Effectivement, cet article fait une bonne première approche de l’importance actuelle des Grundrisse, même si très résumée. Je suis resté en lien avec ce camarade, à propos de cet article et d’autres, et c’est donc spécialement pour cette occasion que j’ai effectué la traduction, directement du texte original allemand de Marx, qui se trouve donc en extrait cité à la suite, dans ce PDF. J’ai récemment republié le tout, du reste, à la suite d’un autre document, datant de 1999, et qui me parait symptomatique, même si émanant du système, de l’évolution des forces productives, déjà en ce temps là, au tournant du siècle, il y a donc juste vingt ans !
1999 – De l’autre côté de la barricade, à la veille du 21e siècle, les bases économiques et sociales du banco-centralisme en voie de formation !!!
https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/12/23/1999-de-lautre-cote-de-la-barricade-a-la-veille-du-21e-siecle-les-bases-economiques-et-sociales-du-banco-centralisme-en-voie-de-formation/
( Avec, également, le « fragment sur les machines », extrait des Grundrisse, en PDF.)
Les Grundrisse n’étaient pas, en leur temps, destinées à être publiées. Il s’agissait d’un (énorme !) cahier, ou plutôt, ensemble de cahiers, en fait, dans lesquels Marx regroupait ses notes en vue d’établir, précisément, le « plan » de ses œuvres futures !
Elles n’ont été retrouvées et publiées qu’au cours des années 30, et fort peu étudiées, depuis, sauf par quelques « universitaires » dont on peut malheureusement mesurer aujourd’hui la stérilité complète. Évidemment, cela ne tient en rien ni aux Grundrisse ni à l’œuvre de Marx en général, si l’on se réfère notamment, en termes de stérilité « universitaire », à l’œuvre d’Althusser, qui n’aimait pas les Grundrisse, jugées encore trop « hégéliennes » selon lui… ! Personnellement, actuellement plutôt passionné par ce texte, je ne suis pas du tout, pour autant, un fan d’Hegel, qui me paraît tout à fait être une sorte de « curiosité intellectuelle » d’un autre siècle, au sens d’être essentiellement suranné…
Les Grundrisse, ce sont des textes « bruts de forge », à plus d’un titre, explorant pour chaque sujet différents angles d’approche, et qui doivent donc nous inciter à réfléchir et non pas à ânonner les différents bréviaires sectaires des groupuscules résiduels et fossilisé hérités du thorezisme, du trotskysme ou d’autres courants en voie de dessèchement plus ou moins total.
Bien évidemment, le célèbre « fragment sur les machines », qui nous parle, entre autres, de l’automatisation de l’industrie, est le passage essentiel dans ses conséquences actuelles, mais il ne peut être réellement compris en dehors du contexte d’ensemble qui préside à la rédaction de ces Grundrisse.
Le fil (…rouge !) qui est particulièrement suivi tout au long de cette ébauche de l’œuvre de Marx est le lien dialectique constant entre valeur d’usage et valeur d’échange, ce qui est carrément occulté par la plupart des études « critiques » sur ce texte. Il est évident que ce fil est resté, en quelque sorte, dans la « trame » du Capital, par la suite, même s’il n’y est généralement pas apparent, sauf par place, là où il reste incontournable en termes d’explication, concernant la plus-value, notamment, ce que déjà très peu de militants arrivent à comprendre réellement.
Si cette « texture » particulière du Capital a donc pu être malgré tout fonctionnelle, dans le contexte des premières « révolutions industrielles », et, semble-t-il, jusqu’au milieu des années 70 du siècle dernier, elle n’en a pas, pour autant, réellement favorisé la compréhension du texte, vu les dérives, gauchistes et droitistes, déjà du temps de Marx, et déjà brocardées par lui-même !
Mais vu la bêtise encore ambiante aujourd’hui, on peut aussi penser que le texte, eût-il été rédigé dans le style des Grundrisse, serait resté quasi « hermétique », pour le grand public, d’aucuns, genre « Wertkritik », le trouvant encore « ésotérique » du reste !
Bref, vu l’expérience concrète que nous « vivons », ou plutôt, subissons, actuellement, avec la mutation banco-centraliste du système de domination de classe, il est plus que temps de se réapproprier ce texte comme outil d’analyse fondamental pour la compréhension de cette « évolution »…
Comme le dit si bien le Prof Raoult : « Nous avons le droit d’être intelligents » !!!
Luniterre
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