Bonjour, camarade !
Un post ne permet pas de réexposer à chaque fois l‘ensemble des analyses qui ont mené à certaines conclusions, mais seulement de souligner et d’illustrer tel ou tel aspect, utile au débat du moment.
D’une manière générale, j’évite, en tant que matérialiste dialectique, de raisonner par analogie, comme tu le fais pour « Panem et circences », par exemple.
Exposer, en 1995, lors d’un forum de responsables de la politique et de l’économie mondiale que 80% de la population sera, dans les décennies à venir, « hors circuit » en tant qu’acteurs de l’économie, sauf comme consommateurs, c’était tout ce qu’on veut sauf anodin !
Il s’agissait bien déjà d’envisager une restructuration économique et sociale « radicale », du point de vue de la classe dominante, et non pas seulement une légère inflexion de l’idéologie dominante, déjà basée, en ce qui concerne les « mass-merdias », sur le principe de la société du spectacle déjà analysé par Debord, du point de vue prolétarien, essentiellement juste, même si avec de sérieuses limites.
De même, lorsque je parle d’ « un pseudo-"équilibre" qui "garanti" le pouvoir de la nouvelle classe dominante ultra-minoritaire par rapport à une masse de population exponentielle. » je parle bien d’un changement radical d’échelle dans les proportions : il ne s’agit plus du « 1% les plus riches qui contrôlent les monopoles », Gafam et autres, mais d’une fraction quasi-infinitésimale, et à peine quantifiable en %, tellement elle est réduite en regard non seulement de la masse des peuples du monde, mais de la relative « masse » que constitue encore ce 1% !
1% de la population actuelle, c’est encore 77 947 990, soit encore réellement une masse de privilégiés, en fin de compte !
Les Banques Centrales principales, FED, PBoC, BCE, BoE, BoJ, même avec l’ensemble de leur personnel, cela ne représente qu’une fraction infime de ce 1%, de l’ordre, probablement, de quelques milliers de personnes, tout au plus. Réduire grossièrement à un 10 000e de ce 1% me parait être un ordre de grandeur possible, soit autour de 1 millionième de la population mondiale !
Les anciens capitalistes qui ne seront pas tout à fait ruinés mais passés par les fourches caudines de la dette perpétuelle deviendront la nouvelle « classe moyenne » chargée de faire régner le Nouvel Ordre Mondial sur la Terre, pour le compte obligé des Banques Centrales. Ce seront eux les nouveaux « chiens de gardes », médiatiques, « intellectuels », gestionnaires administratifs locaux et « nationaux », au sens de représentant « nationaux » du pouvoir des Banques Centrales, mais c’est déjà ce dont Macron est en quelque sorte un exemple « avant-gardiste » au sens délétère du terme, par contraste avec Trump, qui tente de s’appuyer encore sur l’ « arrière-garde » du capitalisme impérialiste « classique » déjà en voie de résorption par le banco-centralisme.
L’analyse dialectique se distingue de l’analyse analogique, néanmoins utile comme base d’approche, par la notion de « saut qualitatif » dans l’évolution des phénomènes, notamment lors des révolutions, du reste, ou des sauts évolutifs dans la nature : apparition d’une nouvelle espèce, par exemple, suite à la sélection et à la reproduction d’un nombre suffisant pour établir une lignée durable.
Voir Engels citant Marx dans son « Anti-Dühring » :
« Nous aurions pu tirer encore de la nature ou de la société humaine des centaines de faits semblables pour prouver cette loi. C’est ainsi que, dans Le Capital de Marx, toute la quatrième section (production de la plus-value relative dans le domaine de la coopération, de la division du travail et de la manufacture, du machinisme et de la grande industrie) traite d’innombrables cas où une transformation quantitative change la qualité des choses et de même, une transformation qualitative leur quantité ; où donc, pour employer l’expression si haïe de M. Dühring, la quantité se convertit en qualité et inversement. Citons, par exemple, le fait que la coopération de beaucoup d’individus, la fusion de beaucoup de forces en une force combinée engendre, pour parler comme Marx, “ une nouvelle force potentielle ” qui est essentiellement différente de la somme de ses forces composantes. »
https://www.marxists.org/francais/e…
Dans l’apparition du phénomène impérialiste au début du XXe siècle, c’est la concentration des capitaux nécessaires au développement de l’industrie qui est le facteur déterminant.
Dans l’apparition du phénomène banco-centraliste, c’est l’accumulation irréversible des dettes, publiques et privées, à l’échelle mondiale, qui est le facteur déterminant.
Le nouveau rapport d’échelle entre les fractions capitalistes « classiques » et la fraction banco-centraliste des classes dominante est en quelque sorte le reflet de cette évolution et constitue bien un saut « qualitatif », c’est-à-dire un changement de nature de classe, au sein même des classes dominantes, encore bien plus radical que le simple passage du capitalisme industriel primitif des débuts de la « révolution industrielle », au stade de l’impérialisme, tel que décrit et défini par Lénine dans son célèbre et inusable petit bouquin !
C’est cette évolution que tu sembles néanmoins percevoir en exposant toi-même ce qui est en réalité une contradiction reflétant ce saut qualitatif :
« Il y a aussi une autre raison à la volonté de la classe dominante d’augmenter la population. C’est que la vraie richesse ne se mesure pas en nombre d’Euros ou de Dollars, mais en nombre d’esclaves. Mais cette raison est en train de s’éteindre avec la robotisation. »
Tu peux donc comprendre pourquoi, arrivé à son stade de domination complète par rapport aux dernière fractions nationales et même impérialistes, la nouvelle bourgeoisie banco-centraliste n’aura aucun intérêt à augmenter le nombre d’une population dont 80% seront réduits à l’état larvaire-« confinés » et simplement des bouches à nourrir au détriment des ressources naturelles dont cette classe, même si « frugale » en apparence, se réserve d’ores et déjà la meilleure part !
Dans la mesure où ce stade n’est pas encore complètement atteint, c’est pourquoi on peut percevoir encore des tendances contradictoires, au sein du système, au sujet de la démographie.
Quoi qu’il en soit, une série de confinements à répétition, déjà sérieusement envisagée par certains analystes, nous rapproche à très grands pas, sinon carrément à marche forcée, du stade de pseudo-« équilibre » du banco-centralisme mondial. Un stade où la résistance prolétarienne sera encore manifestement davantage problématique qu’elle ne l’est aujourd’hui !
Le réveil des consciences, c’est maintenant ou jamais !
Luniterre