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Le Venezuela expliqué le 7 juillet 2017 par Maurice Lemoine du Monde Diplomatique (vidéo 23’06)

vendredi 4 août 2017, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 4 août 2017).

L’invité de la rédaction (RTS) - Maurice Lemoine, spécialiste de l’Amérique latine

https://www.rts.ch/play/radio/linvi…

L’invité de la rédaction, 07.07.2017, 06h00

Cliquer sur l’image pour voir la vidéo.

RTS 7 juillet 2017 : Le Venezuela vit depuis de longues semaines une crise politique et économique majeure. Où sont passées les réussites sociales de la révolution bolivarienne si chère à Hugo Chavez ? Entretien avec Maurice Lemoine, ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique, spécialiste de l’Amérique latine.

1 Message

  • Maurice Lemoine dit quelques mots sur la constituante qui démarre. Cette constituante représente un enjeu qui dépasse de loin les frontières du Venezuela. Il y a 4 peuples sur Terre, le peuple blanc, le peuple jaune, le peuple noir et le peuple rouge, plus toutes les nuances de brun quand ils se mélangent. Le seul qui n’est pas représenté officiellement à l’ONU est le peuple rouge. Or la constituante qui va commencer au Venezuela donne aussi la parole aux peuples indigènes de ce pays. Ainsi, une autre rencontre avec les peuples indigènes que celle promue par le vieux monde depuis le début des colonisations est ainsi enfin possible.

    Cette rencontre est capitale car ces peuples ne veulent pas de notre mode de vie, la société industrielle de consommation, mode de vie qu’ils qualifient avec justesse de mortifère. L’enjeu est de taille car se débarrasser de ce mode de vie implique de se débarrasser du progressisme et de son scientisme, du travail obligatoire et de son aliénation, ainsi que de l’argent et de ses inégalités. Cela prendra du temps et seule une autre rencontre avec les peuples indigènes peut le permettre. Pour que cette rencontre se fasse, il faut que les ingérences étrangères cessent, et je ne parle là pas que des seules ingérences des puissances de l’OTAN mais aussi de celles des multinationales de toutes la planète qui, de la Chine au Canada en passant par l’Europe ne rêvent que de transformer les territoires des peuples indigènes du Venezuela et d’ailleurs (le problème est mondial) en exploitations minières afin de faire perdurer un mode de vie mortifère et obsolète car condamné.

    La bonne question est de savoir si la fin de cette société industrielle de consommation de masse se fera avec ou sans nous. Pour qu’elle se fasse avec nous, cela passe pas une nouvelle et autre rencontre avec les peuples indigènes, une rencontre basée sur le respect et non sur l’exploitation, et cela la constituante du Venezuela peut le permettre.

    À noter qu’au Brésil, sous un gouvernement de droite arrivé au pouvoir "grâce" à un véritable coup d’état institutionnel, les peuples indigènes viennent de remporter une importante victoire. Voir dgrnewsservice.us13.list-manage.com/track/click ?u=89a226816d8aa73fa13cf8c16&id=db8a7c7e35&e=6658f127e5

    Des activistes indigènes ont bloqué un projet de barrage pendant 4 jours. Le gouvernement leur a fait plusieurs promesses, entre autres :

    • L’achèvement de la remise de titres de propriété des terres pour les territoires de Munduruku de Sawre Muybu, Pontal dos Isolados, Sawre Jaybu et Sawre Apompu.
    • Études indépendantes sur les impacts socio-environnementaux et culturels des barrages sur la rivière Teles Pires, avec la participation active des communautés autochtones et des experts indiqués par celles-ci.
    • Que toute approbation du barrage de São Manoel soit fondée sur les règles du droit et des évaluations techniques indépendantes des impacts sur les rivières, les poissons et les moyens de subsistance des peuples autochtones.
    • Que les plans d’atténuation et de compensation des projets des barrages hydroélectriques Teles Pires et São Mano soient révisés afin de garantir la transparence et la pleine participation des peuples autochtones.
    • Que les futurs projets protègent le patrimoine historique et culturel collectif des peuples autochtones des Teles Pires et que les urnes funèbres soient renvoyées sur un site sacré, déterminé par le peuple Munduruku, pour un stockage et une protection permanents.
    • Garantie du consentement gratuit, préalable et éclairé, conformément au protocole de consultation de Munduruku, pour les futurs projets proposés qui ont un impact direct ou indirect sur les peuples autochtones.

    Au contraire au Venezuela comme en Equateur, les gouvernements de gauche, après avoir fait inscrire les droits des peuples indigènes sur leur territoire, ont vendu ces territoire à des multinationales étrangères (chinoises, canadiennes, européennes) pour qu’elles puissent les transformer en mines, ceci sans consulter les peuples indigènes et donc en violation complète de leurs propres constitutions. Dans un tel contexte, cette constituante est une chance qui ne se reproduira sans doute pas, une chance pour qu’enfin une autre rencontre avec les peuples indigènes se réalise.

    Les peuples indigènes viennent d’élire leurs représentants à la constituante, ceci dans une élection séparée. Il ne reste donc qu’à souhaiter que les autres composantes de la société vénézuélienne sauront les écouter avec respect et qu’ainsi ils puissent définir des règles de fonctionnement basée sur le respect et la collaboration plutôt que sur la concurrence et l’exploitation.

    Ce problème de l’exploitation des peuples indigènes dépasse largement le cadre du Venez. Il est mondial. Si un pays comme le Venezuela qui, contre l’avis de la communauté occidentale otanesque, ose organiser en toute indépendance une constituante, n’arrive pas à régler ce problème, cela donnera raison à ces peuples indigènes qui considèrent que le marxisme n’est que le revers de la médaille de notre mode de vie mortifère, la société industrielle de consommation. Le problème de beaucoup de marxistes dans ce contexte est toujours le même, ils combattent un outil économique, le capitalisme, et oublient ainsi de combattre ceux qui utilisent cet outil : la société industrielle de consommation. Ce faisant, ils se tirent une balle dans le pied et ils se condamnent à ne pas pouvoir faire mieux en pratique que du capitalisme d’état, capitalisme d’état dont ont voit le résultat en Chine : ce pays est en train de devenir la première puissance impérialiste de la planète, ceci dans un contexte où une des causes la plus fréquente d’accidents de travail dans les usines chinoises est le suicide.

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