Reçus, de M. Bibeau, cette question :
« Est-il vrai que la défense des droits démocratiques en société capitaliste incombe à la classe ouvrière ennemie de ce mode de production moribond ??? »
Et cet « Edito » :
« Il faut se réjouir que la petite bourgeoisie intellectuelle se lève pour défendre son droit de parole – d’opinion et d’expression dont elle est si fière (HOLD UP : https://les7duquebec.net/archives/259667) Elle a compris cette petite bourgeoisie de la pensée, des médias, de la recherche, de la science, de la santé qu’elle sera la prochaine victime de cette répression au « complotisme » patentée – de cette oppression au « conspirationnisme » alambiquée – de cette aliénation de classe comme la petite bourgeoisie des affaires et des services qui ploie déjà sous le poids de la crise économique systémique.
Faire taire les soi-disant »complotistes » est devenu un impératif pour les États totalitaires qui n’ont d’autres choix que d’ordonner la paupérisation et la prolétarisation de cette couche sociale pléthorique dont le système mondialisé n’a plus besoin : https://les7duquebec.net/archives/259989
Nous saluons le courage de ceux et celles qui mettent leur carrière en péril pour faire barrage à la vague de répression totalitaire orchestrée par les larbins politiciens aux ordres du grand capital mondialiste terroriste et véritable comploteur : https://les7duquebec.net/archives/259709
N’oublions pas cependant que pendant que « l’intelligentsia » petit bourgeoise débat la plume (le clavier – la caméra – le micro) à la main, le prolétariat internationaliste résiste le pavé à la main pour défendre ses conditions de travail, ses moyens d’existence et ses besoins humains fondamentaux, attaqués par le Capital surarmé et tenté par le totalitarisme sanitaire avant la guerre : https://les7duquebec.net/archives/259748.
PROLÉTAIRES DU MONDE ENTIER UNISSEZ-VOUS CONTRE LE CAPITAL MONDIAL ! »
Robert Bibeau
Or, même si cela n’est pas formalisé, ces questions s’inscrivent donc dans ce qui doit logiquement être le débat nécessaire sur le début de révolte de la petite bourgeoisie et des « classes moyennes », tel que nous lui avions déjà répondu, sur ce sujet, sans réaction de sa part :
« Sous la terreur « pandémique » un front uni de Résistance est-il possible ? »
https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/11/08/sous-la-terreur-pandemique-un-front-uni-de-resistance-est-il-possible/
Même si ce nouveau questionnement de sa part ne semble pas susciter, de la part de son public sollicité, davantage de réactions que le premier, ce n’en est pas moins, pour nous, une occasion de poursuivre notre réflexion sur ce thème. La voici :
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Bonjour à tous,
Selon M. Bibeau, la petite bourgeoisie en révolte, qu’il qualifiait hier d’ « ultra-réactionnaire » est aujourd’hui devenue « antifasciste » ! Il faudrait savoir…
M. Bibeau prétend, peu ou prou, parler « en tant que prolétaire », sinon carrément, « au nom du prolétariat »… Où en est le prolétariat, dans cet embryon de révolte contre la politique de confinement ?
Pour l’instant, effectivement, les seules forces « politiques » organisées qui s’expriment clairement, sur le terrain, contre cette politique de confinement, sont essentiellement des forces issues de la petite bourgeoisie idéaliste et qualifiée par le pouvoir de « complotistes ».
Si une fraction marginale du prolétariat se mêle à cette lutte, c’est parce qu’elle est entraînée à son tour dans cette mouvance, et non parce qu’elle a élaboré ses propres revendications et ses propres organisations, et surtout pas, malheureusement, sur le plan politique.
S’en suit-il que la petite bourgeoisie « complotiste » soit devenue l’avant-garde révolutionnaire, à la place du prolétariat ?
En réalité, dès avant la « crise du Covid » ce qui restait du mouvement ouvrier était déjà en voie de réduction-intégration-annihilation sous l’influence du réformisme et du révisionnisme se développant sous toutes leurs formes, et depuis des décennies, déjà.
Les bases culturelles permettant la reconstruction d’une avant-garde prolétarienne étant détruites, et y compris et surtout, avec l’appui de la petite bourgeoisie idéaliste « de gauche », il était donc improbable qu’une telle reconstruction commence à s’opérer « spontanément », même sous l’effet de la violence de la crise.
Enfin, si une partie de la petite bourgeoisie part en guerre contre le système, ce n’est précisément qu’une partie, ou même plutôt, de fait, un ensemble de fractions diverses qui ont tendance à se coaliser sous la pression de la crise et de la détérioration, effectivement, de leurs positions sociales.
Mais le caractère hétéroclite de cette coalition tient aussi au fait que la détérioration de ces positions sociales de la petite bourgeoisie n’est pas homogène, ni comme processus, ni dans le temps.
Celle qui se sent « frustrée » de longue date de ses « droits démocratiques » est aussi celle qui a produit le « corpus idéologique » des Gilets Jaunes, sur le thème du RIC, notamment. Prise au dépourvu par le manque de rationalité apparente du processus de confinement, elle s’est donc assez naturellement engouffrée dans la brèche « idéologique » formellement ouverte par le « complotisme ».
Ce que montre le décalage de plus en plus flagrant entre la résilience et même le rebond de plus en plus spectaculaire du capital financier, d’une part, et le creusement inexorable de la crise de l’ « économie réelle », du moins en Occident, d’autre part, c’est que la rationalité du processus de confinement n’est pas une rationalisation de la valorisation du capital dans le cycle classique de la valeur-travail et de la plus-value qui en résulte. (*)
Il y a donc une frange de la petite bourgeoisie, et même, désormais, de la bourgeoisie, qui se trouve exclue de ce processus de valorisation, tout comme elle était déjà exclue des processus spéculatifs à grande échelle du capital financier.
En ce sens, c’est celle qui produit, par la force de ces circonstances nouvelles, l’idéologie de contestation la plus rationnelle, et sur les bases les plus réellement scientifiques, dans le contexte actuel. C’est celle qui a trouvé son centre de lutte idéologique autour de l’IHU-Méditerranée et des diverses sommités professorales convergentes sur le thème de ramener l’impact social de la « pandémie » à des proportions réalistes.
Et si une troisième partie, en quelque sorte, arrive à se tenir à la limite des deux autres, entre rationalité et « complotisme », c’est bien que les intérêts de classe de l’ensemble, en passe d’être annihilés par le système, les poussent inexorablement à une convergence contre lui.
En termes de développement des forces productives, la rationalité du confinement réside dans un développement de ce qui est le plus en avance en termes d’informatisation, d’automatisation et de robotisation. Le confinement est, à terme, un processus d’exclusion du travail socialisé et du travail, en général, comme processus de socialisation.
C’est la différence essentielle avec les processus de crises des premières révolutions industrielles. C’en est même carrément l’antithèse, du point de vue de l’analyse marxiste. A l’époque de Marx et jusqu’au milieu du siècle dernier les processus de modernisation des forces productives produisaient également une plus grande socialisation du travail et présentaient, en ce sens, un aspect « révolutionnaire » par rapport aux processus productifs obsolètes, défendus par une petite bourgeoisie de plus en plus réactionnaire, de par ce fait même.
Dans l’actuelle nouvelle révolution industrielle et technologique c’est la désocialisation inéluctable du travail, et même l’exclusion du travail, qui pousse l’organisation « sociale » du système vers une forme de confinement permanent, à terme, et vers des formes de restructuration politique de type fasciste et social-fasciste, que l’on peut qualifier de cyber-fascisme.
Alors que quel que soit le niveau de développement technologique des forces productives, l’intérêt du prolétariat reste dans leur socialisation et dans la socialisation et le partage du travail encore socialement nécessaire à la survie et au développement de la vie humaine.
C’est donc dans la mesure où elle aspire au maintien et même au renouvellement de la socialisation du travail, dont sa propre survie dépend également, désormais, en tant que « classe moyenne », que la petite bourgeoisie, ou du moins, une fraction importante de cette classe, peut effectivement jouer un rôle « révolutionnaire », et non pas réactionnaire, comme ce fut jusqu’ici traditionnellement le cas, et comme le rabâchent encore les pseudos-« marxistes », et même de pseudos-« marxistes-léninistes », et M. Bibeau, à leur suite !
Pour autant, et bien évidemment, cela ne saurait suffire à reconstituer la base de l’autonomie politique du prolétariat, base qui est nécessaire, essentielle, et même tout à fait indispensable à toute construction d’une alternative au monde cyber-fasciste et banco-centralisé déjà en voie d’établissement sur la planète.
Face à cette nouvelle situation la gauche bureaucratique bourgeoise traditionnelle, même dans ses composantes « extrêmes », anarchisantes, trotskysantes et même pseudos-« marxistes-léninistes », a fait une fois de plus la preuve de sa carence complète, qui confine à une Kollaboration de classe, qu’elle soit délibérée ou simplement de fait.
Ce n’est donc plus simplement une collaboration de classe avec le capitalisme « classique », mais bien une Kollaboration très objective avec le cyber-fascisme banco-centraliste, comme nouvelle forme de domination de classe.
Dans ce contexte, les rares éléments prolétariens qui rejettent le Kollaborationnisme réformiste et souhaitent s’engager dans une contestation radicale du nouvel ordre établi n’ont concrètement pas d’autre choix que de soutenir et participer aux initiatives de la fraction « révoltée » de la petite bourgeoisie.
Pour autant ils doivent absolument éviter de relayer les thèses idéalistes « conspirationnistes » et rechercher plutôt l’analyse matérialiste rationnelle qu’ils peuvent donc en partie trouver du côté des scientifiques ralliés à la contestation.
En partie, donc, puisque cela ne peut donc pas aller jusqu’à une analyse sociologique remettant en cause radicalement les bases anciennes de la structure sociale capitaliste « classique », même si elles sont déjà remises en cause, d’une autre manière, par le cyber-fascisme banco-centraliste.
Le rôle révolutionnaire du prolétariat, en reconstruisant son autonomie politique, est donc de montrer et d’ouvrir la voie d’une alternative qui ne soit ni le retour aux formes « classiques » du capitalisme, désormais irrémédiablement obsolètes, ni l’avancée à marche forcée vers le cyber-fascisme banco-centraliste et ses processus de confinement et de reconfinement sans autre fin que l’emprisonnement final des peuples du monde, pour le seul profit d’une caste plus que jamais ultra-minoritaire.
Pour un tel processus de reconstruction prolétarienne, il n’y a pas de recette miracle, mais il ne peut naître que du rejet des préjugés idéologiques accumulés par la « gauche » bureaucratique traditionnelle, y compris prétendument « marxiste » et même pseudo-« marxiste-léniniste ».
Le « complotisme », en tant que nouvelle forme idéologique de la petite bourgeoisie radicale, a au moins le mérite de déstabiliser les structures idéologiques et même médiatiques existantes, et, dans cette limite, constitue un facteur de déstabilisation du processus de confinement et de cyber-fascisation banco-centraliste en cours. Il introduit un doute « public » tel que le système en est à occulter la réalité des manifestations radicales qu’il engendre, au lieu de les utiliser, comme il le faisait encore avec les Gilets Jaunes, comme épouvantail pour asseoir son règne de la peur.
Avec le confinement, la bourgeoisie a réussi à enclencher un cycle de la peur encore bien plus efficace qu’elle ne l’avait fait avec le terrorisme, même si, comme on peut le constater, elle ne crache pas sur une synchronisation des deux moyens.
Toutefois, la peur d’un « doute public » généré par le « complotisme » semble maintenant également gagner son camp, comme une sorte de retour de flamme tout à fait insupportable pour elle.
Ce n’est que lorsque le doute concernant la « parole officielle », y compris « de gauche », aura gagné une part suffisante du corps social, et principalement, du prolétariat, que, la quantité se transformant en qualité, un processus dialectique d’organisation de l’autonomie politique prolétarienne pourra réellement commencer à se développer.
D’ici là les rares éléments prolétariens conscients de cette situation se trouvent donc dans la difficile situation de devoir encourager le doute sans cautionner, pour autant, le « complotisme ».
Luniterre
https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/11/19/sous-la-terreur-pandemique-un-front-uni-de-resistance-est-il-possible-2/
(*En Chine, par exemple, la situation semble différente, sous le rapport de la plus-value, mais ce n’est qu’un effet provisoire du au rebond des exportations induit par le décalage du confinement de l’Occident. Structurellement, la Chine est plutôt « en avance », et non pas en retard, sur le processus de banco-centralisation et de cyber-fascisme comme moyen de contrôle des populations.)