Épisode 1 - La Guerre secrète - 49’40
Épisode 2 - Orienter les élites - 49’40
Regardez le documentaire interdit et explosif sur le lobby pro-israélien aux Etats-Unis
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3 avril 2020
Aladin avec Al-Jazira et Orient XXI
Le site Orient XXI diffuse deux des quatre volets d’une série documentaire d’Al-Jazira sur le lobby pro-israélien aux Etats-Unis. Une enquête solide et potentiellement explosive que la chaîne qatarie refuse pour l’instant de diffuser.
Mathilde Blottière. Publié sur Télérama le 09 novembre 2018.
Attention, matière inflammable ! Le site d’information sur le Proche-Orient et le Maghreb Orient XXI met en ligne les deux premiers épisodes d’une série documentaire en quatre volets : une enquête spectaculaire sur le lobby israélien aux Etats-Unis. Prévue début 2018, la diffusion de ce reportage mené par la cellule d’investigation de la chaîne qatarie Al-Jazira a été gelée par Doha qui, en plein contentieux avec ses voisins saoudiens et émiratis, n’a pas voulu s’aliéner l’administration Trump, infaillible appui d’Israël. Orient XXI précise sur son site qu’un accord est intervenu entre le gouvernement du Qatar et une partie du lobby pro-israélien qui a, en échange, accepté d’adopter une attitude neutre dans le conflit entre l’Arabie saoudite et le petit émirat. Dans Le Monde diplomatique, Alain Gresh, le directeur d’Orient XXI, rapporte qu’en avril 2018 le site de l’Organisation sioniste américaine (ZOA) publiait un communiqué se réjouissant que « le Qatar [ait] accepté de ne pas diffuser le documentaire vicieusement antisémite d’Al-Jazira réalisé par un infiltré sur le soi-disant lobby juif américain ».
Nous avons visionné La Guerre secrète et Orienter les élites, les deux épisodes visibles sur le site d’Orient XXI.
Premier constat : il s’agit d’un travail journalistique sérieux, précis et documenté qui fait intervenir de nombreuses personnalités, politiques, universitaires, essayistes, étudiants. L’expression « lobby juif », pour le moins tendancieuse, n’est jamais prononcée et il est expliqué à plusieurs reprises que les responsables des organisations incriminées dans le reportage ont été sollicitées, en vain, par ses auteurs. L’antisémitisme y est dénoncé sans équivoque. Nulle théorie du complot en vue, les adeptes des élucubrations antisémites type Protocoles des Sages de Sion peuvent donc s’abstenir.
Deuxième constat : alors que l’élection de Trump, indéfectible appui de l’Etat hébreu, aurait dû apaiser les promoteurs de la politique israélienne aux Etats-Unis, l’enquête montre précisément l’inverse. Le lobby a la fièvre. Son but est clair : pérenniser à tout prix le soutien inconditionnel des Etats-Unis à Israël. Sa bête noire s’appelle le BDS (Boycott, désinvestissement et sanctions), un mouvement non violent lancé en 2005 qui s’est, depuis, bien implanté dans les campus américains et appelle, comme son nom l’indique, au boycott des produits israéliens et au retrait de tout investissement dans l’Etat hébreu, sur le modèle de ce qui avait été imposé à l’Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid. Les chevilles ouvrières du lobby craignent une nouvelle génération plus critique à l’égard de la politique israélienne et donc plus sensible à ce type d’activisme.
Troisième constat : le reportage livre des preuves accablantes de l’illégalité des actions menées par les puissants groupes de pression pro-israéliens sur le sol américain. Certaines de ces révélations ont été obtenues en caméra cachée, l’enquête nous embarquant dans le sillage d’un jeune journaliste infiltré, James Anthony Kleinfeld, alias « Tony ». Au fur et à mesure que ce Britannique juif progresse dans le labyrinthe touffu des organisations américaines de soutien à Israël – du très puissant Aipac (American Israel Public Affairs Committee) au TIP (The Israel Project) en passant par l’ECI (Emergency Committee for Israel) –, il recueille des confidences de plus en plus explosives sur leurs moyens d’action, leurs cibles et leur financement.