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Des soldats noirs face au Reich

samedi 20 juin 2020, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 20 juin 2020).

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20 juin 2020

Assawra

Soldats coloniaux faits prisonniers par des soldats allemands, dans le secteur de Reims en 1940. (AFP - Gusman/Leemage)

En juin 1940, au moment du Blitzkrieg ("guerre éclair") allemand et de la débâcle française, plusieurs milliers de militaires Africains ont été massacrés par la Wehrmacht en Bourgogne, en région lyonnaise et en Picardie. Des actes notamment motivés par l’idéologie raciste hitlérienne et étudiés par les historiens depuis une vingtaine d’années.

Près de 180 000 soldats venus des colonies africaines de la France, ceux que l’on appelait les "tirailleurs sénégalais" (mais qui venaient aussi d’autres pays d’Afrique de l’Ouest et centrale), sont alors mobilisés sur le front.

Ces tirailleurs se battent avec un grand courage et sont engagés dans des combats très durs. "Dans un lieu aussi emblématique que Verdun, ce sont 6 000 soldats coloniaux français qui repoussent 45 000 Allemands les 13 et 14 juin 1940", observe le livre Des soldats noirs face au Reich : les massacres racistes de 1940 (sous la direction de Johann Chapoutot et Jean Vigreux, PUF).

A la fin des combats, entre 1 500 et 3 000 de ces hommes sont massacrés par les Allemands, selon le chercheur allemand Raffael Scheck (auteur de Une saison noire. Les massacres de tirailleurs sénégalais. Mai-juin 1940). "Les exécutions eurent lieu lors de la deuxième partie de l’offensive durant le mois de juin en Picardie, au nord de Lyon ou encore en Bourgogne. La plupart de ces actes barbares prirent la même forme : les prisonniers noirs étaient séparés des Blancs avant d’être fusillés à l’écart", précise un article de Slate qui fait le compte-rendu d’un colloque d’historiens consacré à cette question en novembre 2011. Certains de leurs officiers métropolitains ont également été assassinés pour avoir tenté de les défendre.

Quatre-vingt ans après, les descendants de ces tirailleurs vivent probablement parmi nous. Sans doute manifestent-ils aujourd’hui contre le racisme et les violences policières. Il est juste de s’en rappeler.

Roland RICHA
Samedi, 20 juin 2020

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