VIVE LA RÉVOLUTION
Accueil du site > Comment publier un article > Coronavirus - Enfermés et infantilisés, « vivre avec le virus » n’est pas une (...)

Coronavirus - Enfermés et infantilisés, « vivre avec le virus » n’est pas une vie

samedi 13 février 2021, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 13 février 2021).

Sous couvert de lutte contre la pandémie, partout dans le monde, les États s’enfoncent dans l’autoritarisme et le paternalisme. Même le rapport annuel du groupe The Economist est contraint de constater que les libertés démocratiques ont reculé dans près de 70% des pays et de retirer à la France son statut de « démocratie à part entière » la classant parmi les « démocraties défaillantes ». Ici, désormais, la Chine est prise sans réserve pour modèle chez les politiques comme dans les médias : elle a pu éradiquer le virus grâce à l’exemplaire docilité de sa population, elle trace et confine des millions de personnes au moindre cas déclaré, elle nous a « humilié(s) » (Macron le 4 /02) avec sa stratégie vaccinale.

On nous dit que c’est parce qu’on se soucie de notre santé mentale et économique qu’on fait tout pour « éviter le confinement » et nous permettre de continuer à « vivre avec le virus » mais qu’en est-il réellement ? Nous sommes autorisés à sortir de chez nous uniquement pour travailler ou consommer, cad reproduire notre force de travail ; à 18h , chacun est tenu de se cloîtrer chez lui sans quoi c’est la punition. Le gouvernement ne communique plus sur l’évolution de l’épidémie, les seuls chiffres qui vaillent sont ceux que brandit Darmanin : plus de 2 millions de contrôles et près de 120 000 amendes depuis le début du couvre feu. Depuis le 31 janvier, nous vivons dans un pays en résidence surveillée qui n’aura à ce rythme bientôt plus rien à envier à la Corée du Nord : Macron se félicite d’avoir instauré la fermeture des frontières d’autant plus fermement quand il s’agit de pays hors UE et ceci indépen- damment de la manière dont ceux-ci s’en sortent avec la pandémie. Les premières victimes de ces mesures sont les binationaux et les immigrés cad les déracinés dont tout le monde se fout.

Finalement, tout ce qui intéresse le gouverne- ment c’est l’« acceptabilité » de ses mesures par la population, ce mot a partout remplacé celui de légitimité ou même de légalité, et semble obséder les quelques uns qui décident autour d’une table au sein des désormais fameux « Conseils de Défense » sur-lesquels plus aucun contrôle démocratique, même de façade, ne s’exerce. Alors, que veut dire cette « acceptabilité » ? Le 23 janvier et pendant 4 jours, une révolte violente a éclaté aux Pays-Bas, où personne ne l’attendait pourtant. Suite à l’instauration d’un couvre feu à partir de 21h ( alors que jusque là personne n’avait encore eu à justifier ses déplacements), un hôpital, des centres de dépistages ont été incendiés, des journalistes agressés, des maga- sins pillés et les forces de l’ordre venues en masse pour mater le mouvement, attaquées dans près de 12 villes. Hors Europe, en Tunisie, la décision cynique de confiner l’ensemble du pays pendant 4 jours pour « raison sanitaire » à partir du jour anniversaire de la révolution de 2011, ne trompe personne et n’a pas empêché les manifestations et les émeutes menées par les jeunes des quartiers populaires : 1 600 personnes emprisonnées et mort d’un manifestant suite à un tir de gaz lacrymo. Le 6 février, le blocage de tout le centre de Tunis n’empêche pas non plus des milliers de manifestants de déferler sur l’avenue Bourguiba au cri légendaire de « le peuple veut la chute du régime ». Désormais le spectre de l’émeute rôde dans les esprits de tous les puissants.

12 février 2021 Extrait de Résistons ensemble 195 :

http://mai68.org/spip2/spip.php?article8048

Répondre à cet article

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0