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Contre les restaurations

mardi 25 août 2020, par do (Date de rédaction antérieure : 25 août 2020).

LA CHAPELLE SIXTINE
Fragment du Jugement dernier de Michel-Ange

Cliquer sur l’image pour l’agrandir

Salut à toutes et à tous,

Un article de l’Encyclopédie des nuisances critiquait énormément la restauration de la chapelle sixtine en lui reprochant notamment ses couleurs vives. Je n’avais pas eu l’occasion de savoir si l’auteur avait ou non raison, n’ayant jamais vraiment vu de représentation de la Chapelle sixtine ni avant ni après restauration. Mais voilà qui est fait avec l’image ci-dessus qui m’a beaucoup appris sur la restauration :

Franchement je préfère nettement avant la restauration qu’après. On voit bien qu’avant, c’est de l’art, même abimé ; et on voit tout aussi bien qu’après, ce n’est plus qu’un dessin technique.

Pour pouvoir restaurer correctement du Michel-Ange, il faudrait non seulement être au moins aussi bon que lui dans son art ; mais, en plus, être sûr de savoir exactement ce qu’il a voulu peindre. L’immense majorité des restaurateurs sont très nettement inférieurs à l’artiste dont ils prétendent restaurer l’oeuvre. Ce sont de grands présomptueux qui veulent tout de même se comparer au maître. Voire se croire supérieur à lui… puisqu’au fond, ils prétendent le juger.

La restauration est une imitation de l’oeuvre originale interprétée selon la mode du moment ou selon les goûts du restaurateur.

Ainsi, si dans une oeuvre de jeunesse on a bien l’impression que Michel-Ange utilise légèrement ce que plus tard, à l’époque d’Hergé, on appellera la ligne claire (dessiner les contours avec ligne claire), on a l’impression que cet aspect a été très nettement exagéré par le restaurateur, qui a donc fait les choses à son goût et non pas au goût de Michel-Ange.

Les couleurs vives de la restauration sont choquantes. De même que la transformation de l’homme de face, presque svelte, en homme très fort, il faut respecter l’oeuvre. Sinon, pourquoi prétendre restaurer ? Moi, j’appelle ça peindre par dessus.

Au lieu d’abimer les oeuvres des maîtres en repeignant par dessus, les "restaurateurs" feraient bien mieux de faire comme les peintres débutants : peindre ailleurs, humblement, à leur façon, une imitation plus ou moins fidèle de l’oeuvre originale.

Bien à vous,
do
15 août 2020
http://mai68.org

Complément 1 :

On remarquera aussi qu’avant restauration, un voile couvre les fesses de l’homme vu de dos. Ce voile a disparu dans la restauration. On ne peut pas le reprocher aux restaurateurs. En effet :

De 1536 à 1551, à la demande de Clément VII puis de Paul III, Michel-Ange exécute le jugement dernier, avec quelques 400 personnages. Mais les nus scandalisent certains, comme Paul IV (1555-1559), qui fait cacher les parties intimes des personnages et des ignudi par Ricciarelli (1509-1566), ami et assistant de Michel-Ange, qui sera surnommé « il braghettone », le « faiseur de culottes ».

Mais que dire de la femme vers la droite recouverte après restauration d’un tissus bleu vif sur ses jambes ? On ne peut pas voir ses jambes au travers du tissus. Par contre, avant restauration, on les voit très nettement par transparence. Donc, ce voile bleu pale qui la recouvre avant restauration est très probablement l’oeuvre du « faiseur de culottes ». Alors, pourquoi les restaurateurs ne l’ont-ils pas tout simplement enlevé, au lieu de l’accentuer afin de supprimer toute transparence, et en plus avec un bleu très vif ?

Complément 2 :

C’est la télévision japonaise qui a financé la restauration. Elle a duré 3 fois le temps que Michel-Ange a mis pour la peindre. Ces peintures ont 500 ans, elles ont été noircies par la fumée des cierges et de l’encens. Certains pensent qu’avec la restauration, elles ont retrouvé leurs couleurs d’origine.

2 Messages de forum

  • Contre les restaurations 27 août 2020 01:28, par Patrick

    Exacte, la transparence n’est pas là.

    De toute façon, savoir peindre un nue voilé par transparence, il n’y a pas beaucoup d’artistes capable de faire ça.

    Les personnes qui réalisent les restaurations sont des artisans. pas des artistes. je trouve aussi qu’il y a une certaine censure aussi. il n’y a pas un personnage qui ressemble ; au "malin" ? en bas à gauche et aussi une tète de papin ? qui a disparue avec la restauration ?

    Effectivement ces couleurs vives, c’est dégeu.

    Peindre un corps avec un voile transparent, c’est pas facile ; mais réaliser une sculpture c’est encore plus difficile. Me souviens plus d’un chef d’oeuvre il me semble de marbre d’un vue par transparence d’un sculpteur. Zut.

    Patrick

    do, je pense que vous étes un artiste pour avoir mis ce post.
    Tout le monde s’en fou je pense, pas moi, je suis aussi artiste.

    Cotisé à la MdA depuis 1970 et je me retrouve avec une retraite en dessous du minimum vielliesse.

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  • Contre les restaurations 27 août 2020 21:02, par Pablo

    Ça prouve le monde minable de l’Homme moderne. L’a vraie histoire, pas l’officielle, dit que lui était un hommosexuel fier de l’être et que l’Église catholique le savait, mais qui faisait semblant de l’ignorer, car lui était un génie. Il a accepté finalement de faire ce travail, avec la condition que tout vrai génie impose : complète liberté d’expression et le pape de cette époque a acceptée. Bref, le singe a surmonté l’Homme moderne !

    Pablo

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