Macron ment…
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2 septembre 2020
Assawra
Au terme de sa deuxième visite au Liban, le président de la république française a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a déclaré, je cite, "Toutes les formations politiques sans exception se sont engagées ce soir, ici même, que la formation d’un gouvernement de mission ne prendrait pas plus de quinze jours".
M.Macron ment.
En réalité, il a rencontré et passé un deal avec l’ensemble des chefs mafieux libanais pour un nouveau pacte qui prolongerait l’ancien avec encore plus de soutien des forces capitalistes mondiales en premier chef le Fonds monétaire international et la Banque mondiale.
Des chefs mafieux en place depuis cent ans, représentés de père en fils au sein des mêmes familles, grâce à un système politique qui repose sur le confessionnalisme politique. Un mode de gouvernance qui attribue à ces chefs mafieux un semblant de légitimité leur permettant d’être considérés par la communauté internationale comme des dirigeants politiques.
Pour la deuxième fois en un mois, M.Macron est venu dire qu’il accordait une "dernière chance" à ses amis de longue date et à ces chefs de clans pour redresser le pays.
M.Macron ment.
Il sait parfaitement bien que ces anciens chefs de milices devenus hommes d’état grâce entre autre au soutien sans faille de la France n’ont nullement besoin d’une dernière chance. De par leur nature même, ils se considèrent comme étant les seuls représentants innés d’un peuple surexploité.
M.Macron peut s’absenter cent ans et revenir une troisième fois, les descendants de ces chefs communautaires seront là pour l’accueillir avec le plus grand cynisme.
Deux évènements méritent cependant d’être soulignés au cours de ce second séjour du président français. Le premier, la tasse de café qu’il est allé boire chez Fayrouz, une parfaite "démonstration de com" dans son genre car la symbolique est forte… le deuxième, son refus catégorique de rencontrer les camarades de Georges Abdallah venus exiger de lui qu’il signe la fin de la détention illégale de ce citoyen libanais.
Ce serait là un véritable et authentique acte d’amitié du peuple de France au peuple du Liban.
Roland RICHA
Mercredi, 02 septembre 2020
Vidéo du rassemblement de soutien à Georges Abdallah devant l’ambassade de France à Beyrouth le 1er septembre 2020 et que M.Macron a dédaigneusement choisi d’ignorer.
Le chef d’État et et le journaliste
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3 septembre 2020
Assawra
Cela ressemble au titre d’une fable de La Fontaine mais ce n’est pas une fable de La Fontaine. L’histoire est vraie. Elle a eu lieu à Beyrouth le mardi 1er septembre 2020 lors de la deuxième visite de Macron au Liban.
De quoi s’agit-il ?
Je vais essayer d’être clair.
Une prise à partie peu courante de la part d’un président envers un journaliste lors d’une visite diplomatique. Dans une séquence filmée mardi 1er septembre par un journaliste de LCI lors d’une réception à Beyrouth, on voit Emmanuel Macron interpeller brutalement le journaliste du Figaro Georges Malbrunot, qui suit pour le quotidien le déplacement du chef de l’État au Liban.
"Ce que vous avez fait là, compte tenu de la sensibilité du sujet, compte tenu de ce que vous savez de l’histoire de ce pays, est irresponsable", a lancé Emmanuel Macron au grand reporter, spécialiste du Moyen-Orient, au milieu de la réception.
"Irresponsable pour la France, irresponsable pour les intéressés ici, et grave d’un point de vue déontologique", poursuit le chef de l’État, très en colère. "Vous m’avez toujours entendu défendre les journalistes. Je le ferai toujours. Mais je vous parle avec franchise. Ce que vous avez fait est grave, non professionnel et mesquin."
Quelle information publiée par le journaliste a-t-elle pu ainsi mettre en colère le président de la République ?
Il s’agit de plusieurs éléments parus dans Le Figaro le 31 août et le 1er septembre. Des articles relatifs à l’action du président français au Liban depuis l’explosion à Beyrouth.
Georges Malbrunot y évoque la première visite du chef de L’État, le 6 août, au Liban, qui a précédé le déplacement actuel visant à accompagner le pays dans sa reconstruction. Le journaliste mentionne une "indiscrétion au Figaro" que le président lui-même aurait faite, brandissant "la menace d’imposer des sanctions aux leaders politiques réfractaires aux réformes".
Les détails de ces échanges et notamment la mention d’un entretien avec Donald Trump - qui, selon l’Élysée, n’a jamais eu lieu - ont fait sortir le président de ses gonds. Déjà la veille, le journaliste dévoilait la teneur d’un échange entre Emmanuel Macron et un leader du parti Hezbollah au parlement, en citant, sans la nommer, "une source française à Beyrouth".
"Je veux travailler avec vous pour changer le Liban. Mais prouvez-moi que vous êtes Libanais", aurait lancé Emmanuel Macron à Mohammed Raad, selon le journaliste citant cette source française. "Tout le monde sait que vous avez un agenda iranien […] Vous voulez aider les Libanais, oui ou non ? Donc rentrez à la maison, quittez la Syrie et le Yémen et faites le boulot ici pour construire un État parce que ce nouvel État va aussi bénéficier à vos familles", aurait plaidé le chef de l’État. Un proche de la mouvance cité par le même article aurait considéré cette entrevue comme "une reconnaissance internationale". L’article indique que cet entretien aurait duré 8 minutes. L’entourage du chef de l’État évoque au contraire une rencontre furtive de quelques secondes dans un couloir.
Georges Malbrunot a réagi auprès de l’AFP mercredi 2 septembre. Selon le journaliste la discussion avec le président de la République a duré plusieurs minutes. "Je suis très surpris de la virulence de cette attaque, qui est inacceptable et à laquelle j’ai répondu", a-t-il indiqué. "Je me suis expliqué avec l’Élysée, pour moi l’incident est clos."
Ci-dessous la vidéo de la scène dans laquelle le chef d’État s’adresse au journalise.
Comme ce n’est pas une fable, il n’y aucune morale à tirer… Quoique !
Roland RICHA
Jeudi, 03 septembre 2020
Macron engueule Malbrunot
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