Avec les crises systémiques mondiales majeures de 2007-2008 et 2020-2021, le système mondial de domination de classe a pour l’essentiel changé de nature : de capitaliste industriel et financier "classique" il est devenu banco-centraliste.
Sous le régime capitaliste "classique" la lutte pour l’hégémonie mondiale prend la forme de l’impérialisme, telle que déjà décrite par Lénine, en 1916, dans sa fameuse brochure : "L’impérialisme, stade suprême du capitalisme"
Mais de même que le capitalisme n’a pas aussitôt remplacé le féodalisme et les autres régimes archaïques de façon uniforme, et encore moins, instantanée, de par le monde, si le banco-centralisme est désormais l’expression majeure du système de domination de classe, il n’a pas pour autant encore établi son hégémonie complète sur le monde.
Et de même que l’expansion mondiale du capitalisme a inauguré également la lutte entre elles des principales puissances capitalistes-impérialistes pour l’hégémonie mondiale, l’émergence du système banco-centraliste inaugure aussi la lutte entre elles des principales forces banco-centralistes pour l’hégémonie mondiale.
Ce qui "explique" le sentiment de confusion que peut ressentir l’analyste sincère qui cherche simplement à y comprendre quelque chose… !
Luttes entre puissances déjà banco-centralisées et luttes expansionnistes de ces puissances au détriment des puissances capitalistes "classiques" s’entremêlent donc dans le monde actuel, tant en termes de rapports conflictuels que d’alliances tactiques et stratégiques, et c’est donc bien pourquoi il est si difficile d’y voir vraiment clair, à l’aube de cette nouvelle année.
Ce qui est malheureusement évident, par contre, sur le terrain, pour tous les êtres humains qui en sont les victimes, c’est que ces deux formes d’impérialismes se ressemblent dans leurs conséquences concrètes, comme deux gouttes d’eau, ou plus exactement, hélas, comme deux gouttes de sang.