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• MANIFESTE POUR LA SOCIÉTÉ DES SOCIÉTÉS (PDF) 27 octobre 2017 12:56, par Dominique

  Très bon texte, merci !

  Il comprend quelques répétitions et aussi une certaine naïveté. Cependant une très bonne lecture qui dépasse largement le cadre des analyses marxistes traditionnelles.

  Je le trouve cependant naïf pour deux raisons.
  1) S’il insiste avec raison sur le fait que le pouvoir coercitif apparaît avec les premières villes-états, il présente cette évolution comme naturelle mais sans pouvoir en définir exactement la cause. Pour comprendre ce dérapage de l’histoire humaine, il faut se référer aux peuples premiers. À ceux qui résistent encore essaient de vivre comme nos ancêtres vivaient avant l’invention de notre concept de civilisation, ils savent donc mieux que nous - qui avons oublié ce que nous appelons la préhistoire depuis longtemps - ce qui nous différencie et ce qui nous unis, car ils sont tous les jours confrontés aux deux modes vie.

  Ils savent, et ils le disent, voir notamment de nombreux textes sur https://partage-le.com, que ce qui rend possible la hiérarchisation de la société est la hiérarchisation du rapport de l’homme avec la nature. Voir aussi les travaux d’un anthropologue comme Philippe Descola - même si c’est un américaniste, il montre de façon claire que tous les rapports humains dépendent du rapport de l’homme avec la nature. Le rapport de l’homme avec la nature, avec le reste du vivant et avec le non-vivant, conditionne sa façon de voir les choses, et donc toute l’ontologie d’une société.

  De là, il s’ensuit que ce qui rend possible la hiérarchisation du pouvoir dans la société, et donc d’avoir des civilisations suprématiste, est le fait que l’être humain, à partir de l’Antiquité, se soit considéré comme supérieur au reste de la nature. Celà est très bien décrit en page 2 de la bible quand dieu, après avoir tout créé, donne à l’homme son ordre de mission. Il ne lui dit pas "Tu respecteras la Terre et toutes ses créatures" mais "Tu domineras la terre et toutes ses créatures". Nous voyons aujourd’hui où une telle idéologie basée sur la domination du vivant et du non vivant nous mène : à la disparition des conditions nécessaires au vivant sur cette planète, notre seule source de vie.

  2) La deuxième naïveté de ce texte est de considérer que les psychopathes qui dirigent le monde ne veulent pas de la guerre nucléaire. Ils ne sont pas unanimes là-dessus mais une partie d’entre eux considèrent que vu l’épuisement des ressources naturelles, leur seule chance de pouvoir maintenir leur mode de vie à long terme est d’anéantir la concurrence, c’est-à-dire l’humanité. Ils s’y préparent activement, par exemple les Bush ont, sous un de leurs ranchs, un bunker sous-terrain dans lequel il est possible de vivre en autarcie complète pendant 200 ou 300 ans, c’est-à-dire de laisser passer un hiver nucléaire.

  Quand des ultra-riches comme eux dépensent des sommes pareilles (des centaines de millions de dollars), c’est qu’ils investissent sur l’avenir. Cela montre bien l’avenir qu’ils préparent : la guerre nucléaire globale. Dans ce contexte, la seule différence entre Trump et la Cliton dans la dernière farce électorale US est, que de l’aveu de ces deux candidats, Trump écoute ses généraux quand ils lui disent que les USA ne sont pas encore prêt à déclencher une guerre nucléaire alors que la Clinton s’en fiche et voulait la faire sans attendre en partant en guerre contre la Russie.

  Enfin ce texte ne traite pas le point fondamental qui est de savoir comment, dans une société qui compte 99% de zombies, le 1% restant, dont il faut encore retrancher les salauds aux commandes et leurs collabos, pourraient faire changer quoi que ce soit.

  C’est une des raisons qui font que je ne crois absolument pas à l’action politique qui ne soit pas de la désobéissance civile. Et même là, elle a de nombreuses limites dont une des plus importantes tient à la nature des militants : le plus timoré des écologistes des années 60, en refusant cette civilisation industrielle qui rend possible la destruction du vivant et toutes les formes de capitalisme, était bien plus révolutionnaire que la plupart des militants d’aujourd’hui, et ce même dans les rangs des plus extrêmes et radicaux.

  De plus, en chantant mes chansons anarchistes dans la rue, je vois bien à quel point les gens sont décervelés, à quel point ils sont prix dans les rouages de la machine, et à quel point la majorité d’entre eux en sont même devenus les collabos zélés. L’espace d’un instant, je met une autre ambiance, le temps s’efface, la brume se déchire, les barrières tombent, des visages s’illuminent, d’autres se tordent de douleur et de haine, beaucoup restent stressés et indifférents.

  Mes chansons agissent un peu comme un miroir qui renvoie la véritable image des gens. La plupart sont des zombies car le matin, quand ils se réveillent, ils arrêtent de rêver. Je n’ai de cesse dans mes chansons à les confronter avec la réalité pour les encourager à vivre leur vie, à vivre leur rêve.

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