VIVE LA RÉVOLUTION
Accueil du site > Comment publier un article > La série VIETNAM assassine l’histoire sur Arte

La série VIETNAM assassine l’histoire sur Arte

samedi 23 septembre 2017, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 23 septembre 2017).

Note de do :

La photo qui illustre le paquet contenant les 3 DVD de propagande pro-américaine montre bien le but de cette série : le Vietnamien est le reflet de l’américain, ils sont donc à égalité dans la saloperie, les tords sont soit-disant partagés. Cependant, si le vietnamien Marche sur la tête, l’américain se tient bien droit sur ses pieds, donnant ainsi finalement raison à l’impérialisme américain.

Il s’agit avant tout de faire oublier que ce ne sont pas les Vietnamiens qui ont bombardé l’Amérique du Nord mais les Américains qui ont bombardé le Nord-Vietnam avec des bombes, du napalm et des dioxines renommées "agent orange" par leur fabriquant Monsanto, .

"On" essaie de nous faire croire aussi qu’Ho Chi Min était une ordure, ce qui est évidemment faux, puisque si c’était vrai il n’aurait jamais été rejoint par l’ensemble du peuple Vietnamien pour gagner cette horrible guerre impérialiste américaine.


Assassiner l’Histoire

https://www.legrandsoir.info/assassiner-l-histoire.html

22 septembre 2017

John PILGER traduit par Legrandsoir.info

L’un des « événements » les plus en vogue de la télévision américaine, The Vietnam War (La guerre du Vietnam), a débuté sur la chaîne de télévision PBS. Les auteurs sont Ken Burns et Lynn Novick. Acclamé pour ses documentaires sur la guerre de Sécession, la Grande Dépression et l’histoire du jazz, Burns dit que ses films sur le Vietnam « vont encourager notre pays à commencer à parler et à réfléchir sur la guerre du Vietnam d’une manière entièrement nouvelle ».

Dans une société souvent dépourvue de mémoire historique et en proie à la propagande sur son « exceptionnalisme », la guerre du Vietnam « entièrement nouvelle » de Burns est présentée comme une « œuvre historique épique ». Sa campagne de publicité luxueuse fait la promotion de son plus grand bailleur de fonds, Bank of America, qui, en 1971, a été incendié par les étudiants de Santa Barbara, en Californie, comme symbole de la guerre haïe au Vietnam.

M. Burns dit qu’il est reconnaissant envers « toute la famille de Bank of America », qui « a longtemps soutenu les anciens combattants de notre pays ». Bank of America était le soutien d’une entreprise à une invasion qui a peut-être tué jusqu’à quatre millions de Vietnamiens et a ravagé et empoisonné une terre autrefois fertile. Plus de 58 000 soldats américains ont été tués, et on estime qu’environ autant se seraient suicidés.

J’ai regardé le premier épisode à New York. Dès le départ, il ne laisse planer aucun doute sur ses intentions. Le narrateur dit que la guerre « a été déclenchée de bonne foi par des gens décents à cause de malentendus fatals, d’une confiance excessive des Américains et de malentendus liés à la guerre froide ».

La malhonnêteté de cette déclaration n’est pas surprenante. La fabrication cynique de ’faux drapeaux’ qui ont conduit à l’invasion du Vietnam est un fait historique - l’’incident’ du golfe du Tonkin en 1964, que Burns soutient comme vrai, n’en était qu’un parmi d’autres. Les mensonges jonchent une multitude de documents officiels, notamment les Pentagon Papers, que le grand lanceur d’alerte Daniel Ellsberg a publiés en 1971.

Il n’y avait pas de bonne foi. La foi était pourrie et cancéreuse. Pour moi - comme cela doit être le cas pour beaucoup d’Américains - il est difficile de regarder ce fouillis de cartes sur le ’péril rouge’, d’interviews inexpliquées, d’archives montées de façon incompétente et de séquences de champs de bataille américains malhonnêtes.

Dans le communiqué de presse de la série en Grande-Bretagne – la BBC a l’intention de la diffuser — il n’y a aucune mention des morts vietnamiens, seulement des morts Américains. « Nous sommes tous à la recherche d’un sens à cette terrible tragédie », aurait dit Novick. Très post-moderne.

Tout cela sera familier à ceux qui ont observé comment les médias américains et le mastodonte de la culture populaire ont révisé et nous ont servi le grand crime de la seconde moitié du XXe siècle : des films comme Les Bérets verts, Voyage au Bout de l’Enfer et Rambo ont légitimé les guerres d’agression qui ont suivi. Le révisionnisme ne s’arrête jamais et le sang ne sèche jamais. L’envahisseur se voit apitoyé et lavé de toute culpabilité, tout en « cherchant un sens à cette terrible tragédie ». Pour citer Bob Dylan : « Où étais-tu, mon fils aux yeux bleus ? » [paroles de la chanson A Hard Rain’s A-Gonna Fall - NdT]

J’ai pensé à la « décence » et à la « bonne foi » en me souvenant de mes premières expériences en tant que jeune reporter au Vietnam : je regardais hypnotiquement la peau des enfants touchés par le napalm tomber comme du vieux parchemin, et les pluies de bombes qui laissaient les arbres pétrifiés et ornés de chair humaine. Le général William Westmoreland, le commandant américain, qualifiait les gens de « termites ».

Au début des années 1970, je me suis rendu dans la province de Quang Ngai, où, dans le village de My Lai, entre 347 et 500 hommes, femmes et enfants ont été assassinés par les troupes américaines. À l’époque, cela fut présenté comme une aberration : une « tragédie américaine » (Newsweek). Dans cette province, on estime que 50 000 personnes avaient été massacrées à l’époque des ’zones franches’ américaines [zones où il était permis de tirer sur tout ce qui bougeait - NdT]. Un homicide collectif. Ce n’était pas nouveau.

Au nord, dans la province de Quang Tri, plus de bombes ont été larguées que dans toute l’Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale. Depuis 1975, les munitions non explosées ont causé plus de 40 000 morts dans le ’Sud Vietnam’, le pays que l’Amérique prétendait ’sauver’ et, avec la France, conçu comme une ruse singulièrement impériale.

Le "sens" de la guerre du Vietnam n’est pas différent de celui de la campagne génocidaire contre les Amérindiens, des massacres coloniaux aux Philippines, des bombardements atomiques du Japon, du nivellement de toutes les villes de la Corée du Nord. L’objectif fut décrit par le colonel Edward Lansdale, le célèbre homme de la CIA qui inspira Graham Greene pour son personnage central dans son roman Un Américain bien tranquille.

Citant The War of the Flea de Robert Taber, Lansdale a dit : « Il n’y a qu’un seul moyen de vaincre un peuple insurgé qui ne veut pas se rendre, c’est de l’exterminer. Il n’y a qu’une seule façon de contrôler un territoire qui résiste, c’est de le transformer en désert. »

Rien n’a changé. Lorsque Donald Trump s’est adressé à l’Organisation des Nations Unies le 19 septembre 2017 - un organisme créé pour épargner à l’humanité le « fléau de la guerre » -, il a déclaré qu’il était « prêt, disposé et capable » de « totalement détruire » la Corée du Nord et ses 25 millions d’habitants. Son auditoire fut ébahi, mais le langage de Trump n’était pas inhabituel.

Sa rivale pour la présidence, Hillary Clinton, s’était vantée qu’elle était prête à « totalement anéantir » l’Iran, une nation de plus de 80 millions d’habitants. C’est la Voie Américaine ; il ne manque plus que les euphémismes.

De retour aux Etats-Unis, je suis frappé par le silence et l’absence d’opposition - dans la rue, dans la presse et les arts, comme si la dissidence, autrefois tolérée dans le "mainstream", avait régressé en une dissidence métaphorique et clandestine.

Il y a beaucoup de bruit et de fureur dirigés contre Trump l’odieux, le « fasciste », mais pratiquement aucun contre Trump le symptôme et la caricature d’un système durable de conquête et d’extrémisme.

Où sont les fantômes des grandes manifestations anti-guerre qui ont déferlé sur Washington dans les années 1970 ? Où est l’équivalent du mouvement qui a envahi les rues de Manhattan dans les années 1980, réclamant que le président Reagan retire les armes nucléaires des champs de bataille d’Europe ?

L’énergie et la persévérance morale de ces grands mouvements ont largement réussi ; en 1987, Reagan négocia avec Mikhaïl Gorbatchev un traité sur les forces nucléaires de portée intermédiaire (INF) qui mit fin à la guerre froide.

Aujourd’hui, selon des documents secrets de l’OTAN obtenus par le journal allemand Suddeutsche Zeitung, ce traité vital est susceptible d’être abandonné car « le recours aux armes nucléaire est de plus en plus envisagé ». Le ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel a mis en garde contre « la répétition des pires erreurs de la guerre froide… Tous les bons traités sur le désarmement et la maîtrise des armements de Gorbatchev et Reagan sont en péril. L’Europe est à nouveau menacée de devenir un terrain d’entraînement militaire pour les armes nucléaires. Nous devons élever la voix contre ça. »

Mais pas en Amérique. Les milliers de personnes qui se sont ralliées à la « révolution » du sénateur Bernie Sanders pendant la campagne présidentielle de l’an dernier sont collectivement muettes sur ces dangers. Le fait que la majeure partie de la violence des États-Unis à travers le monde a été perpétrée non pas par des Républicains ou des mutants comme Trump, mais par des Démocrates libéraux, demeure un tabou.

Barack Obama a fourni l’apothéose, avec sept guerres simultanées, un record présidentiel, dont la destruction de la Libye en tant qu’État moderne. Le renversement par Obama du gouvernement élu ukrainien a eu l’effet escompté : une concentration de forces de l’OTAN dirigées par les Américains sur la frontière occidentale de la Russie, par laquelle les nazis ont envahi le pays en 1941.

Le "pivot vers l’Asie" d’Obama en 2011 a marqué le transfert de la majorité des forces navales et aériennes américaines vers l’Asie et le Pacifique, sans autre but que de confronter et de provoquer la Chine. La campagne mondiale d’assassinats du lauréat du prix Nobel de la paix est sans doute la plus vaste campagne de terrorisme depuis le 11 septembre 2001.

Ce que l’on appelle aux Etats-Unis « la gauche » s’est effectivement alliée aux plus sombres secteurs du pouvoir institutionnel, notamment au Pentagone et à la CIA, pour empêcher un accord de paix entre Trump et Vladimir Poutine et pour réintégrer la Russie en tant qu’ennemie, sur la base d’aucune preuve de son ingérence présumée dans l’élection présidentielle de 2016.

Le véritable scandale est l’arrivée insidieuse au pouvoir d’intérêts sinistres et guerriers pour lesquels aucun Américain n’a voté. L’ascension rapide du Pentagone et des agences de surveillance sous Obama a représenté un changement historique de pouvoir à Washington. Daniel Ellsberg a à juste titre qualifié cela de coup d’État. Les trois généraux qui dirigent Trump en sont témoins.

Tout cela ne parvient pas à pénétrer ces « cerveaux libéraux marinés dans le formaldéhyde de la politique identitaire », comme l’a noté Luciana Bohne de façon mémorable. C’est la « diversité », devenue un produit de grande consommation et testée sur les marchés, qui est la nouvelle marque du progressisme, et non pas l’appartenance à une classe sociale, indépendamment de son sexe et de leur couleur de sa peau, ni la responsabilité de tous d’arrêter une guerre barbare pour mettre fin à toutes les guerres.

Michael Moore dans son spectacle à Broadway, Terms of My Surrender, un vaudeville pour les désaffectés sur fond de Trump dans le rôle de Big Brother, dit « Comment sommes-nous tombés dans ce merdier ? »

J’ai admiré le film de Moore, Roger & Me, sur la dévastation économique et sociale de sa ville natale de Flint, Michigan, et Sicko, son enquête sur la corruption des soins de santé aux Etats-Unis.

Le soir où j’ai vu son spectacle, son public était joyeux et applaudissait sa réassurance que « nous sommes la majorité » et les appels à « destituer Trump, un menteur et un fasciste ». Son message semblait être que si vous vous bouchez le nez et votez pour Hillary Clinton, la vie serait à nouveau prévisible.

Il a peut-être raison. Au lieu de bousculer le monde comme Trump, le Grand Obliterator aurait peut-être attaqué l’Iran et lancé des missiles sur Poutine, qu’elle a comparé à Hitler : un blasphème particulier étant donné les 27 millions de Russes morts dans l’invasion d’Hitler.

« Ecoutez, a dit Moore, mis à part ce que font nos gouvernements, les Américains sont vraiment aimés du monde entier ! »

Il y eut un silence dans la salle.

John Pilger

http://www.johnpilger.com/

Traduction "moi aussi j’ai été impressionné par les films sur la guerre du Vietnam… avant" par VD pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.

Les ’’Pentagon Papers’’ ont révélé à quel point était scandaleuse la guerre du Vietnam

La majorité de ces 7 000 pages de textes et d’analyses couvrant la période 1945-1967 fut clandestinement communiquée à la rédaction du New York Times au début de l’année 1971 par Daniel Ellsberg, un ancien analyste de la RAND Corporation, avec l’aide de son ami Anthony Russo, du linguiste Noam Chomsky et de l’historien Howard Zinn.

Les papiers révèlent, entre autres, que le gouvernement américain a délibérément étendu et intensifié la guerre du Viêt Nam en menant des bombardements secrets sur le Laos, des raids le long du littoral vietnamien, et en engageant les marines dans des actions offensives, avant leur engagement officiel, et alors que le président Lyndon Johnson avait promis de ne pas s’impliquer davantage dans le conflit. Ces révélations ont ébranlé la confiance de l’opinion et contrecarré l’effort de guerre du gouvernement Nixon.

Les "Pentagon papers" ont essentiellement révélé que Les 2 et 4 août 1964, les USA ont simulé les incidents du golfe du Tonkin pour justifier la guerre.

Article complet : http://mai68.org/spip/spip.php?article10626

Crimes américains contre l’humanité, du Vietnam à l’Afghanistan en passant par l’Irak - Vidéo ARTE 2004

http://mai68.org/spip/spip.php?article637

LES FANTÔMES DE MY LAI (Vidéo 52’)

Vidéo de 52 minutes

http://mai68.org/spip/spip.php?article668

1 Message

  • THE KILLING OF HISTORY

    http://johnpilger.com/articles/the-killing-of-history

    21 September 2017

    The lone survivor of an all-women anti-aircraft battery near Hanoi. Most were teenagers. (Photo : John Pilger 1975)

    One of the most hyped "events" of American television, The Vietnam War, has started on the PBS network. The directors are Ken Burns and Lynn Novick. Acclaimed for his documentaries on the Civil War, the Great Depression and the history of jazz, Burns says of his Vietnam films, "They will inspire our country to begin to talk and think about the Vietnam war in an entirely new way".

    In a society often bereft of historical memory and in thrall to the propaganda of its "exceptionalism", Burns’ "entirely new" Vietnam war is presented as "epic, historic work". Its lavish advertising campaign promotes its biggest backer, Bank of America, which in 1971 was burned down by students in Santa Barbara, California, as a symbol of the hated war in Vietnam.

    Burns says he is grateful to "the entire Bank of America family" which "has long supported our country’s veterans". Bank of America was a corporate prop to an invasion that killed perhaps as many as four million Vietnamese and ravaged and poisoned a once bountiful land. More than 58,000 American soldiers were killed, and around the same number are estimated to have taken their own lives.

    I watched the first episode in New York. It leaves you in no doubt of its intentions right from the start. The narrator says the war "was begun in good faith by decent people out of fateful misunderstandings, American overconfidence and Cold War misunderstandings".

    The dishonesty of this statement is not surprising. The cynical fabrication of "false flags" that led to the invasion of Vietnam is a matter of record - the Gulf of Tonkin "incident" in 1964, which Burns promotes as true, was just one. The lies litter a multitude of official documents, notably the Pentagon Papers, which the great whistleblower Daniel Ellsberg released in 1971.

    There was no good faith. The faith was rotten and cancerous. For me - as it must be for many Americans - it is difficult to watch the film’s jumble of "red peril" maps, unexplained interviewees, ineptly cut archive and maudlin American battlefield sequences.

    In the series’ press release in Britain - the BBC will show it - there is no mention of Vietnamese dead, only Americans. "We are all searching for some meaning in this terrible tragedy," Novick is quoted as saying. How very post-modern.

    All this will be familiar to those who have observed how the American media and popular culture behemoth has revised and served up the great crime of the second half of the twentieth century : from The Green Berets and The Deer Hunter to Rambo and, in so doing, has legitimised subsequent wars of aggression. The revisionism never stops and the blood never dries. The invader is pitied and purged of guilt, while "searching for some meaning in this terrible tragedy". Cue Bob Dylan : "Oh, where have you been, my blue-eyed son ?"

    I thought about the "decency" and "good faith" when recalling my own first experiences as a young reporter in Vietnam : watching hypnotically as the skin fell off Napalmed peasant children like old parchment, and the ladders of bombs that left trees petrified and festooned with human flesh. General William Westmoreland, the American commander, referred to people as "termites".

    In the early 1970s, I went to Quang Ngai province, where in the village of My Lai, between 347 and 500 men, women and infants were murdered by American troops (Burns prefers "killings"). At the time, this was presented as an aberration : an "American tragedy" (Newsweek ). In this one province, it was estimated that 50,000 people had been slaughtered during the era of American "free fire zones". Mass homicide. This was not news.

    To the north, in Quang Tri province, more bombs were dropped than in all of Germany during the Second World War. Since 1975, unexploded ordnance has caused more than 40,000 deaths in mostly "South Vietnam", the country America claimed to "save" and, with France, conceived as a singularly imperial ruse.

    The "meaning" of the Vietnam war is no different from the meaning of the genocidal campaign against the Native Americans, the colonial massacres in the Philippines, the atomic bombings of Japan, the levelling of every city in North Korea. The aim was described by Colonel Edward Lansdale, the famous CIA man on whom Graham Greene based his central character in The Quiet American.

    Quoting Robert Taber’s The War of the Flea, Lansdale said, "There is only one means of defeating an insurgent people who will not surrender, and that is extermination. There is only one way to control a territory that harbours resistance, and that is to turn it into a desert."

    Nothing has changed. When Donald Trump addressed the United Nations on 19 September - a body established to spare humanity the "scourge of war" - he declared he was "ready, willing and able" to "totally destroy" North Korea and its 25 million people. His audience gasped, but Trump’s language was not unusual.

    His rival for the presidency, Hillary Clinton, had boasted she was prepared to "totally obliterate" Iran, a nation of more than 80 million people. This is the American Way ; only the euphemisms are missing now.

    Returning to the US, I am struck by the silence and the absence of an opposition - on the streets, in journalism and the arts, as if dissent once tolerated in the "mainstream" has regressed to a dissidence : a metaphoric underground.

    There is plenty of sound and fury at Trump the odious one, the "fascist", but almost none at Trump the symptom and caricature of an enduring system of conquest and extremism.

    Where are the ghosts of the great anti-war demonstrations that took over Washington in the 1970s ? Where is the equivalent of the Freeze Movement that filled the streets of Manhattan in the 1980s, demanding that President Reagan withdraw battlefield nuclear weapons from Europe ?

    The sheer energy and moral persistence of these great movements largely succeeded ; by 1987 Reagan had negotiated with Mikhail Gorbachev an Intermediate-Range Nuclear Forces Treaty (INF) that effectively ended the Cold War.

    Today, according to secret Nato documents obtained by the German newspaper, Suddeutsche Zetung, this vital treaty is likely to be abandoned as "nuclear targeting planning is increased". The German Foreign Minister Sigmar Gabriel has warned against "repeating the worst mistakes of the Cold War… All the good treaties on disarmament and arms control from Gorbachev and Reagan are in acute peril. Europe is threatened again with becoming a military training ground for nuclear weapons. We must raise our voice against this."

    But not in America. The thousands who turned out for Senator Bernie Sanders’ "revolution" in last year’s presidential campaign are collectively mute on these dangers. That most of America’s violence across the world has been perpetrated not by Republicans, or mutants like Trump, but by liberal Democrats, remains a taboo.

    Barack Obama provided the apotheosis, with seven simultaneous wars, a presidential record, including the destruction of Libya as a modern state. Obama’s overthrow of Ukraine’s elected government has had the desired effect : the massing of American-led Nato forces on Russia’s western borderland through which the Nazis invaded in 1941.

    Obama’s "pivot to Asia" in 2011 signalled the transfer of the majority of America’s naval and air forces to Asia and the Pacific for no purpose other than to confront and provoke China. The Nobel Peace Laureate’s worldwide campaign of assassinations is arguably the most extensive campaign of terrorism since 9/11.

    What is known in the US as "the left" has effectively allied with the darkest recesses of institutional power, notably the Pentagon and the CIA, to see off a peace deal between Trump and Vladimir Putin and to reinstate Russia as an enemy, on the basis of no evidence of its alleged interference in the 2016 presidential election.

    The true scandal is the insidious assumption of power by sinister war-making vested interests for which no American voted. The rapid ascendancy of the Pentagon and the surveillance agencies under Obama represented an historic shift of power in Washington. Daniel Ellsberg rightly called it a coup. The three generals running Trump are its witness.

    All of this fails to penetrate those "liberal brains pickled in the formaldehyde of identity politics", as Luciana Bohne noted memorably. Commodified and market-tested, "diversity" is the new liberal brand, not the class people serve regardless of their gender and skin colour : not the responsibility of all to stop a barbaric war to end all wars.

    "How did it fucking come to this ?" says Michael Moore in his Broadway show, Terms of My Surrender, a vaudeville for the disaffected set against a backdrop of Trump as Big Brother.

    I admired Moore’s film, Roger & Me, about the economic and social devastation of his hometown of Flint, Michigan, and Sicko, his investigation into the corruption of healthcare in America.

    The night I saw his show, his happy-clappy audience cheered his reassurance that "we are the majority !" and calls to "impeach Trump, a liar and a fascist !" His message seemed to be that had you held your nose and voted for Hillary Clinton, life would be predictable again.

    He may be right. Instead of merely abusing the world, as Trump does, the Great Obliterator might have attacked Iran and lobbed missiles at Putin, whom she likened to Hitler : a particular profanity given the 27 million Russians who died in Hitler’s invasion.

    "Listen up," said Moore, "putting aside what our governments do, Americans are really loved by the world !"

    There was a silence.

    Follow John Pilger on twitter @johnpilger

    Répondre à ce message

Répondre à cet article

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0