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Loi « sécurité globale » : de nombreuses manifestations prévues ce samedi dans toute la France

vendredi 27 novembre 2020, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 27 novembre 2020).

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27 novembre 2020

Assawra

Plusieurs rassemblements contre le projet de loi « sécurité globale » sont notamment prévus à Lille, Lyon, Strasbourg et Paris. Ils s’inscrivent dans un contexte explosif, marqué par l’affaire Michel Zecler et la violente évacuation d’un camp de migrants lundi place de la République.

D’importantes manifestations contre le projet de loi « sécurité globale » auront lieu dans toute la France ce samedi 28 novembre 2020, sous l’impulsion du collectif #StopLoiSécuritéGlobale, composé de syndicats et de sociétés de journalistes, d’ONG, et d’associations telles qu’Amnesty ou la Ligue des droits de l’Homme.

Des rassemblements sont ainsi prévus à Lille (11h, place de la République), Clermont-Ferrand (11h, devant la préfecture du Puy-de-Dôme), Montpellier (11h, place Georges-Frêche), à Strasbourg (11h30, place de la République), Bordeaux (14h, place de la Bourse), Lyon (14h, place des Terreaux) et même Berlin (14h, devant l’ambassade de France). Plusieurs milliers de personnes y sont attendues, selon les chiffres sur les différentes pages d’événement sur Facebook.

Mais le plus massif d’entre eux devrait se tenir à Paris, au départ de la place de la République, à partir de 14h. Intitulée « Marche des Libertés contre les lois liberticides », la manifestation a pourtant été interdite mercredi par le préfet de police Didier Lallement, « considérant que le virus affecte particulièrement le territoire de Paris et ceux des départements de la petite couronne ». « Seules les participations organisées de manière statique sont susceptibles d’éviter le brassage des populations et donc de prévenir la propagation du virus », a-t-il précisé dans un communiqué, avant d’également justifier sa décision par le « contexte de menace terroriste particulièrement aiguë » en France.

Malgré l’interdiction, de nombreuses personnalités et syndicats ont annoncé leurs venues. Arié Alimi, avocat de la famille de Cédric Chouviat, a appelé à la mobilisation, au même titre que l’association Attac, le Syndicat National des Journalistes, l’UNEF, l’Union Nationale Lycéenne ou les Unions Régionales d’Île-de-France CGT-FO-FSU-Solidaires.

La coordination #StopLoiSécuritéGlobale a elle-même répondu au préfet Lallement dans une lettre à son adresse, dans laquelle elle l’accuse « d’interdire la liberté ». « Nous irons et nous marcherons pour cette liberté (…) Le dialogue social, la démocratie, c’est tout ce à quoi nous journalistes, réalisateurs, citoyens nous aspirons. Vous n’en voulez pas, nous la défendrons », peut-on lire.

Les manifestations de ce samedi s’inscrivent dans un contexte sanitaire et social explosif. Les contestataires ciblent, avant tout, le projet de loi « sécurité globale » et son article 24 polémique, adopté par l’Assemblée nationale mais devant encore être examiné par le Sénat. Le texte prévoit, « sans préjudice du droit d’informer », « une peine d’un an d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende le fait de diffuser (…) dans le but manifeste qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique, l’image du visage ou tout autre élément d’identification, autre que son numéro d’identification individuel, d’un agent de la police nationale, d’un militaire de la gendarmerie nationale ou d’un agent de police municipale, lorsque ces personnels agissent dans le cadre d’une opération de police », selon l’amendement n°1363 déposé le vendredi 20 novembre.

L’article 24, malgré l’apport de la mention « sans préjudice du droit d’informer », a suscité une levée de boucliers de nombreux citoyens et institutions. La semaine dernière, la défenseure des droits Claire Hédon avait dénoncé un texte « pas acceptable » et « inutile ». Jeudi, la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) a considéré que la proposition de loi marquait « une nouvelle étape de la dérive sécuritaire en France » et portait « atteinte à de nombreux droits fondamentaux », dont le droit à l’information. Sans compter les deux journées de mobilisation, mardi 17 et samedi 21 novembre, qui ont rassemblé plusieurs milliers de personnes. Face au tollé, le premier ministre Jean Castex a annoncé jeudi soir qu’il allait instaurer « une commission indépendante chargée de proposer une nouvelle écriture de l’article 24 ».

S’est ajouté à la polémique le sujet des « violences policières », revenu sur la table après le démantèlement lundi soir à Paris d’un camp de migrants provisoire, installé par l’association Utopia 56, le croche-pied effectué par un CRS lors de cette même soirée et le tabassage par des policiers d’un producteur de musique, Michel Zecler, à l’entrée de son studio de musique du 17e arrondissement de Paris samedi 21 novembre. À la suite de la diffusion des images de vidéosurveillance de la victime, et de son récit indiquant qu’il a été traité de « sale nègre », quatre agents mis en cause ont été suspendus et placés ce vendredi en garde à vue. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, sous le feu des critiques, les a accusés d’avoir « sali l’uniforme de la République ».

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