Bonjour, camarade !
Crise « inévitable », et qui aurait donc eu lieu de toutes façons, ou crise essentiellement « provoquée » à des fins spéculatives ?
En réalité, d’un point de vue dialectique, non seulement les deux ne sont pas nécessairement contradictoires, mais ils sont même complémentaires.
D’une manière générale, les crises du capitalisme sont cycliques, même si leurs fréquences sont variables.
Avec les moyens modernes d’analyse, les capitalistes les plus avisés ont tout à fait le moyen de comprendre les cycles économiques en cours et de prévoir, à quelques mois près, la prochaine crise « inévitable ».
Incontestablement, selon tous les critères d’analyse, une crise majeure et certainement encore plus radicale que celle de 2007-2008 était « inévitable », d’ici un à deux ans, sinon dans les mois à venir. Une fourchette prévisionnelle pour une telle crise dans les trois années à venir existait déjà depuis 2018 chez les analystes les plus compétents.
L’évidence d’une crise délibérément « provoquée » par le spectacle du Covid-19 pose simplement la question de l’intérêt, pour le capital, d’ « anticiper » l’éclatement de la crise, c’est à dire essentiellement, à priori, l’éclatement de la bulle financière, qui en est le symptôme le plus caractéristique, à première vue.
Or cet intérêt, comme le montrent tous les graphes des principales places financières, est tout à fait évident : crever la bulle préventivement, c’est comme crever un abcès pour empêcher que l’infection emporte le malade : la douleur est bien localisée et de courte durée et l’opération démultiplie donc l’effet des traitements d’ensemble du « patient »… !
Et en plus, comme tu l’as si bien expliqué, les plus gros manitous du capital, ceux qui sont précisément capables d’anticiper et d’agir par ce type de moyen, ce sont aussi ceux qui ont les moyens de « jouer à la baisse » pour récupérer les avoirs de leurs concurrents moins avisés et aussi et surtout, de ceux qui n’ont évidemment pas les moyens de « jouer à la baisse », dont les petits épargnants.
Mais cela n’est pas tout, ni même l’essentiel, hélas, pourrait-on dire, car les crises du capital ne sont pas que purement cycliques : au fil des crises cycliques, c’est aussi et même d’abord l’évolution des forces productives, qui se poursuit, et là aussi, il y a une concurrence féroce entre groupes de capitalistes.
Anticiper la crise, c’est aussi donner plusieurs longueurs d’avance à ceux qui ont développé les techniques de production et de commercialisation les plus « avancées », c’est à dire en l’occurrence, les plus automatisées, robotisées, et informatisées, également, en termes de communication et de distribution.
Or cette évolution va dans le sens de la réduction de la part du travail vivant, tant dans la production que dans les services.
L’arrêt brutal de l’économie est donc en réalité également un coup magistral pour « booster » toutes ces nouvelles technologies et augmenter leur emprise sur l’économie et l’ensemble de la société. Les capitalistes qui en possèdent la maîtrise « financière » sont aussi ceux qui ont les moyens de « jouer à la baisse » et de manipuler le système à grande échelle avec un spectacle tel que le Covid-19, et ils sont donc, de plus en plus, les maîtres du monde, au détriment du capitalisme « traditionnel », déjà en voie de disparition.
Ce que ces grands manitous du système ont compris, avec cette évolution des forces productive excluant progressivement le travail vivant, c’est que la survie en tant que telle d’une classe dominante ne passe plus par les monopoles industriels reposant encore sur la circulation des marchandises réglée par la valeur d’échange, mais que désormais le pouvoir d’une classe dominante ne peut plus être que celui de monopoliser les valeurs d’usages qui sortent des circuits de production et de distribution qui seront progressivement entièrement robotisés et informatisés.
C’est, de plus en plus, la totalité des besoins sociaux qui est en quelque sorte prise en otage pour contraindre les masses à la dépendance complète à l’égard de cette nouvelle forme du pouvoir de classe.
Le nouveau pouvoir des Banques Centrales correspond à l’évolution du rapport entre production et circulation monétaire nécessaire à l’établissement de cette nouvelle forme de domination de classe.
Luniterre
De la source économique du nouveau pouvoir des Banques Centrales
https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/05/02/de-la-source-economique-du-nouveau-pouvoir-des-banques-centrales/
« Crise du Covid-19 » : le Coup d’État des Banques Centrales, pour les nuls… !
https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/04/26/crise-du-covid-19-le-coup-detat-des-banques-centrales-pour-les-nuls/
Démasqués : le nouveau pouvoir des faux-monnayeurs
https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/04/22/demasques-le-nouveau-pouvoir-des-faux-monnayeurs/
1er Mai 2020 : Résister face au Coup d’État mondial des Banques Centrales !
https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/05/01/1er-mai-2020-resister-face-au-coup-detat-mondial-des-banques-centrales/
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