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Santé - L’industrie sucrière américaine a menti sur le risque cardio-vasculaire (vidéo 84’25)

samedi 2 septembre 2017, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 2 septembre 2017).

L’industrie sucrière américaine a menti sur le risque cardio-vasculaire

https://www.letemps.ch/opinions/201…

Olivier Perrin
Publié mardi 13 septembre 2016 à 09:09

Des documents de la fin des années 1960 montrent aujourd’hui comment un géant de l’agroalimentaire a faussé, des années durant aux Etats-Unis, les règles en matière de nutrition en prétendant que les risques de maladies cardio-vasculaires dépendaient de la seule consommation de graisses animales et non du sucre

« Un exemple dégoûtant de plus du pouvoir du néolibéralisme capitaliste sur les gouvernements et les populations » : voilà l’un des plus de 700 commentaires à un article du New York Times (NYT), repris depuis par l’ensemble de la presse généraliste et spécialisée anglo-saxonne. Il fait état, lundi 12 septembre 2016, d’un scandale proche de ceux liés aux marchands de tabac. « L’industrie sucrière, dans les années 1960, a payé des scientifiques pour nier le lien entre le sucre et les maladies cardio-vasculaires et incriminer, à sa place », les acides gras saturés – notamment présents dans les graisses animales – « comme le montrent des documents historiques récemment dévoilés ».

Ces documents internes de l’industrie sucrière, découverts par un chercheur de l’Université de Californie à San Francisco (UCSF) et publiés lundi dans la revue JAMA Internal Medicine sous le titre « Sugar Industry and Coronary Heart Disease Research », « suggèrent que cinq décennies de recherches sur le rôle de la nutrition dans les maladies cardiaques, y compris un grand nombre de recommandations alimentaires encore valables aujourd’hui, peuvent avoir été en grande partie « fabriquées » par l’industrie sucrière. « Ils ont réussi à fausser la discussion pendant très longtemps », selon Stanton Glantz, professeur de médecine à l’UCSF et l’un des auteurs de l’article », d’ailleurs aussi spécialiste des recherches médicales sur le tabac, en ne tenant compte que des données qui les arrangeaient.

Que montrent-ils, alors, ces documents ? Qu’« un groupe commercial, la Sugar Research Foundation, connue aujourd’hui comme la Sugar Association (SA), avait versé à trois scientifiques de Harvard l’équivalent d’environ 50 000 dollars d’aujourd’hui pour publier une synthèse des recherches sur le sucre, les graisses et les maladies cardiaques en 1967. Les études utilisées dans l’examen ont été triées sur le volet par la SA, et l’article en résultant publié dans le prestigieux New England Journal of Medicine (NEJM). Celui-ci minimisait clairement le lien entre le sucre et les risques cardio-vasculaires, tout en rejetant la faute sur les graisses saturées. » Sur son site, la SA reconnaît d’ailleurs aujourd’hui que « la Sugar Research Foundation aurait dû être plus transparente » à l’époque.

Pire : si ce trafic d’influence remonte à près d’un demi-siècle, des documents plus récents « montrent que l’industrie agroalimentaire » a continué d’influer sur les recherches en matière de nutrition. « L’an dernier, un autre article du NYT avait révélé que Coca-Cola, le plus grand producteur mondial de boissons sucrées, avait fourni des millions de dollars dans le financement d’études qui avaient cherché à masquer le lien entre les boissons sucrées et l’obésité. » Laquelle représente, on le sait, un important facteur de risque cardio-vasculaire.

Les acteurs de cette opération de « blanchiment sucrier » ne sont bien sûr plus là pour s’expliquer, ni les médecins ni les industriels. Mais la SA dit que « l’étude de 1967 a été publiée à une époque où les revues médicales n’exigeaient généralement pas des chercheurs qu’ils divulguent leurs sources de financement ». Cela n’a été le cas qu’à partir de 1984 pour le NEJM. Et l’on a observé le même biais concernant le rôle du sucre dans la formation des caries dentaires, selon Sciences et Avenir.

Ces révélations sont d’autant plus importantes que « le débat sur les méfaits relatifs de sucre et de graisses saturées se poursuit aujourd’hui, dit le Dr Glantz. Pendant de nombreuses décennies, les responsables de la santé ont encouragé les Américains à réduire leur consommation de matières grasses, ce qui a conduit beaucoup de gens à consommer des aliments à faible teneur en graisses mais en revanche hautement sucrés, alors que beaucoup d’experts incriminent maintenant les sucres dans les problèmes liés à l’obésité », qui sont importants aux Etats-Unis. Encore elle.

C’était « épouvantable », dit l’éditorial

La réalité, selon les critères de l’OMS, est que les graisses saturées aussi bien que les « mauvais » sucres sont des facteurs de risques tout aussi importants les uns que les autres. Il était donc « épouvantable » de les disculper, soutient l’éditorial du JAMA Internal Medicine. Et cela montre une fois de plus combien les conflits d’intérêts doivent jouer en faveur d’un financement public des recherches scientifiques et non industriel, pierre d’achoppement éthique dont on connaît la complexité depuis les années 1960.

Sans entrer dans les détails de cette vaste mystification, très organisée, il faut donc confirmer aujourd’hui que « des décennies durant, l’industrie sucrière a réussi à nous tromper en vantant les prétendus mérites de ses produits », selon un film documentaire notamment diffusé sur la chaîne Arte, « Le Sucre, le doux mensonge vérité ». Qui démontre que cette industrie-là a pour longue tradition de ne pas piper mot « sur les risques sanitaires liés à une consommation excessive », que soulevait aussi récemment le magazine Bilan :

Le sucre, le-doux-mensonge

Documentaire Arte 2015

Cliquer sur l’image pour voir la vidéo.

Ces mensonges, dit Arte, ont donc « un goût amer pour de nombreux consommateurs » puisqu’ils nient les risques de surpoids, de diabète et de maladies cardio-vasculaires. Sachant que le sucre augmente la sensation de plaisir alimentaire, « depuis les années 1970, l’industrie agroalimentaire a œuvré pour augmenter les doses […] dans nos assiettes », Du coup, les maladies en résultant « se répandent à travers le monde, notamment chez les enfants ». L’enquête menée dans ce film « dévoile les mensonges de l’industrie sucrière et les recours possibles pour enrayer l’épidémie ».

« Tendance lourde et excès alarmants »

Rien de neuf ? Non, mais une preuve de plus, si l’on veut. Car c’est également « en épluchant » des archives internes, celles de « la Great Western Sugar Company, l’un des fleurons de l’industrie sucrière américaine, que la dentiste Cristin Kearns a fait une découverte de taille, exposée fin 2012 dans le magazine américain Mother Jones : dans les années 1970, l’industrie mondiale du sucre a mis au point une stratégie délibérée de conquête, visant à inclure toujours plus de saccharose dans l’alimentation quotidienne mondiale, et à en dissimuler sciemment les risques sanitaires », lit-on dans LaTribune.fr.

Sugar papers - Quand le lobby du sucre se mêlait de santé dentaire

http://mai68.org/spip2/spip.php?article695

Letemps.ch du 18 mars 2015 :

Dans les années 1960 et 1970, les industriels du sucre ont détourné le programme américain de prévention des caries pour éviter toute restriction de l’apport en saccharose. Des pratiques qui rappellent celles utilisées pour le tabac.

On connaissait les « Pentagone papers », ces 7000 pages classées secret défense, dévoilées en 1971, qui éclairèrent les méthodes américaines dans la conduite de la guerre au Vietnam ; ou encore les « tobacco papers », 14 millions de documents que les cigarettiers furent contraints de rendre publics par la justice américaine, afin de montrer comment ils avaient dissimulé les méfaits du tabac. A l’Université de Californie-San Francisco (UCSF), on n’hésite pas à parler dorénavant de « sugar papers ». Une équipe de chercheurs de l’établissement a publié en 2015 une synthèse de documents internes aux industries du sucre découverts dans un fonds d’archives publiques.

Et le résultat est explosif : alors qu’ils connaissaient, dès les années 1950, les effets délétères du sucre sur la santé buccale des enfants, les industriels ont promu et soutenu, dans les années 1960 et 1970, des programmes scientifiques « alternatifs », destinés à éviter toute réduction de la consommation. Mieux : ils ont orienté la politique publique de lutte contre les caries. Une action « couronnée de succès », indiquent les chercheurs.

Cliquer ici pour l’article complet et les commentaires

Santé - 2 septembre 2017 - Le gras, un ennemi pour le cœur ? Un mythe !

http://mai68.org/spip2/spip.php?article693

Letemps.ch du 1er septembre 2017 :

Le gras, un ennemi pour le cœur ? Un mythe, d’après une vaste étude. Des lipides protecteurs, des glucides qui suscitent la méfiance : les résultats d’une importante enquête épidémiologique battent en brèche le consensus sur les risques cardio-vasculaires établi jusqu’ici.

Le gras va-t-il retrouver ses lettres de noblesse ? Depuis longtemps honni par la communauté médicale, soupçonné d’être à la racine des maladies cardio-vasculaires, il parvient, article après article, à regagner sa respectabilité. La revue médicale The Lancet a publié cette semaine des travaux bousculant le consensus établi autour des principaux nutriments, lipides, glucides et protéines

Végétarisme :

Concernant enfin les protéines, leur consommation semble réduire les risques de mortalité. Sur ce point, les protéines d’origine animale (lait, viande) offrent une meilleure protection que les protéines végétales, pour lesquelles aucun effet n’a pu être observé. De quoi mettre en doute les propos voulant qu’un régime végétarien soit forcément bon pour la santé…

Le gras et les protéines animales bénéfiques, les glucides dangereux, les protéines végétales inutiles… Tout cela ne contredit-il pas frontalement les recommandations médicales émises depuis des années ?

Manipulation des lobies : Un nombre croissant d’études cliniques remet en question les impacts respectifs des glucides et des lipides. « On a trop tapé sur le cholestérol et pas assez sur le sucre », déplore François Mach, qui explique que beaucoup de recommandations actuelles ont été émises sur la base d’études épidémiologiques menées dans les années 1980. « On s’est à l’époque sans doute trompé en rejetant la faute sur les lipides. »

Les ombres des firmes pharmaceutiques, décidées à vendre des médicaments anti-cholestérol, ou de l’industrie du sucre planent également sur ce dossier.

Récemment dévoilés, des documents de la fin des années 1960 montrent comment celles-ci ont faussé les recommandations nutritionnelles en prétendant que les risques de maladies cardio-vasculaires dépendaient de la seule consommation de graisses animales, et non du sucre.

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