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"Le Cégétiste et l’Arrosoir à Milliards" : Une fable de l’ère post-covid !

vendredi 5 juin 2020, par Luniterre

Dans son appel à la grève pour le 16 Juin , le syndicat FNIC-CGT semble attaquer fort en commençant par déclarer :

« Le gouvernement Macron sort l’arrosoir à milliards pour les entreprises » Pour constater enfin, mais là fort justement, quelques lignes de pleurnicherie plus loin :

« Si on a manqué de masques, de gel, de respirateurs, de places d’hôpitaux, provoquant trois fois plus de morts en France qu’en Allemagne pour un nombre de cas comparables, c’est que l’industrie a été détruite dans notre pays. »

OK, mais pour la reconstruire, il faudra donc du crédit , « arrosoir à milliards » ou pas…

Donc, ce qui compte, pour faire une autre politique, ce n’est pas de pleurnicher sur les milliards gaspillés, mais bien de prendre le contrôle de l’ « arrosoir à milliards », c’est à dire du crédit.

Prétendre parler d’une alternative sans parler de nationaliser le crédit et d’en prendre le contrôle, c’est parler pour ne rien dire, une fois de plus, et comme d’habitude, et pour entraîner les gens dans une grève sans issue concrète. Tout étant relatif, il est néanmoins presque encourageant que ce constat de carence industrielle permette enfin au cégétiste d’entrouvrir un œil sur la réalité :

«  Cette crise n’a absolument pas été créée par le coronavirus, qui n’a pas contaminé un organisme sain mais un organisme déjà au bord du gouffre. Ainsi, le PIB avait déjà reculé de 6% au premier trimestre, alors que le confinement n’a démarré que mi-mars. »

En réalité, quand la « gauche » française, et surtout dite « extrême » aura compris qu’il n’y a pas de crise économique spécifique au « coronavirus », mais simplement une évolution des forces productives en rapport desquelles l’impact de la « pandémie » n’est qu’un épiphénomène, elle aura fait un grand pas en avant dans sa réflexion. Manifestement on en est très loin, et surtout ceux qui pensent encore, comme la plupart des cégétistes, que l’on pourrait en revenir à une économie type « 30 Glorieuses », qui correspond évidemment typiquement à un stade d’évolution complètement dépassé du développement des forces productives.

Dès 2018 les économistes du système avaient compris le caractère inéluctable et même relativement imminent d’une nouvelle crise. Parmi ces études, celles de l’ITM,

http://institut-thomas-more.org/2018/09/30/2008-2018-a-t-on-retenu-les-lecons-de-la-crise-financiere/

…Est particulièrement intéressante parce qu’elle pointe principalement la politique des Banques Centrales et de l’endettement général qu’elle a cautionné comme facteur essentiel de la « prochaine » crise, c’est-à-dire celle que nous venons de vivre !

Mais c’est évidemment là aussi prendre le problème à l’envers, et refuser de voir que cette politique correspondait précisément à l’évolution des forces productives les plus « modernes » en termes d’automatisation de la production et même, de robotisation et d’informatisation des services.

En 2008, c’est la relation établie au cours du XXe siècle entre secteur productif et marchés financiers qui est déjà morte, sous la poussée de ces nouvelles forces productives de plus en plus robotisées.

Cela change nécessairement la relation entre crédit, valeur d’usage et valeur d’échange, et finalement, entre crédit et circulation monétaire.

C’est ce qu’a par contre très bien compris la fraction de la bourgeoisie aux commandes des banques centrales, et c’est ce qui lui a permis d’asseoir, depuis 2008, son nouveau pouvoir de classe sur la base des politiques monétaires dites « non conventionnelles », type QE, aujourd’hui devenues l’alpha et l’oméga de la survie du système.

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/06/04/5-mai-2020-retour-sur-une-tentative-avortee-de-contre-coup-detat-juridique-de-la-cour-constitutionnelle-de-karlsruhe-contre-la-bce/

Ouvrir les yeux sur cette réalité n’est pas difficile, mais personne ne veut le faire, et surtout pas à « gauche », car cela implique d’en tirer les conséquences et de renoncer à son blabla habituel, devenu totalement stérile, mais qui semble « rassurer », comme le rêve d’un retour à une situation type « 30 Glorieuses », « Jours Heureux du CNR », sans oublier les divers avatars du « Programme de Transition » trotskyste, etc…

Enfin un peu d’ « énergie » à la CGT ???

Le syndicat cgt-énergie-Paris rue dans les brancards et s’adresse par lettre ouverte à Philippe Martinez !

lettre CGT ENERGIE PARIS à Ph. Martinez-PDF

https://tribunemlreypa.files.wordpress.com/2020/06/lettre-cgt-energie-paris-a-ph.-martinez.pdf

Cette lettre de la cgt-énergie mélange donc effectivement le pire du social-chauvinisme, et le meilleur, tout étant relatif, d’une ébauche de compréhension du rôle de la dette publique, et du créancier qui doit la détenir, à savoir le pays qui l’émet lui-même (page 3). Il est clair que ce texte a raison de pointer l’attitude Kollabo de Martinez, mais reste complètement confus sur l’évolution actuelle du système, en cultivant l’illusion d’un retour à une situation telle qu’ « avant l’UE », alors que l’UE n’est déjà plus qu’un épiphénomène complètement dépassé et secondaire dans l’évolution actuelle du système, qui se fait, et déjà depuis 2008, à l’échelle mondiale, sous l’égide des Banques Centrales, en UE et ailleurs, et de façon mondialement concertée, ce qui est indispensable à la survie du système, comme le montre précisément la gestion « mondiale » de la « pandémie » !

A ce propos, on ne peut que rappeler à tout militant se réclamant du marxisme l’étude bien nécessaire de la loi de la valeur, en commençant tout simplement par ce qui est à la base de tout, et surtout, de tout ce qui se passe en ce moment : le lien qui reste constant, dans l’économie entre valeur d’usage et valeur d’échange, même s’il a tendance, évidemment, à disparaître formellement. Ce lien continue toujours d’exister, même s’il a précisément tendance à se dissocier, actuellement, sous la poussée des nouvelles forces productives automatisées, robotisées, informatisées… !

C’est même cette « dissociation » relative qui crée le besoin énorme de « liquidités » de l’économie, dont le plan Merkel-Macron, évoqué dans ce courrier cgt-énergie, est une très bonne illustration, parmi d’autres.

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/06/01/les-500-milliards-de-la-merkel-et-leur-source-magique/

Avec l’évolution des forces productives modernes, cette « dissociation » de plus en plus grande est donc inévitable à terme, et ne constitue pas une mauvaise chose en soi, puisqu’elle doit libérer du temps de vie personnelle pour les travailleurs, dans une société socialiste.(Marx, Grundrisse)

A terme, il ne suffit donc pas de reprendre le contrôle de la dette publique, mais bien de contrôler et de gérer l’ensemble du crédit pour une répartition différente des forces productives, du travail et de la production, en fonction des besoins sociaux collectifs déterminés démocratiquement.

« Là où il y a une volonté, il y a un chemin » V.I. Lénine

Luniterre

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/06/05/le-cegetiste-et-larrosoir-a-milliards-une-fable-de-lere-post-covid/

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