VIVE LA RÉVOLUTION
Accueil du site > Comment publier un article > StopCovid - Seulement 2% des Français ont été assez cons pour télécharger (...)

StopCovid - Seulement 2% des Français ont été assez cons pour télécharger cette application

lundi 22 juin 2020, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 22 juin 2020).

Note de do : StopCovid, c’est vraiment l’espionnage total !


StopCovid, les leçons d’un désastre français

https://www.letemps.ch/economie/sto…

Publié dimanche 21 juin 2020 à 14:06
Modifié dimanche 21 juin 2020 à 14:17

Anouch Seydtaghia

CHRONIQUE. L’application française de traçage des contacts cumule les défauts. Des erreurs à ne surtout pas répéter en Suisse avec SwissCovid

Comment faire plus faux ? Comment cumuler davantage d’erreurs ? Difficile. La France semble avoir placé la barre très haut avec son application de traçage des contacts StopCovid. Le gouvernement a multiplié les faux pas et sa stratégie s’apparente d’ores et déjà à un échec avec à la clé à peine plus de 2% de la population ayant téléchargé l’app. L’histoire jugera, puisque StopCovid n’a été lancée que le 2 juin. Mais la Suisse peut déjà tirer plusieurs enseignements du désastre français – le Conseil fédéral doit bientôt donner son feu vert à l’application nationale SwissCovid.

Un total manque de transparence

Le manque de transparence des autorités françaises sur l’app est ainsi affligeant. En théorie, StopCovid ne devait enregistrer des données que lorsque deux personnes se croisent pendant au moins 15 minutes à moins d’un mètre l’une de l’autre. Mais un expert a découvert que des informations sur toutes les personnes qui se croisent – indépendamment du temps passé ensemble – sont enregistrées.

L’app récolte beaucoup plus de données que ce qui avait été annoncé, ce qui est incompréhensible du point de vue de la communication vis-à-vis des citoyens. De plus, disposer d’autant de données risque de rendre plus compliquée l’analyse des données qui sont vraiment pertinentes. La transparence doit être ainsi totale sur l’app : cela semble une évidence, mais la France a prouvé que c’était loin d’être le cas.

L’intérêt du modèle décentralisé

Aux autorités suisses d’apprendre de cette leçon en communiquant de manière parfaite, en expliquant avec sincérité les risques potentiels, les limites de l’app et en tenant compte des voix critiques.

De plus, en optant pour un modèle centralisé, la France se prive d’une interopérabilité avec la grande majorité des apps du continent, comme l’a souligné la semaine passée la Commission européenne. En optant très tôt pour un modèle décentralisé – respectant aussi beaucoup mieux l’anonymat des participants –, la Suisse a fait juste dès le départ.


A Singapour, le traçage par app dégénère en surveillance de masse

https://www.letemps.ch/economie/sin…

Publié mercredi 6 mai 2020 à 18:21
Modifié jeudi 7 mai 2020 à 09:33

Anouch Seydtaghia

Singapour lance désormais une application obligatoire pour fréquenter des lieux publics, mais bientôt aussi pour se rendre dans des centres commerciaux. — / Roslan Rahman/AFP

Premier pays à avoir lancé le pistage du virus par smartphone de manière volontaire, Singapour lance un nouveau service liberticide, baptisé SafeEntry. La Suisse peut en tirer des leçons

Ce vendredi 8 mai sera une date importante dans la lutte contre le coronavirus en Suisse. Le Conseil fédéral devra débattre de l’application pour tracer les personnes porteuses de la maladie et présenter son plan d’action. Le programme, développé notamment par l’EPFL, pourrait être testé sur un nombre restreint de personnes dès la semaine prochaine, avant un possible lancement pour le grand public fin mai. D’ici là, il vaut la peine de s’intéresser à Singapour. Un temps loué pour sa rapidité à lancer une application similaire, ce pays d’Asie a subitement mis en place un système de surveillance à large échelle.

En lançant le 20 mars son application, Singapour est l’un des premiers, si ce n’est le premier Etat – Chine mise à part – à lancer un programme de traçage du virus. Le programme TraceTogether, développé par l’Etat, est proposé de manière volontaire et anonyme. Il se base sur la technologie Bluetooth pour détecter si deux individus sont restés à proximité l’un de l’autre durant plus de quinze minutes. Singapour a lancé TraceTogether après avoir fermé partiellement ses frontières et imposé des mesures de quarantaine aux voyageurs.

Attaque contre la Suisse

Le 15 mars, avant le lancement de son application, Lawrence Wong, ministre du Développement national, s’en est pris à la Suisse et au Royaume-Uni, où les infections sont en hausse : « C’est comme si ces pays avaient abandonné toute mesure pour contenir ou limiter la propagation du virus. » Singapour n’enregistre alors qu’une vingtaine de nouvelles infections par jour.

La suite sera beaucoup plus compliquée. De nombreux experts pensaient que les Singapouriens, réputés pour leur discipline, leur acceptation des règles et leur utilisation importante des technologies, allaient utiliser en masse TraceTogether. Il n’en est rien : un peu plus d’un million de personnes la téléchargent, soit environ 20% des 5,6 millions habitants de la cité-Etat. On est loin des 60% espérés, un taux jugé par de nombreux scientifiques comme nécessaire pour endiguer la propagation du virus.

Une foi ébranlée

Un autre problème survient : l’explosion du nombre de contaminations. Dès le 6 avril, Singapour décrète un semi-confinement. Mi-avril, plusieurs centaines de nouveaux cas sont enregistrés chaque jour, avec un pic à plus de 1400 unités le 20 avril. Plusieurs raisons sont avancées. D’abord, les conditions de vie difficiles de centaines de milliers de travailleurs immigrés : ils habitent dans une telle promiscuité que l’application se révèle inutile pour tenter de juguler la pandémie. Singapour découvre aussi que de nombreuses personnes âgées n’ont pas de smartphone ou ne savent pas télécharger une application.

La foi absolue dans la technologie s’ébranle. Le 11 avril, Jason Bay, directeur des services numériques gouvernementaux de Singapour, écrivait ceci : « Si vous me demandez si un système de traçage des contacts via Bluetooth […] est prêt à remplacer la recherche manuelle des contacts, je vous répondrai sans réserve que non. » Il faut donc en parallèle interroger une à une les personnes malades pour retracer leurs parcours et identifier celles et ceux qu’elles auraient pu infecter.

Déplacements sous surveillance

Mais le 21 avril, le premier ministre, Lee Hsien Loong, insiste : « Nous devons utiliser pleinement la technologie pour retracer le parcours des personnes infectées par le virus. » Fini la base volontaire. La cité-Etat annonce une mesure drastique : l’obligation de s’enregistrer lorsque l’on pénètre dans un bâtiment public, via le système SafeEntry. Depuis le 23 avril, les Singapouriens doivent scanner, avec leur smartphone, un code QR lorsqu’ils entrent et qu’ils sortent d’un tel bâtiment. Cette obligation sera étendue aux centres commerciaux et aux entreprises dès le 12 mai. Et le gouvernement veut aussi que les gares et les parcs soient équipés de tels lecteurs de codes QR.

Ainsi, le système central obtiendra les coordonnées complètes – du nom au numéro de téléphone – des Singapouriens qui fréquentent ces lieux. SafeEntry diffère ainsi de TraceTogether sur deux points majeurs : d’abord, son caractère obligatoire, comme on vient de le voir – même si un haut responsable de la Santé vient de demander que TraceTogether devienne obligatoire. Ensuite, la qualité des données récoltées diffère : la première application lancée fonctionne de manière anonyme – ni le nom, ni la localisation des personnes n’étant révélés. SafeEntry ne semble pas avoir suscité, pour l’heure, de critiques.

Système décentralisé

Alors que la Suisse s’apprête à lancer son application, l’exemple singapourien peut ainsi être éclairant. Même si la situation n’est pas totalement la même. La Suisse va utiliser un système le plus décentralisé possible (DP3T). Ce système sera élaboré sur la base d’une plateforme technique ad hoc développée par Google et Apple qui facilitera son utilisation, notamment pour Bluetooth. Et il ne sera jamais question – le Conseil fédéral l’a répété mardi – de rendre cette application obligatoire. Une application qui ne remplacera jamais un traçage manuel des malades, effectué par des médecins dans chaque canton pour retracer le parcours des personnes positives au virus. Une position partagée par l’OMS qui a indiqué mercredi que ces applications « ne remplaceront pas » le travail d’investigations menées par des humains. L’organisation a estimé qu’elles ne feront « qu’aider » face à la pandémie.


Prudence avec les applications de traçage, avertit le CICR

https://www.letemps.ch/economie/pru…

Publié dimanche 7 juin 2020 à 16:35
Modifié lundi 8 juin 2020 à 08:50

Anouch Seydtaghia

Selon le CICR, « le risque d’exclure ou de marginaliser les parties les moins connectées de la population existe, laissant de côté les plus vulnérables ». — / EPA/LAURENT GILLIERON

Le Comité international de la Croix-Rouge s’implique dans le débat sur les apps de traçage du virus et pointe du doigt les risques potentiels. Car les risques de dérive sont nombreux, avertit le CICR

Ce lundi, le Conseil national doit approuver le projet de loi autorisant le lancement officiel de l’application de traçage des contacts SwissCovid. D’ici quelques jours, l’app sera ainsi disponible pour des millions de Suisses, qui pourront, comme les Français, les Singapouriens, les Autrichiens ou encore les Islandais, utiliser un tel programme. Alors qu’un vif débat sur l’utilité de ce type d’app, mais aussi sa sécurité, demeure, un nouvel acteur prend la parole : le Comité international de la Croix-Rouge. La semaine passée, le CICR organisait une conférence en ligne à ce sujet, quelques jours après avoir lancé un appel à la « vigilance numérique ».

Si l’organisation focalise ses recommandations sur les crises humanitaires, elles correspondent totalement à ce qui a été fait jusqu’à présent en Suisse. Selon le CICR, « le risque que les données récoltées pour le traçage des contacts soient utilisées à d’autres fins – ou reliées à d’autres données pour identifier et éventuellement profiler davantage les personnes – est une préoccupation centrale », comme l’écrivaient mi-mai deux responsables du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Balthasar Staehelin et Cécile Aptel. Selon ces experts en données, « cette dérive pourrait conduire à une surveillance intrusive ou à une utilisation commerciale non sollicitée ». Avec des conséquences dramatiques notamment dans des contextes de conflit armé, de violence ou de catastrophe.

Minimiser les risques

Le CICR avertit aussi que ces applications « ne sont pas à l’abri des cyberattaques et des fuites de données qui pourraient mettre en péril la vie privée et la sécurité de leurs utilisateurs ». Et « même lorsqu’il y a un taux d’utilisation élevé des smartphones, le risque d’exclure ou de marginaliser les parties les moins connectées de la population existe, laissant de côté les plus vulnérables ».

Que faire pour minimiser une partie de ces risques ? Le CICR milite pour appliquer le principe du « data protection by design », c’est-à-dire de se focaliser sur la protection des données dès la conception de l’app. Mais aussi de créer une architecture décentralisée destinée à « conserver un maximum de données sensibles sur le téléphone ». Le CICR ne se prononce pas directement sur l’application helvétique, mais ses recommandations rejoignent ce qui a été fait jusqu’à présent en Suisse. A noter que pour l’organisation, les apps ne sont qu’un complément et un système physique de traçage assurera le succès de l’utilisation d’une app.

Expérience en Autriche

De manière intéressante, des Croix-Rouge se sont aussi impliquées dans la création d’apps similaires, notamment aux Philippines et en Autriche. Responsable des relations internationales au sein de la Croix-Rouge autrichienne, Gabriela Poller-Hartig a partagé la semaine passée son expérience. « Nous avons très vite été confronté à de nombreuses critiques et questions sur la protection des données ou sur les risques de surveillance. La Croix-Rouge a beau être la deuxième marque en laquelle les gens ont le plus confiance en Autriche, nous avons été surpris par ces polémiques », a raconté la responsable. Pour elle, « se baser sur des experts, communiquer de manière totalement transparente, ne jamais rendre l’application obligatoire et publier son code source » ont été des éléments déterminants.

Mais la partie n’est pas encore gagnée en Autriche. Ainsi, environ 600 000 personnes ont téléchargé l’application de traçage des contacts, sur une population totale d’environ 9 millions. « Nous aimerions atteindre les 4 millions d’utilisateurs et nous allons lancer ce mois une vaste campagne d’information pour augmenter son taux d’adoption », a poursuivi Gabriela Poller-Hartig.

Plusieurs critiques

Mais rien ne garantit son succès. Présent mercredi dernier à la même conférence organisée par le CICR, Sean Martin McDonald, directeur de la société américaine Frontline SMS, s’est montré très critique envers les applications de traçage des contacts. « Il faut se poser des questions sur l’impact réel de ces applications. Pour l’heure, aucune n’a vraiment prouvé son utilité, même à Singapour », a affirmé le responsable. Sean Martin McDonald a pointé du doigt un autre problème, aussi relevé par le CICR : « Il faut aussi se poser des questions sur le nombre réel de personnes qui peuvent télécharger ces apps : le taux d’adoption des smartphones n’est pas toujours élevé, même dans les pays occidentaux, et tout le monde ne sait pas télécharger une application. »

Sean Martin McDonald a aussi évoqué le cas d’Israël, qui utilise des méthodes très intrusives pour suivre les malades atteints du virus. Ou encore cette entreprise américaine qui propose de vendre des données issues d’une app de traçage du virus à des fins publicitaires… Les risques de dérives, dans le cas de systèmes centralisés, sont ainsi nombreux.

Le Conseil de l’Ordre du barreau de Paris demande à ses avocats de ne pas installer l’appli StopCovid :

Nexus, 27 mai 2020 :

Alertant sur les risques d’atteinte aux droits et aux libertés fondamentaux et rejoignant l’avis de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme, le barreau de Paris appelle officiellement à ne pas utiliser l’application gouvernementale StopCovid censée pister les cas contacts et avertir les utilisateurs via le Bluetooth de leur téléphone.

Bientôt disponible au téléchargement et pour le moment destinée aux seuls utilisateurs volontaires, l’application StopCovid inquiète déjà le puissant barreau de Paris (qui compte la moitié des avocats de France) et qui le fait savoir hier dans une note officielle suite à une délibération du 26 mai 2020. La position du Conseil de l’Ordre est claire : il invite les avocats « à ne pas installer cette application et à limiter l’usage de la fonction Bluetooth aux seules applications professionnelles présentant des niveaux de sécurité satisfaisante ». Il appelle également à la plus grande vigilance sur l’utilisation de cette application sur leurs smartphones personnels.

http://mai68.org/spip2/spip.php?article6235

1 Message

  • Selon Snowden, la confidentialité de modèle décentralisé est moins bonne que celui du modèle centralisé lorsque l’autorité qui centralise est intègre. Ceci car ces apps utilisent internet est qu’une fois que des données sont sur internet, personne ne peut garantir ce qui leur arrivent, ceci particulièrement avec un modèle décentralisé.

    De plus, quelque soit le modèle choisi je me vois mal faire confiance à des autorités qui comme en France, n’ont cessé de faire des économies sur le dos de la santé publique, économies qui se sont traduites invariablement par des hausses massives et répétées des primes d’assurance ainsi que par un système de santé publique incapable de fournir le seul soin qui aurait pu sauver des vies, le dépistage systématique, autorités qui au lieu de cela nous ont raconté une fable sur une soit-disant immunité de groupe.

    Répondre à ce message

Répondre à cet article

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0