Note de do : se suicider avec un sac en plastique noué sur la tête ? Drôle de suicide, tout de même ! En tout cas, avec leurs histoires moralistes et puritaines de vouloir supprimer la prescription judiciaire, ils font plein de conneries. Il est bien clair que passé dix ans, les témoignages, c’est du n’importe quoi. Par conséquent, ressusciter l’affaire Grégory, qui a plus de trente ans, c’était du n’importe quoi !
Confrontation stérile entre Murielle Bolle et son cousin
http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKBN1AD25E-OFRTP
Le 28 juillet 2017 à 18:56
Par la rédaction de Reuters
Murielle Bolle Photo d’archives Reuters/Gerard Cerles
PARIS (Reuters) - La confrontation entre Murielle Bolle et son cousin à l’origine de sa mise en examen pour son rôle présumé dans le meurtre du petit Grégory Villemin a débouché vendredi 28 juillet 2017 sur un statu quo, a déclaré le procureur général de Dijon, Jean-Jacques Bosc.
"Chacun des protagonistes est resté sur ses positions", a-t-il indiqué à la presse, précisant néanmoins que le témoin lui paraissait "crédible".
Murielle Bolle, âgée de 15 ans à l’époque des faits, en 1984, avait d’abord affirmé avoir été dans la voiture de Bernard Laroche, qui était son beau-frère et le cousin du père de Grégory, lorsqu’il avait enlevé le garçon de quatre ans, avant de se rétracter au lendemain de son retour dans sa famille.
Selon son cousin germain, Murielle Bolle lui aurait confié il y a trente ans qu’elle avait subi des violences et des pressions de la part de sa famille.
"On a d’autres éléments dans le dossier, même certains un peu anciens, qui sont en faveur, quand même, de pressions, de violences sur Murielle Bolle", a déclaré le procureur.
Selon les avocats de Murielle Bolle, qui est restée sur ses positions, "le mythomane a encore frappé" mais son argumentaire ira "dans l’impasse".
Ils croient en une remise en liberté rapide de leur cliente.
De son côté, Jean-Christophe Tymoczko, avocat du cousin, a déploré une stratégie pour décrédibiliser son client, qui est lui aussi resté sur ses positions.
L’affaire a été relancée mi-juin avec la mise en examen de Marcel et Jacqueline Jacob, grand-oncle et grand-tante de Grégory, retrouvé noyé dans une rivière des Vosges le 16 octobre 1984, pour enlèvement et séquestration de mineur suivis de mort avant d’être remis en liberté et placés sous contrôle judiciaire.
Cyril Camu, édité par Yves Clarisse
Affaire Grégory : la lettre posthume du juge Lambert pour expliquer son suicide
http://www.lemonde.fr/police-justic…
LE MONDE | 19.07.2017 à 19h55 • Mis à jour le 20.07.2017 à 11h08
Par Soren Seelow
Le juge Jean-Michel Lambert, photographié au Mans (Sarthe) le 1er septembre 2014. JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
« Je préfère sonner la fin de partie pour moi », a écrit l’ancien magistrat, retrouvé mort le 11 juillet 2017, dans un document publié par L’Est républicain.
L’affaire Grégory aura donc fait trois morts. Le petit Grégory Villemin, 4 ans, retrouvé inanimé dans les eaux de la Vologne un soir d’octobre 1984 ; Bernard Laroche, l’un des premiers suspects, assassiné par le père de l’enfant quelques mois plus tard ; et le premier juge chargé de l’enquête, Jean-Michel Lambert, découvert chez lui, le 11 juillet 2017, un sac en plastique noué sur la tête.
Le jour de son suicide, l’ancien magistrat avait adressé quatre « lettres testaments » à des proches, dont l’une à un journaliste de L’Est républicain, qui l’a publié, mercredi 19 juillet 2017, sur son site Internet. Jean-Michel Lambert y explique ce que tout le monde redoutait : l’affaire Grégory a hanté sa vie, son dernier « rebondissement » l’a détruit.
« J’ai décidé de me donner la mort car je sais que je n’aurai plus la force désormais de me battre dans la dernière épreuve qui m’attendrait, écrit-il. Ce énième rebondissement est infâme. Il repose sur une construction intellectuelle fondée en partie sur un logiciel. La machine à broyer s’est mise en marche pour détruire ou abîmer la vie de plusieurs innocents, pour répondre au désir de revanche de quelques esprits blessés dans leur orgueil. »
Sinistre télescopage
Tenu pour le principal responsable de ce fiasco judiciaire qui hante la France depuis plus de trente ans, celui que la presse a très vite surnommé le « petit juge » a vu son nom et sa réputation de nouveau abîmés ces dernières semaines.
Un minutieux et long travail de relecture du dossier, mené par les gendarmes avec l’aide d’un logiciel spécifique, a conduit en juin la justice à mettre en examen trois membres de la famille de Grégory, soupçonnés, avec Bernard Laroche dans le rôle du ravisseur, d’être impliqués dans la mort de l’enfant.
Cette orientation du dossier – la thèse du complot familial – contredit les pistes suivies à l’époque par le juge Lambert, qui avait incarcéré, puis libéré, Bernard Laroche, quelques semaines avant son assassinat, pour finalement renvoyer devant une cour d’assise la mère de l’enfant, Christine Villemin. Ces derniers « rebondissements » épousent en revanche les intuitions de son successeur, le juge Simon, qui avait repris l’enquête en 1987.
Sinistre télescopage : des extraits des carnets tenus par le juge Simon pendant son instruction avaient été dévoilés par la chaîne BFM-TV quelques heures avant le suicide de son confrère. Un de ses commentaires, particulièrement cruel, a résonné de longues heures après sa mort : « On reste confondu devant les carences, les irrégularités, les fautes, les dissimulations de preuves ou le désordre intellectuel et peut-être simplement matériel du juge Lambert. »
« On ne connaîtra jamais la vérité »
Dans sa lettre d’adieu, Jean-Michel Lambert s’évertue à sauver son honneur en s’attaquant à la piste ranimée par la justice : « Je proclame une dernière fois que Bernard LAROCHE est innocent. La construction intellectuelle que je viens d’évoquer est en réalité un château de cartes qui aurait dû s’effondrer dès le premier regard objectif sur le dossier. (…) Pour ne pas perdre la face, on cherchera alors un bouc émissaire. Autant dire qu’il est tout trouvé… Je refuse de jouer ce rôle. »
Il revient ensuite sur le cas de Murielle Bolle. Adolescente au moment des faits, elle est soupçonnée d’avoir évité de prendre le car de ramassage scolaire pour accompagner son beau-frère Bernard Laroche dans sa voiture le jour de la disparition de Grégory. Elle a été mise en examen pour « enlèvement » le 29 juin.
Le juge Lambert affirme avoir en son temps « démontré » que si elle était en effet bien absente du car, « ce n’était pas le mardi 16 octobre mais le mardi 23 octobre », soit une semaine après le meurtre. Ce point, qui fait encore débat aujourd’hui, est le centre névralgique du dossier.
« On ne connaîtra jamais la vérité parce qu’on refuse de voir la vérité, conclut l’ancien magistrat dans son courrier. Je préfère sonner la fin de partie pour moi. L’âge étant là, je n’ai plus la force de me battre. J’ai accompli mon destin. »