - à l’échelle de l’Europe - comment se répand le virus. Voilà en une phrase ce que voudrait mettre en place Thierry Breton, commissaire européen, qui organisait aujourd’hui une rencontre en vidéoconférence avec l’essentiel des opérateurs mobiles du continent, et la GSMA, le syndicat qui représente l’industrie mobile toute entière.

Un projet qui ne serait pas nouveauté à proprement parler, plutôt une version bien plus light de choses déjà vues ailleurs : on sait que le procédé a servi en Chine, en parallèle à une stratégie de confinement généralisé. En Corée-du-Sud, c’est à une politique de tests de dépistage administrés à grande échelle que la géolocalisation a été utilisée, ce qui aurait même permis au pays d’éviter d’en passer par le confinement. Mais dans les deux cas, c’est une géolocalisation précise et nominative de chaque malade qui été mise en place, pour remonter dans leurs déplacements, comprendre où ils étaient et avec qui ils auraient pu être en contact, et considérer ces personnes comme de potentiels cas à risque.

En Corée, chaque cas déclaré est ainsi affiché sur une carte disponible pour tous, sur un site dédié. Surtout, les personnes mises en quarantaine voient leur localisation suivie en quasi-temps réel, pour vérifier - avec d’autres données - qu’elles se conforment bien à l’ordre de confinement, et ne sortent pas de chez elles, sous peine d’amendes massives. En Chine aussi, la géolocalisation a permis de vérifier que les consignes qui interdisaient les déplacements dans le pays étaient bien suivies. Mais les deux pays ont - dans des modalités très différentes - des normes de contrôle social et de civilité qui diffèrent beaucoup des nôtres. De quoi soulever jusqu’aux objections du gouvernement quand on lui suggère de répliquer les mêmes solutions chez nous.

Un "tracking" européen compatible avec la vie privée

Dans ses discussions avec les opérateurs, Thierry Breton semble vouloir devancer craintes et critiques : pour lui, l’utilisation des données des opérateurs sur les déplacements de leurs abonnés devront être anonymisées. Surtout, ce ne sont pas les communications elles-même qui seraient analysées, mais ce que l’on appelle les méta-données, toutes les données qui entourent nos usages du mobile, dont leur localisation. De quoi analyser dans ses grandes lignes la propagation de l’épidémie, plutôt qu’un malade à la fois.

Dans un communiqué, la commission le précise : les données fournies par les opérateurs seraient là pour "contribuer à l’analyse des modèles de diffusion du coronavirus, d’une manière qui soit pleinement conforme au RGPD et à la législation relative à la vie privée (…) ". Une précision utile, mais surtout logique : on verrait mal, même face à une épidémie, l’Europe aller à l’encontre des protections d’un règlement dont elle était l’auteur.

Le téléphone portable, outil idéal de Big Brother (Canard Enchaîné)

http://mai68.org/spip/spip.php?article417

Qu’il soit allumé ou éteint, la police peut se servir de votre téléphone portable pour vous suivre à la trace et vous localiser, comme vous le savez déjà. Mais, ce qui est moins connu, malgré la dénonciation du Canard enchaîné, c’est que, si votre portable est en veille, la police peut sen servir comme d’un micro pour écouter les conversations autour de vous.

Voici l’article du canard enchaîné qui dénonce cette possibilité d’espionnage offerte à la police par les progrès de la science et de la technologie moderne :

Cliquer ici pour voir l’image en plus grand et la lire.

Sinon, voici le texte :

Sur portable d’écoutes

Nous sommes 49 millions en France à avoir cédé aux joies du téléphone portable. Une aubaine pour Orange, Bouygues, SFR et consorts. Mais aussi pour la police.

AVANT, poser une écoute était compliqué. Avec le portable, plus besoin d’aller mettre une bretelle dans un hall d’immeuble. Grâce au tout-numérique, « brancher » un téléphone se fait en deux temps trois mouvements. D’abord, le policier doit convaincre le juge, qui, débordé par une bonne centaine de dossiers en cours, ne se fait généralement pas trop prier pour donner son feu vert. Une fois la commission rogatoire en poche, valable quatre mois, reste à la faxer à l’opérateur de téléphonie chez qui la « cible » est abonnée.

Dès lors, la manip’ est simplissime : le portable voit sa ligne automatiquement dérivée vers le central d’écoutes. Tous les services de PJ en ont un, qui fonctionne avec du matériel loué à l’année à des sociétés privées. En pianotant son code personnel sur son propre mobile, le policier va pouvoir écouter en « live » le portable branché. Et, comme sur son iPod, il peut faire des retours en arrière pour se repasser les meilleurs morceaux de l’enregistrement.

Coût d’une écoute sur un téléphone mobile : 700 euros par mois dans la poche de l’opérateur, réglés par le ministère de la Justice.

Fini les planques

« Grâce au portable, on a moins besoin de se lever à l’aube et de se coucher à pas d’heure pour faire des planques », se réjouit un officier de police judiciaire.

Sans avoir besoin de mettre le juge au parfum, avec une simple réquisition téléphonique faxée à l’opérateur le policier reçoit sur son ordinateur, la « fadet », autrement dit la liste sur un an de tous ceux qui ont appelé ou été appelés par ledit portable.

Un clic de souris, et s’affichent sur l’écran toutes les relations de boulot, les amis, la famille, mais aussi le coiffeur, le médecin ou le banquier de l’heureux branché.

En faisant tourner un petit logiciel, l’OPJ peut même s’amuser à faire des statistiques sur la fréquence des appels, et découvrir ainsi qui sont les meilleurs copains ou copines.

Plus besoin de "filoches"

Sans sortir de son bureau, un policier peut suivre les déplacements du portable qui sert de mouchard. Quelle rue - à quelques mètres près - son « client » a empruntée et à quelle heure, dans quel café il est allé prendre son petit noir, ou encore qui il a croisé et à quel moment, etc.

Une mine d’infos que l’opérateur garde au chaud pendant un an (tout comme la fadet), au cas où la police en aurait besoin.

Le tout mis sur DVD et mouliné avec un petit logiciel maison. « Si je veux savoir si untel ou untel a croisé mon client, pas de problème : j’entre les noms, et l’ordinateur me donne la réponse, en précisant quand, où, combien de fois et combien de temps », détaille le même poulet.

En plus, ça fait micro

La loi dite « Perben II » (qui modifie la loi sur les écoutes téléphoniques de 1991) a autorisé la sonorisation.

En clair, la pose de micros, que les services de PJ pratiquaient jusqu’alors en catimini et à la barbe des juges. Ça tombe drôlement bien puisque tous les portables sortis récemment peuvent être transformés en micro. Il suffit que l’opérateur envoie un code informatique pour déclencher à distance le mode « écoute discrète » (à condition que le portable reste en veille). Le policier peut alors entendre tout ce qui se dit dans la salle à manger, le bureau … Magique, non ?

On n’en saura rien

Sur les 27 000 écoutes autorisées chaque année par les juges et les 4 millions de réquisitions téléphoniques, un grand nombre d’écoutés n’en sauront jamais rien. Le policier dira au juge que la ligne « n’a rien donné ». Pour la plupart citoyens lambda, le seul fait de posséder un mobile les aura rendus facilement « espionnables ». Car un juge peut signer une commission rogatoire autorisant une écoute sur n’importe quel quidam s’il pense qu’elle peut concourir à la manifestation de la vérité. Autant dire que ça fait potentiellement du monde. Quant aux voyous, même s’ils en connaissent les risques sur le bout des doigts, il leur arrive encore de se faire pincer à cause d’un portable. Encore heureux …

Jérôme Canard

Encadré :

Grandes oreilles

IL y a des écoutes que les juges ne voient jamais passer. Les « administratives », comme on les appelle. Cinq mille par an (très exactement : 5 985 l’an dernier), autorisées par Matignon pour le compte des ministères de l’Intérieur, de la Défense et des Finances. Les grandes oreilles de l’Etat sont planquées dans les sous-sols de l’hôtel des Invalides à Paris. D’après les policiers eux-mêmes, le nombre d’écoutes administratives exploserait depuis que Sarko est à l’Elysée. Mais, bien sûr, c’est uniquement pour lutter contre le terrorisme. D’ailleurs, sur le papier, depuis le scandale des écoutes de l’Elysée sous Mitterrand, tout est sous contrôle. Une commission indépendante, composée d’élus de tous bords, vérifie les demandes. Evidemment toutes classées « secret-défense ». L’an dernier, par exemple, elle a retoqué 38 demandes d’interceptions.

Mais le fin du fin en matière d’écoutes, ce que ni les juges ni la commission ne voient jamais passer, ce sont les interceptions hertziennes. Encadrées par aucune loi. Une valise d’interception glissée dans le coffre d’une voiture permet de récupérer toutes les conversations téléphoniques des portables alentour. Un matériel dont se sont discrètement dotés la DGSE, la DST mais aussi les RG, toujours à l’écoute du progrès.

Canard enchaîné du 5 décembre 2007

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