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Mort de George Floyd : nouvelle journée de colère contre les violences policière

dimanche 31 mai 2020, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 31 mai 2020).

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Publié le 31 mai 2020 à 05h23, mis à jour à 14h02

Le Monde avec AFP

Des dizaines de milliers de personnes ont réclamé justice pour George Floyd, dont la mort symbolise à leurs yeux le racisme systémique de la police.

New York, San Francisco, Miami, Atlanta, Philadelphie, Seattle, Chicago, Columbia, Los Angeles… Plusieurs villes américaines sous haute tension ont imposé, samedi 30 mai, des mesures exceptionnelles, comme le couvre-feu ou le déploiement de militaires, pour tenter d’empêcher les manifestations pour dénoncer les violences policières et le racisme systémique, symbolisées par la mort de George Floyd.

Dans au moins 75 villes, selon un décompte réalisé par le New York Times, les manifestants ont dénoncé les bavures policières et les disparités raciales. Et ils ont exigé justice pour George Floyd. Le policier blanc, Derek Chauvin, qui, sur une vidéo largement diffusée, maintient son genou pendant de longues minutes sur le cou du quadragénaire a été arrêté vendredi et inculpé pour homicide involontaire. Mais pour les manifestants, ce n’est pas assez : ils réclament son inculpation pour homicide volontaire, et l’arrestation des trois autres agents impliqués dans le drame.

Nouveaux heurts à Minneapolis, où des centaines de manifestants réclamaient « justice »

JAKE MAY / AP

Donald Trump a promis de « stopper la violence collective » après trois nuits d’émeutes à Minneapolis. Dans cette ville du Minnesota, dans le nord des Etats-Unis, la police a chargé des centaines de manifestants qui défiaient le couvre-feu entré à vigueur à 20 heures. Les agents, en tenue antiémeute, ont tiré des fumigènes et des grenades assourdissantes éloigner la foule d’un commissariat.

Peu de temps avant, les manifestants affichaient leur détermination à rester sur place autant que possible. « Ils ne nous donnent pas le choix, il y a tellement de colère », expliquait Deka Jama, 24 ans, venue « réclamer justice » pour George Floyd avec un groupe d’amies.

Couvre-feu décrété dans une trentaine de villes

Manifestation à Los Angeles, le 30 mai. MARIO TAMA / AFP

Des heurts entre policiers et manifestants ont également eu lieu à New York, Los Angeles ou Atlanta, conduisant les responsables de ces deux dernières villes, ainsi que ceux de Philadelphie ou de Chicago, à annoncer à leur tour un couvre-feu.

Une trentaine de villes sont concernées par cette mesure : Los Angeles, Denver, Miami, Atlanta, San Francisco, Chicago, Louisville, Minneapolis, St. Paul, Rochester, Cincinnati, Cleveland, Columbus, Dayton, Toledo, Eugene, Portland, Philadelphie, Pittsburgh, Charleston, Columbia, Nashville, Salt Lake City, Seattle et Milwaukee.

De nombreux incidents ont été reportés. A Indianapolis, une personne a été tuée par balles et deux autres blessées, selon les autorités locales. Les circonstances du drame restent pour l’heure floues, mais la police assure qu’aucun officier n’est impliqué dans les tirs. A Salt Lake City, un homme a visé les manifestants avec un arc, avant d’être pris à partie par la foule. A New York, dans le quartier de Brooklyn, une voiture de police s’est engouffrée dans une groupe de manifestants, faisant tomber plusieurs personnes. Le maire de la ville, Bill de Blasio, a promis une enquête.

NYPD Police Cars Ram Into Protesters

Trending Now - 30 mai 2020

Cliquer ici pour télécharger la vidéo

Video shows two NYPD police cars ram into multiple George Floyd protesters who are standing in front of them. People throw things at one of the squad. One squad then rams into a barricade that people are standing against, knocking multiple people over. The second squad turns, also running into multiple protesters.

Des responsables politiques accusent des groupes d’extrême gauche et des suprémacistes blancs

Un Apple Store vandalisé à Los Angeles. VALERIE MACON / AFP

Donald Trump, qui a dénoncé à plusieurs reprises la mort « tragique » de George Floyd, a estimé que les émeutiers déshonoraient sa mémoire. « Nous ne devons pas laisser un petit groupe de criminels et de vandales détruire nos villes », a-t-il lancé en attribuant les débordements à « des groupes de l’extrême gauche radicale » et notamment « antifa » (antifascistes).

Le gouverneur du Minnesota, Tim Walz, a lui aussi dénoncé des éléments extérieurs à sa ville, qui pourraient être, selon lui, des membres de groupes anarchistes, mais aussi des suprémacistes blancs ou des trafiquants de drogue. Parmi les dizaines de personnes interpellées la veille, 80 % provenaient d’autres régions des Etats-Unis, selon les autorités locales. « La situation à Minneapolis n’a absolument plus rien à voir avec le meurtre de George Floyd », a déclaré le gouverneur. Il s’agit, selon lui, « d’instiller la peur et de déstabiliser nos grandes villes. »

La garde nationale des Etats mobilisée

A Denver, dans le Colorado. Michael Ciaglo / AFP

Pour reprendre le contrôle de la situation, M. Walz a annoncé la mobilisation générale des 13 000 soldats de la garde nationale de l’Etat, une première, et demandé l’aide du ministère de la défense. Des unités de la police militaire ont été mises en alerte pour pouvoir éventuellement intervenir à Minneapolis dans un délai de quatre heures, a précisé le Pentagone. La police militaire américaine ne peut légalement intervenir sur le territoire américain qu’en cas d’insurrection. Le maire de Los Angeles, Eric Garcetti, a également demandé au gouverneur de Californie, Gavin Newsom, de mobiliser entre 500 et 700 unités pour venir en aide aux policiers de la ville.

Au total, au moins huit Etats (Minnesota, Géorgie, Ohio, Colorado, Wisconsin, Texas, Kentucky et Utah), ainsi que le district de Columbia, où se situe Washington, ont fait appel à la garde nationale d’aider la police locale. Un décompte, réalisé par l’Associated Press, révèle qu’au moins 1 383 personnes ont été arrêtées dans le pays depuis jeudi. Le nombre réel est probablement plus élevé, car les manifestations se poursuivaient samedi soir.

Des policiers adoptent le geste de protestation des manifestants, à Miami. EVA MARIE UZCATEGUI / AFP

De nombreux journalistes pris pour cibles par la police

Comme la veille, des journalistes ont à nouveau été visés alors qu’ils couvraient les manifestations.

Tim Arvier, un correspondant américain de 9News Australia, en reportage sur le terrain à Minneapolis, a tweeté qu’il avait été « détenu et fouillé » par la police. Un correspondant de CBS News, Michael George, a pour sa part rapporté que la police locale avait tiré sur son équipe avec des balles en caoutchouc. Deux membres d’une équipe vidéo de Reuters présents ont également été pris pour cibles, de même que la journaliste Sarah Belle Lin, cette fois à Oakland.

Un peu plus tôt, un journaliste de Minneapolis avait rapporté avoir été touché à la cuisse par une balle en caoutchouc ; un autre de Columbia a été blessé par un jet de pierre. Un journaliste de Fox News, lui, a été roué de coups et poursuivi par des manifestants qui s’étaient rassemblés devant la Maison Blanche. Des manifestants ont également vandalisé l’immeuble où se trouvent les bureaux de CNN à Atlanta.

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