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Coup d’Etat des Banques Centrales : une réflexion sur les GAFA, la plus-value et le crédit des Banques Centrales.

jeudi 14 mai 2020, par Luniterre

 

D’une manière générale, la plus-value réelle dégagée par les GAFA, contrairement aux apparences, est en réalité très réduite, sinon pratiquement insignifiante, en rapport de leur chiffre d’affaire, et même de leur bénéfice, qui provient en fait du quasi-monopole mondial qu’ils exercent sur la « production » de valeurs d’usages qui n’exigent pas ou très peu de travail humain vivant.  

Dans certains cas, néanmoins, une partie importante de leur revenus qui proviennent de la publicité peut s’analyser, en partie, comme de la plus-value indirectement extorquée, lorsqu’il s’agit de pub pour des produits qui contiennent eux-mêmes encore une part de travail vivant.

  Globalement, deux produits similaires « concurrents », de prix de vente égaux, et qui se partagent un même marché, contiennent tout deux une part de plus-value, disons pour simplifier, au prorata de la part de travail vivant qu’ils comportent encore.  

S’ils ne comportent plus du tout de travail vivant, ils ne comportent plus de plus-value et ne peuvent générer un bénéfice qu’en situation de monopole ou d’entente entre monopoles « concurrents ».  

Dans ce cas il y a monopole de la valeur d’usage. La « valeur d’échange » devient en fait la valeur d’utilité marginale, au sens néo-classique du terme.  

A proprement parler, la notion de valeur d’échange disparaît donc derrière la valeur d’utilité marginale.

  …Ou du moins, elle semble disparaître… !

  Mais elle réapparaît « en creux », en quelque sorte, car la valeur d’utilité marginale ne peut fonctionner que si le « client » a de quoi payer pour satisfaire son besoin, éventuellement vital.

  Or, si son argent ne provient plus de sa force de travail, dans un monde entièrement robotisé, d’où vient-il, sinon, indirectement, du crédit des Banques Centrales qui financent déjà la production ?

  Et nécessairement indirectement, vu que faute de travail salarié, ce « crédit », pour le consommateur, ne peut apparaître que sous une forme non remboursable à son niveau.

  C’est précisément ce qui vient de se passer avec la « crise du Covid-19 » et le chômage « partiel » mais massif et qui ne peut donc être financé que très partiellement par la valeur-travail, qui n’est plus générée en proportion. Il est donc financé directement par les États, eux-mêmes financés, directement ou non, par les crédits « débloqués » par les banques centrales…

  Les Banques centrales en sont donc déjà à financer à la fois la production et la consommation.

  C’est un avant-goût, en quelque sorte, d’une situation de monopole absolu et/ou de concertation entre monopoles pour une dictature de la valeur d’utilité à la fois marginale et entièrement contrôlée, aux deux bouts du cycle production-consommation, de façon à assurer la pérennité de la domination de classe.

  Cette dictature de la valeur d’utilité marginale, qui prend progressivement en otage tous les besoins économiques de la vie, et qui repose donc de plus en plus sur le monopole des valeurs d’usages produites par des moyens de plus en plus robotisés, ne peut tenir que sous la coupe réglée par les Banques Centrales, maîtrisant donc complètement la source du crédit et de la création monétaire.

  La crise de 2007-2008 a déjà jeté, par la force de la nécessité, et notamment sous la forme « Quantitative Easing », les bases « nouvelles » d’un tel système de domination de classe.

  La « crise du Covid-19 » a permis de « pérenniser » ce qui était jusque là, hypothétiquement et « théoriquement », « non-conventionnel ». …Et de faire quelques pas en avant considérables vers la dictature de la valeur d’utilité marginale, basée sur le monopole des valeurs d’usages, …et le crédit des Banques Centrales !

Luniterre

PS à propos des monnaies virtuelles « dissidentes », dont la Libra de Facebook :

Le sujet sur les monnaies virtuelles « dissidentes » est intéressant, également, mais avec l’évolution actuelle cela ne change pas grand chose en termes de circulation monétaire.  

Même si une grosse boite comme Facebook crée sa monnaie, tôt ou tard elle doit être convertible et donc soumise aux pressions du marché monétaire.  

Évidemment, il peut y avoir concurrence avec une monnaie telle que le dollar, mais cela implique précisément une convertibilité souple, pour en faire une potentielle monnaie internationale qui, de facto, deviendrait, sur le marché des changes, une nouvelle monnaie de « réserve ».  

Assez logiquement, un tel projet rencontrera l’opposition des banques centrales, à moins qu’il ne se place, d’une manière ou d’une autre, sous leur coupe en termes de crédit.  

Auquel cas son « existence » ou non deviendrait purement anecdotique, réduite à un gadget commercial.

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https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/05/06/lettre-ouverte-aux-aveugles-de-la-gauche-francaise/

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1 Message

  • La dette publique du Japon tourne déjà autour de 250% du PIB de ce pays depuis quelques années et devrait donc inévitablement dépasser nettement ce cap avec la présente crise.

    Mais la présente "crise de la dette publique" n’est pas conjoncturelle, comme celles du passé, mais bien structurelle, et directement liée à une évolution irréversible des forces productives.

    C’est bien cette évolution, liée à la robotisation de la production et des services, qui amène la nécessité d’un nouveau type de circulation monétaire à l’échelle mondiale, dont l’endettement permanent des États est une nécessité incontournable et désormais irréversible.

    Le développement des GAFA a été en quelque sorte un phénomène avant-coureur de cette évolution.

    Un débat sur ces sujets avec le camarade Gérard Bad est actuellement republié et réactualisé en temps réel, sur TML, à la suite de :

    https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/05/06/lettre-ouverte-aux-aveugles-de-la-gauche-francaise/

    Pouvoir des GAFA et pouvoir des Banques Centrales, à terme, sont indissociables. Les Etats ne sont plus que les relais exécutifs de ces nouveaux pouvoirs

    Mais comme le montre l’article, néanmoins un des plus honnêtes sur le sujet, du "Temps" suisse (*), on ne peut que le constater une fois de plus : de même qu’il n’y a pas pires sourds que ceux qui ne veulent pas entendre, il n’y a pas pires aveugles que ceux qui ne veulent pas voir !

    Luniterre

    .

    (* http://mai68.org/spip2/spip.php?article6130 )

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