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Coronavirus - À Marseille l’épidémie prend aujourd’hui une forme bénigne (vidéo 6’59)

mardi 25 août 2020, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 25 août 2020).

https://youtu.be/qkRvwNOP9sY

Situation de l’épidémie à Marseille

IHU-MI - 25 aout 2020 - Didier Raoult

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À Marseille, depuis juillet, on a une ré-augmentation du nombre de cas de SARS-CoV-2. On verra si cette augmentation de nombre de cas continue.

Jusqu’à présent, la forme observée ici est beaucoup plus bénigne que ce que l’on avait observé dans un premier temps, dans ce que j’appelle le premier acte. On vient de faire une comparaison entre le premier acte qui s’est arrêté fin avril et le deuxième acte qui aurait commencé à partir du 15 juin.

La moyenne d’âge est à peu près la même. Un peu plus basse actuellement. Au début on avait l’impression que c’était surtout des jeunes, maintenant on voit que c’est une population qui est comparable. Avec une population des plus de 65 ans qui, elle aussi, est comparable. De 10 % actuellement alors qu’elle était de 12 % avant. Il y a un peu plus d’hommes pour une raison que je ne m’explique pas.

Il y a moins d’hospitalisations, on est à 10 % contre 18 %. La moyenne d’âge des hospitalisés est la même. Pour l’instant, la mortalité est beaucoup plus basse. Elle est dix fois plus basse que ce que l’on observait avant. Les signes d’anosmie, c’est-à-dire de non-perception des odeurs, sont les mêmes, sont comparables. Et ce que l’on voit aussi dans les marqueurs biologiques, c’est que dans les signes qui étaient associés avec la gravité, en particulier les troubles de la coagulation, sont beaucoup plus rares dans l’épisode actuel, pour l’instant, que ce qu’ils étaient dans l’épisode précédent.

On est dans une situation dans laquelle on voit le nombre de cas autochtone marseillais qui augmente. Mais, pour l’instant, on reste avec une mortalité plus faible et une gravité plus faible.

Pour les patients qui ont été traités trois jours, la mortalité est très basse, pour l’instant. Ce qui fait que pour l’ensemble des patients qui ont reçus ce traitement, il y a eu sur un peu plus de 4000 personnes 18 morts, soit 0,45%. Ce qui fait que dans l’ensemble de la maladie, pour ceux qui ont pu être pris en charge et traités ici, la mortalité est très basse, plus basse que celle des autres infections respiratoires qu’on a eu les autres années et diagnostiquées au CHU.

Concernant l’hydroxychloroquine, à un moment, il va falloir inventer deux mots différents. Si vous voulez, l’un pour le médicament, qui est quelque chose qu’on prescrit, qui a été prescrit à deux milliards de personnes.

Le Lancet a fini par accepter le papier qui montre que 930 000 personnes qui ont reçu de l’hydroxychloroquine pour une maladie inflammatoire n’ont pas plus de mortalité cardiaque que les gens qui prennent d’autres traitements. Il vient de sortir un papier belge sur une série de 8500 personnes, qui montre qu’il y a une diminution de la mortalité si on donne de l’hydroxychloroquine ; comme nous, on a des taux de mortalité extrêmement faibles chez les gens qui ont été traités, de l’ordre de 0,45 %.

Voilà, ça, c’est le médicament, et d’autre part, c’est le phantasme. C’est-à-dire qu’il y a des gens qui sont prêts à écrire, à publier et à soutenir que l’hydroxychloroquine est un poison mortel, alors qu’il y a des milliards de gens qui ont reçus ça.

Donc, on voit bien qu’il y a une déconnexion complète. J’ai eu l’occasion d’en discuter avec un philosophe épistémologique extrêmement intelligent. La chloroquine est devenue un hyper-objet, c’est-à-dire quelque chose qui n’existe plus. Ça n’a plus rien à voir avec la réalité. C’est très difficile de faire revenir les gens dans la réalité tellement ils sont affolés. Tout ça a été un peu ridicule. Je suis étonné, encore une fois, de voir jusqu’à quel point les gens admettent qu’on ait pu publier des choses dans l’urgence, et sous l’effet de la passion, qui sont tellement déconnectées de la réalité.

Ce n’est pas extraordinairement étonnant, parce que les journaux qui étaient des références scientifiques sont devenus, maintenant, en grande partie, des journaux d’opinion, si vous voulez. Et il se passe un mouvement qui est très intéressant, c’est que, maintenant, ce sont les opinions qui précèdent les données scientifiques ; et les données scientifiques sont choisies en fonction des opinions. Et ce n’est plus l’opinion, l’opinion des médias, qui se fait à partir des données scientifiques, c’est l’inverse. Et donc, on est dans un problème d’éloignement de plus en plus grand entre la réalité observable et ce qui est décrit qui n’a plus rien à voir. Et donc c’est un exemple absolument extrême. C’est comme si demain on disait que l’aspirine est un poison mortel qu’on ne peut plus donner.

Il y a quelque chose qui se passe là maintenant, qui avait été vu par des gens qui ont eu une approche visionnaire du monde. Il n’y a plus une distance entre la réalité observée et la réalité décrite. Il n’y a plus rien de commun entre ce que les gens ont dit de l’hydroxychloroquine, et qu’ils continuent à dire, et ce qu’est réellement un médicament banal, qui ne tue personne, qui donne des complications rétiniennes quand on en prend pendant un an. Ce n’est pas la même réalité. C’est un phantasme avec un hyper-objet qui n’a plus de réalité.

C’est très intéressant de voir ça. On se demande quand est-ce que tout le monde va revenir sur terre en disant : « mais ; écoutez, c’est pas possible », d’ailleurs, les Africains se fichent de nous, hein, honnêtement. Parce qu’ils ont tous mangé de l’hydroxychloroquine depuis qu’ils sont petits. Quand on leur dit qu’ils auraient dû mourir dans 10 % des cas, ça les laisse pantois.

Donc, on ne sait pas quand cette histoire d’hydroxychloroquine va s’arrêter. J’espère que ça va bientôt s’arrêter parce que, quand nous on donne ça dans les EHPAD, il y a moitié moins de morts. Et donc, ça serait bien qu’on fasse ça ailleurs parce que s’il y a d’autres cas qui surviennent dans les EHPAD, ce serait bien de soigner les gens avec ce qu’on a actuellement de disponible.

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