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La police répressive et la petite bourgeoisie digressive

jeudi 18 juin 2020, par Robert Bibeau (Date de rédaction antérieure : 18 juin 2020).

Au regard des images blessantes qu’affichent les médias, la conclusion paraît évidente : « On doit admettre qu’il y a un problème de violence policière en France et aux États-Unis, à Hong Kong et partout en démocratie libérale » affirme le journaliste hébété

https://les7duquebec.net/archives/255621.

Le journaliste oublie que police, prisons, et palais de justice sont les organes de la violence légale de l’État qui a le devoir d’imposer la loi et l’ordre du capital. Affirmer que la police est violente est une tautologie doublée d’un pléonasme. Cette institution est le premier mur de protection de la dictature des riches. Le second rempart de protection de la loi et de l’ordre est constitué par l’armée, à laquelle les États bourgeois n’ont recours qu’en dernier recours – oukase que le Pentagone à rappeler à Donald Trump le shérif à la gâchette trop preste.

Qu’est-ce qui motivent les médias à faire de l’affaire George Floyd l’épouvantail médiatique que l’on connaît ? Qu’est-ce qui amène la petite bourgeoisie à manifester pour « la justice, l’égalité, l’équité » ; des concepts incompatibles avec la société capitaliste divisée en classes sociales, l’une minoritaire et dominante, l’autre majoritaire et dominée ? Ainsi, justice, égalité, équité pour la classe dominante qui possède les moyens de production et de commercialisation signifient injustice, inégalité et iniquité pour la classe dominée qui ne possède que sa force de travail pour survivre.

C’est que la crise économique mondiale s’approfondissant – à cause notamment du confinement meurtrier imposé – les minorités, les pauvres, les travailleurs immigrés, les prolétaires, ainsi que la petite bourgeoisie, courroie de transmission et chien de garde de l’ordre établi, passent désormais sous Les Fourches Caudines du système en faillite.

Le petit bourgeois, un agent important par son rôle de collaborateur du grand capital ; et par ses effectifs sous le capitalisme, n’en revient tout simplement pas que son maître, le ploutocrate et son État, puisse le congédié, le paupérisé et le prolétarisé, déchirant ainsi le contrat social républicain qu’y là toujours protégé du sort des minorités, des précarisés, des immigrés et des prolétarisés. Le petit bourgeois de classe moyenne, la tête encore pleine des illusions d’égalité, de justice et d’équité citoyenne qui ont constitué le socle de la démocratie républicaine, proteste du sort qui lui est réservé dans la nouvelle société capitaliste réformée, et il menace d’entraîner la populace sur les barricades de la protestation.

Attention, le petit bourgeois de classe moyenne ne souhaite pas renverser le système qui est la source de sa prolétarisation et de sa paupérisation. Il comprend bien que son salut de classe est dans le système que nostalgiquement il voudrait réformer pour s’assurer un job bien planqué, dans un ministère ou dans une ONG subventionnée, bref, revenir comme avant, dans le bon vieux temps de l’État providence si clément pour lui le bobo collabo. Notez qu’il s’est déjà révolté contre son maître, menaçant de soulever la populace sur le thème du chauvinisme et de l’indépendance nationale ; sur le thème de l’environnement – la fracture (facture) climatique et autre fadaise naturaliste. Mais la sauce n’avait pas pris et le prolétariat, à qui on proposait de fermer les usines, les ateliers et les chantiers n’a pas mordu à cet hameçon grossier. Cette fois le petit bourgeois tente de renégocier sa soumission sur les thèmes citoyens de justice, d’égalité et de fraternité… sous l’État policier.

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https://les7duquebec.net/archives/255808

Cette fois la bourgeoisie a interpellé le cortex reptilien de survie animale de l’hominien. Face à un virus invisible et menaçant le confinement policier meurtrier fut présenté comme la seule réponse appropriée pour la plèbe terrorisée. Un coup de génie de la petite bourgeoisie médiatique et des services … mais elle avait mal évalué l’impact de cette paralysie de l’économie sur l’ensemble du prolétariat mondial, sur lui le petit bourgeois précarisé et sur le grand capital.

La petite bourgeoisie tente aujourd’hui d’utiliser la grogne populiste contre le système en faillite en agitant le chiffon rouge du racisme et de la violence policière, deux sous-produits de l’oppression systémique sous le capitalisme. Il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais de justice, d’égalité, ni d’équité dans un système basé sur la « justice » des riches, sur les inégalités et l’iniquité mondialisée. La petite bourgeoisie l’apprendra à ses dépens – on ne peut réformer ce mode de production ni créer un Nouvel Ordre Mondial sur les bases de la vieille société capitaliste mondialisée.

L’activité politique des prolétaires conscients devrait exposer la tactique de la petite bourgeoisie qui cherche encore une fois (comme à l’époque du Front Populaire, comme en Mai-68 et comme au temps des Gilets jaunes https://les7duquebec.net/archives/253109 ) à monnayer sa collaboration de classe et à liquider notre combat pour la construction d’un nouveau mode de production, un mode de production pouvant subvenir aux besoins humains.

2 Messages de forum

  • Si je suis bien d’accord que les bobos et autres petit bourgeois ne sont que des collabos, je ne peut pas faire autrement que mettre l’ensemble de la gauche productiviste avec eux. En effet, ils ne nous ont jamais expliqué comment, sans Capital, ils pourraient bien construire leur version de la société industrielle globalisée et la rendre à la fois démocratique et écologique. Le capitalisme a été financiarisé pour pouvoir disposer de suffisamment de capital pour développer des industries. En URSS, en Chine, en Corée du Nord, même à Cuba, chaque fois qu’ils veulent construire une usine, ils ont besoin de capital pour la construire et la faire tourner. Les marxistes nous disent que les prolos seraient les propriétaires de ces usines alors qu’en pratique, fait têtu, c’est l’état, voir même aujourd’hui des sociétés privés. Donc en pratique, ils ne font que remplacer les actionnaires par des technocrates. Et hop, un peut de peinture verte et raser une forêt primaire pour en faire une mine de cobalt devient de l’écologie. Il y a en a même qui, à l’instar des capitalistes, veulent faire subir le même sort aux océans et aux mers.

    Le mode de vie industriel est inséparable du Capital. C’est pourquoi, pas plus que le capitalisme sous toutes ses formes, il ne peut pas être réformé. Le capitalisme est même son point fort car sa capacité à absorber et travestir toute contestation est imbattable. On l’a vu dans toutes les luttes en Occident depuis au moins Mai 68 et ses "non à la guerre" et "Non à la société de consommation" travestis en "Business as Usual" par la gauche productiviste alliés à un braillard opportuniste et prototype de tous les Verts en majuscule qui l’ont suivi, Con Bandit. On l’a vu et on le voit toujours avec l’écologie transformée en greenwashing par ces même Verts majuscules alliés avec la gauche productiviste et les composantes de la droite dont le racisme est financier avant d’être nationaliste.

    Donc bien plus que d’une gauche qui passe son temps à collaborer et à cultiver ses différences, nous avons besoin d’un véritable mouvement de résistance capable de s’en prendre à l’infrastructure de la société industrielle afin de la stopper avant qu’elle n’ait gagné la guerre d’extermination totale de la Vie qu’elle mène avec succès et capable de proposer des alternatives basées sur le local à cette société mortifère globalisée.

    Vive la Vie !

    Dans Vive la Vie, il y a autant la vie qu’on mène, par exemple le plaisir de passer de bons moments avec ses potes, que la Vie qui nous donne Vie, humains comme non humains. Il faudrait donc que les jeunes passent de "Nous n’avons pas d’avenir", ce qui n’est qu’un constat de la situation actuelle, à "Vive la Vie !", ce qui permet de lutter et de proposer des solutions. Quand aux bobos de tous bords, on va pas leur demander la permission d’entrer en résistance, il manquerait plus que ça !

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    • Les prolétaires n’ont nullement besoin du capital pour construire le socialisme, mais de la maîtrise des forces productives. La maîtrise des forces productives les plus modernes passe par la maîtrise du crédit, pour assurer à la fois une maîtrise de leur affectation, en fonction des besoins sociaux, et une maîtrise de la répartition équitable de la production et des services.

      Cela n’a aucun rapport avec le capital, et d’autant moins que ces forces productives modernes ne reproduisent déjà plus, pour l’essentiel, de la valeur d’échange, base de l’élargissement du capital, mais des valeurs d’usage, qui absorbent, en circulant, le peu de valeur d’échange encore créée.

      C’est pourquoi le système est déjà condamné à survivre par injections constantes et renouvelées de « liquidités », au bon vouloir des Banques Centrales, et donc par le gonflement indéfini de la dette, publique et privée. Et cela pour assurer des « marges », « bénéfices », pseudos-« plus-values », tous aussi fictifs que la grande masse du capital financier.

      A terme les Banques Centrales contrôleront directement le monopole absolu de toutes les valeurs d’usage répondant à l’ensemble des besoins sociaux, même les plus élémentaires.

      En reprenant la maîtrise du crédit, les prolétaires reprendront la maîtrise et le pouvoir sur l’usage de leurs vies.

      On peut préférer en revenir à une société moyenâgeuse semi-artisanale style écolo effectivement basée sur la valeur d’échange, et aux premiers stades du capitalisme.

      Mais alors, difficile de critiquer les « bobos »… !!!

      Luniterre

      https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/06/11/merveilleux-monde-dapres-face-a-lemergence-du-banco-centralisme-quelle-forme-de-resistance/

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