VIVE LA RÉVOLUTION
Accueil du site > Comment publier un article > Fukushima, Work in progress (par Audrey Vernon)

Fukushima, Work in progress (par Audrey Vernon)

mardi 9 mars 2021, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 9 mars 2021).

https://www.partage-le.com/2021/03/…

Publié le 8 mars 2021

À l’occasion du dixième anniversaire de la catastrophe nucléaire de Fukushima, Audrey Vernon nous propose le texte complet de sa pièce de théâtre sur le sujet, ainsi qu’une captation vidéo d’une de ses répétitions (placée à la fin de cette publication).

Cliquer sur l’image pour l’agrandir

Fukushima, work in progress…

Une légende Japonaise.

Voix Off :

Fukushima est une préfecture du japon située dans la province du Tohoku,

Fukushima signifie littéralement île du Bonheur, de la chance…

Sa Capitale est la ville de Fukushima

Fukushima est une préfecture du japon située dans la province du Tohoku,

Fukushima signifie littéralement île du Bonheur, de la chance…

Sa Capitale est la ville de Fukushima

Fukushima est une préfecture du japon située dans la province du Tohoku,

Fukushima signifie littéralement île du Bonheur, de la chance…

Sa Capitale est la ville de Fukushima

Audrey éclairée à jardin position surélevée.

Audrey : Le 11 mars 2011 à 14 h 46, 23 secondes.

La plaque pacifique a brutalement glissé entre les plaques philippines et eurasiennes déclenchant un séisme de magnitude 9 sur l’échelle de Richter, déplaçant l’ile du japon de 2,4 mètres vers l’est, déplaçant l’axe de la terre de 25 centimètres et accélérant légèrement sa rotation.

Xavier : Dès les premiers instants du séisme, les 54 centrales nucléaires du pays se sont arrêtées immédiatement.

Audrey : Par insertion automatique des grappes de commande dans le cœur des réacteurs…

Xavier : Tout a merveilleusement fonctionné…

Audrey : 50 minutes plus tard, à 15H36, un tsunami a déferlé sur les côtes de la région du Tohoku.

Xavier : Une vague de 14 mètres a emporté 16 000 personnes.

Audrey : Une vague de 14 mètres a submergé la centrale de Fukushima… la privant de ses sources externes d’électricité et de ses moyens internes de refroidissement.

L’énergie nécessaire au refroidissement du cœur des réacteurs était perdue, les réacteurs ont commencé à surchauffer…

Xavier : Il est 15h36 la région est dévastée, les routes impraticables, tout est détruit… la centrale de Fukushima est plongée dans le noir.

Audrey : Sur les 6 réacteurs, 3 étaient à l’arrêt à froid pour maintenance.

Dans les salles de commande des réacteurs 1, 2 et 3 les écrans de contrôle ne fonctionnent plus. Les travailleurs de la centrale n’ont plus accès aux paramètres : pression, température, niveau d’eau…

La pression dans l’enceinte du bâtiment ne doit pas être trop forte pour ne pas l’abîmer, la température ne doit jamais atteindre les 1200 degrés et le niveau d’eau dans les cuves qui contiennent le combustible ne doit jamais, jamais, jamais, baisser.

Xavier : Les systèmes de refroidissement de secours devraient se mettre en marche automatiquement.

Audrey : Mais les cuves de Diesel des générateurs électriques de secours alimentant les systèmes de refroidissement de secours ont été emportées par le tsunami.

Il est 15h36, les hommes présents dans les salles de commande des réacteurs 1, 2 et 3 ne se sont pas aperçus tout de suite que le système de refroidissement de secours ne s’était pas mis en marche, sans aucun instrument de mesures, avec des répliques du séisme constantes et persuadés que les systèmes de refroidissement de secours s’étaient mis en marche automatiquement…

Xavier : Les téléphones portables ne fonctionnent plus, la centrale de Fukushima n’est plus joignable que par Téléphone fixe…

Audrey : À Tokyo. Au siège de Tepco. Tokyo Electric power company.

Nous ne savons pas exactement ce qui se passe mais nous savons qu’un accident nucléaire est hautement improbable.

Les centrales nucléaires sont sûres, archi sûres.

Audrey prend un téléphone fixe.

« Bonjour, ici le siège de Tepco, Tokyo électric power company, pourriez-vous nous faire un point sur la situation dans la centrale de Fukushima ?

Vous n’avez plus d’électricité… sur les 6 réacteurs… ah ouf… Le générateur électrique de secours… d’une clim ! Sur les 6 réacteurs… ça va pas être suffisant… Bon tenez nous au courant. »

Il est 19h, nous déclarons une zone d’exclusion de 3 km autour de la centrale.

Xavier : À 21h un rondier décide dans la plus grande improvisation et avec une lampe de poche de partir à la recherche de batteries afin de récupérer les mesures du cœur des réacteurs. Il visite les bâtiments administratifs détruits à la recherche des plans de câblage. À l’extérieur les plaques d’égout et de caniveaux ont été emportées par le Tsunami laissant des trous béants dans le sol… Les rondiers ont l’idée d’enlever les batteries des voitures sur le parking de la centrale et d’en brancher 6 en série afin de récupérer les mesures du cœur du réacteur numéro 1…

Sirène

Audrey : Les mesures retrouvées indiquent que le niveau d’eau a baissé et que le combustible est exposé à l’air…

Xavier : Ça ne doit pas arriver, ça ne doit jamais, jamais arriver.…

Audrey : Le niveau d’eau doit toujours être de 4 mètres au-dessus des barres de combustibles. Non refroidi le combustible commence à chauffer, il oxyde les gaines de Zirconium qui l’entourent, qui se mettent à chauffer puis à fondre, accélèrant la réaction en chaine aboutissant à la formation d’hydrogène hautement explosif…

Xavier : Ça ne doit pas arriver, ça ne doit jamais jamais arriver…

Audrey : Ces mesures sont impossibles.

Un rondier décide d’entrer dans le bâtiment réacteur afin de se rendre compte de ce qui se passe mais le niveau de radioactivité devant la porte est déjà beaucoup trop élevé impossible de rentrer.

Vidéo 1 (Audrey parle à une vidéo de Xavier, en ouvrier nucléaire)

-Bonjour, ici la centrale de Fukushima, nous avons un problème sur le réacteur numéro 1, les mesures indiquent que le niveau d’eau a baissé et que le combustible est exposé à l’air…

-ça ne doit pas arriver, ça ne doit jamais jamais arriver, vous devez absolument injecter de l’eau, tout de suite.

- Comment injecter de l’eau, plus rien ne marche, nous n’avons plus d’électricité.

-Vous avez besoin d’électricité pour faire fonctionner une centrale électrique ? C’est débile à la base, non ? Pardon excusez moi… je panique. Que dit le manuel, regardez sur le plan d’urgence ?

-Rien, un cas pareil n’a jamais été envisagé, rien n’est prévu en cas de perte de l’alimentation électrique et du système de refroidissement, vous nous aviez dit que nous avions plus de chance de gagner 10 fois au Loto que de faire face à une telle situation.

- C’est nous qui avions dit ça… bon ben appuyez sur le bouton off ?

- Quel bouton off vous savez bien qu’une fois la fission arrêtée, il faut refroidir tout le temps.

-Combien de temps ?

- Tout le temps, c’est le principe, des années, 20 ans minimum.

-Connectez le circuit incendie au circuit d’aspersion du cœur.

-Les canalisations ont été détruites par le Tsunami

-Les camions de pompiers, nous vous avons offert 3 camions de pompiers, Envoyez les camions de pompiers…

- 2 ont été emportés par le Tsunami, reste un camion de pompier et excusez-moi mais un camion de pompier n’est pas fait pour asperger le cœur d’un réacteur. Pas prévu dans le plan d’urgence.

-Évidemment que ce n’était pas prévu dans le plan d’urgence, puisque ce n’était pas prévu… Envoyez le camion de pompier.

-Les pompiers ne sont pas formés pour intervenir dans un bâtiment réacteur.

-Envoyez un employé de Tepco.

-Les employés de Tepco ne sont pas formés pour conduire et manœuvrer un camion de pompier.

-Demandez à un sous-traitant…

- la travail sous rayonnement n’est pas prévu dans leur contrat.

-Parce qu’ils ont des contrats maintenant les sous-traitants?… Si on emploie des sous-traitants< c’est bien pour qu’il n’y ait pas de lien entre eux et nous et qu’ils soient moins regardants sur les conditions de travail.

Je m’occupe des problèmes de contrats, envoyez des sous-traitants… Et ne leur donnez pas de dosimètres…

Fin Vidéo

Il est 4 heure du matin. Les problèmes de contrats et de logistique sont résolus.

On injecte enfin de l’eau douce dans le cœur du réacteur numéro 1 mais c’est déjà beaucoup beaucoup trop tard… Cela fait maintenant 10 Heures que le cœur du réacteur n°1 n’est plus refroidi… Évacuez la zone des 10Km… Tout le monde dort personne n’entend…

À 8h du matin, l’exode massif commence, 50 000 personnes sont concernées…

Le 12 mars à 15h26, toute l’eau douce disponible sur le site est épuisée.

Le directeur de la centrale, Masao Yoshida, paix à son âme, demande aux employés de se préparer à injecter de l’eau de mer…

La direction de Tepco refuse, injecter de l’eau de mer, dans un réacteur nucléaire ? Cela le détruirait irrémédiablement, vous savez combien ça coûte un réacteur nucléaire ? Mais le directeur de la centrale, paix à son âme, décide de passer outre l’interdiction de Tepco et ordonne d’injecter de l’eau de mer immédiatement.

Mais malheureusement 10 minutes seulement après avoir commencé cette opération, à 15h36, le combustible et le Zirconium ont achevé leur réaction en chaine dans le cœur du réacteur numéro 1…

Une forte explosion d’hydrogène se produit.

(Vidéo des cerisiers qui fleurissent Noir côté cour Audrey, Seul Xavier est maintenant éclairé à la bougie)

Xavier : Le bruit a été faible, faible comme un écho, c’était la première fois que j’entendais le bruit que fait une centrale qui explose et je ne l’oublierai jamais…

Les populations des villes et des villages de la préfecture de Fukushima étaient encore là, tout le monde avait cessé de travailler. Personne ne parlait et dans le silence, les cendres de Fukushima Daichi ont commencé à tomber… Des flocons, certains pas plus grands qu’une pièce de monnaie, d’autres avaient la taille d’une paume de main… Une chute incroyablement silencieuse… En les voyant tomber j’étais terrorisé.

Il ne s’agissait pas de cendre noire, elle était blanche. J’ai pressenti que cette cendre était mortelle.

Audrey sur scène est réeclairée, elle décroche le téléphone pour parler à une autre Audrey : DÉGUISÉE EN SECRÉTAIRE : Vidéo

-Bonjour, ici Tepco, je voudrais parler à l’Autorité de Sûreté nucléaire… c’est pour déclarer un incident sur un de nos réacteurs de Fukushima Daiichi…

-Echelle internationale de mesure des évènements nucléaires et radiologiques, bonjour… Ines à votre écoute…

-Bonjour ici Tepco, j’appelle pour signaler un incident…

-Bien sûr, pas de problèmes, nous avons plusieurs niveaux à vous proposer… (avec un nuancier de peinture) niveau 0 aucune importance pour la sûreté, (l’autre Audrey fait non de la tête) niveau 1 anomalie… Niveau 2 incident ?

-Vous avez combien de niveaux ?

-7… pourquoi 7 ne me demandez pas je n’en sais rien… J’imagine que 8 étant l’infini c’était peut-être trop anxiogène pour de l’énergie nucléaire… Niveau 3 peut être, incident grave ? Toujours pas, on va bien finir par y arriver… Niveau 4… Accident avec des conséquences locales… (Audrey fait oui de la tête) Niveau 4, On n’en a pas souvent des comme ça, vous êtes seulement, notre deuxième… C’est noté. Bonne fin de journée… Tenez nous au courant… (Fin vidéo)

À 18H25 nous proposons l’évacuation de la zone des 20km.… (portevoix) Évacuez la zone des 20km. Cette évacuation n’étant pas obligatoire, elle n’ouvre droit à aucune indemnité. Si vous ne souhaitez pas évacuer, nous vous demandons de rester confinés dans les maisons…

Tout va bien, on gère…

De l’eau de mer est injectée dans le cœur du réacteur, cette eau devient immédiatement hautement radioactive, elle pénètre dans le bâtiment, s’infiltre par toutes les brèches, va rejoindre l’eau de la nappe phréatique et du Tsunami avant de s’écouler dans l’océan.… Tout va bien, continuez à vivre normalement… Seulement ne sortez pas…

Fiche Bricolage Numéro 1

Comment injecter de l’eau de mer dans un réacteur nucléaire qui n’a pas été étudié pour, à l’aide de camions de pompiers qui n’ont pas non plus été étudiés pour, à l’aide d’ouvriers qui n’ont pas été formés pour.

Premièrement, trouver des batteries de voitures afin de les connecter en série dans la salle de commande aux soupapes qui permettent de dépressuriser le réacteur afin qu’il n’explose pas lorsqu’on injecte de l’eau…

2 Trouver de l’eau de mer…

3 Pomper l’eau de mer. Nous avons d’abord essayé de pomper l’eau de mer depuis le quai de la centrale à l’aide d’un camion de pompier mais la pression des pompes à incendie est trop faible par rapport à la hauteur du quai d’environ 20 mètres… Petite astuce, pensez à faire venir 4 autres camions de pompier des centrales environnantes à travers les routes détruites par le tsunami afin de brancher en série ces 4 camions de pompier et avoir une pression suffisante pour pomper l’eau de mer à partir d’un quai trop haut.


Deuxième astuce, prévoyez de l’essence en quantité suffisante… Car les camions de pompiers tombent en panne d’essence et ça, il vaut mieux y avoir pensé avant.

Petit piège, prenez garde aux explosions dont les gravats peuvent endommager les câbles et réduire à néant votre joli circuit d’injection d’eau…

Voilà… Vous savez maintenant asperger le cœur d’un réacteur à l’aide de camions de pompiers, la semaine prochaine nous vous expliquerons comment colmater un réservoir qui fuit à l’aide d’un chewing-gum mâchouillé.

Des centaines d’hommes se succèdent nuit et jour pour essayer de refroidir 3 réacteurs nucléaires avec les moyens du bord, en essayant d’ouvrir des vannes pneumatiques manuellement, en essayant de faire rentrer des trucs ronds dans des trous carrés, en essayant de contacter aux heures d’ouvertures des sociétés qui ont fabriqué ces vannes qu’on ne peut plus ouvrir sans électricité.

Tout cela dans un bruit assourdissant qui souffle des soupapes, sans éclairage, dans un environnement hautement irradié et dans une chaleur si forte qu’elle fait fondre les bottes…

Le 14 mars à 11H le combustible et le Zirconium ont achevé leur réaction en chaine dans le réacteur numéro 3, une explosion d’hydrogène détruit l’enceinte du bâtiment, blessant 6 travailleurs, endommageant le réacteur numéro 2 et la piscine qui contient le combustible usé du réacteur numéro 4… qui elle aussi commence à surchauffer…

Les réacteurs sont devenus incontrôlables… ils retournent à l’état sauvage.

Non domestiquée, la radioactivité retrouve sa vraie nature, elle irradie, elle s’éclate…

Le jeu du téléphone arabe fait que les informations partant de la centrale arrivent déformées au centre de secours et encore plus déformées au bureau du premier ministre.

(On entend le dialogue original en japonais entre la direction de Tepco, le bureau du premier ministre et la centrale de Fukushima)

QG QG est ce que vous m’entendez ? On a un problème écoutez-moi s’il vous plait, c’est terrible on a eu un problème sur le réacteur 3, ok il est 11H je vais faire un rapport d’urgence, qu’elle est la situation ? est-ce que c’est la même explosion que sur le réacteur numéro 1 ? Je ne sais pas je n’ai pas de vision globale. C’est assez difficile à dire du poste de contrôle mais c’est clairement différent d’un simple tremblement de terre. À partir de maintenant il faut évacuer tout le monde du site. Regardez les paramètres du réacteur numéro 3. Évacuez les employés du site, évacuez les employés du site. Prévenez le cabinet du premier ministre, et L’ASN il faut les contacter.

Il faut faire très vite, nous devons injecter de l’eau. Dès que la ligne d’éventage est prête pour relâcher la pression. Où en est la situation ? Nous y travaillons. Quoi ? Ce n’est pas terminé attendez un peu. Comment ça attendre ! Il n’y a pas de temps à perdre, il faut absolument mettre tout le reste de côté. SI je comprends bien nous devons mettre en place la ligne d’éventage. Oui exactement, c’est bien ce que j’ai compris, c’est ce qu’on va faire ? Donc Masao Yoshida, est ce qu’à partir de là on peut s’en tenir à cette feuille de route, est ce qu’on peut transmettre au gouvernement ? Oui je suis désolé, je n’ai pas le temps d’expliquer, pouvez-vous vous en tenir à cette feuille de route et le faire ?

Vous m’entendez ? Allo ? Il faut que nous parlions des règles d’évacuation. Il faut savoir si les employés peuvent rester dans la salle de commande de la centrale, la situation pourrait réellement tourner à la catastrophe. Il faut vraiment maintenant que quelqu’un prenne une décision. MMMMM compris, Je pense que nous devons suivre la procédure standard. Vérifions que nous sommes sur la même page en prenant l’heure où le réacteur 2 a été exposé 18H22 c’est bien ça ? C’est bien ça l’heure est correcte. N’est-ce pas ? Oui c’est ça. Le cœur va fondre et endommager l’enceinte du réacteur dans 2 heures c’est bien ça ? Oui. Que dit la procédure accidentelle sur l’évacuation lorsque l’enceinte est endommagée. Désolé je ne m’en souviens pas. C’est terrible il faut résoudre ça maintenant. Trouvez-la et envoyez-la par email.

Xavier : J’ai décidé d’évacuer à la quatrième explosion à la troisième j’avais pressenti que l’ensemble des réacteurs de la centrale allaient exploser les uns après les autres, une peur sournoise m’a pris aux ventre…

Nous n’avions aucune information, ou alors contradictoires, nous n’avions pas le droit de prendre nos véhicules privés, il fallait évacuer en bus, on nous a dit de ne prendre que le nécessaire, personne ne nous a prévenu que cette évacuation n’était pas temporaire, ils ont évacué les vieux, les hôpitaux, en bus, nous avons été déplacés plusieurs fois d’un point à un autre dans la préfecture de Fukushima, parfois même on nous a emmené dans des lieux plus radioactifs que notre point de départ, personne ne savait ce qui se passait.

Je suis allé me réfugier dans ma famille loin de la préfecture de Fukushima.

Audrey devant une table remplie de jouets : Camions de pompier, voitures d’enfant etc…

Nous essayons d’arroser une passoire à l’aide d’un brumisateur…

Tepco envisage d’abandonner la centrale, le japon serait immédiatement rayé de la carte.

Le premier ministre Naoto Kan informe TEPCO que le retrait n’est pas une option.

Le directeur de la centrale Masao Yoshida décide de faire évacuer tous les travailleurs du site, sauf une cinquantaine de personnes jugées indispensables.

L’explosion des bâtiments a déclenché le rejet de radionucléides dans l’air mais les données météorologiques sur la dispersion radioactive autour de Fukushima n’ont pas été rendues publique : afin de ne pas affoler les populations.

Le 16 mars au lendemain du passage de la radioactivité sur Tokyo et sur le japon nous décidons la distribution de pastilles d’iode qui permettent à la radioactivité de ne pas se fixer dans le corps… Mais cela n’est efficace qu’avant le passage de la radioactivité…

Nous essayons d’éviter la panique à l’aide de petits dessins animés qui expliquent la situation de façon rassurante. Nous acceptons l’aide internationale.

Le directeur de l’autorité de sûreté nucléaire française exige que l’accident soit réevalué…

« Allo Ines, je crois qu’on est plutôt en train de se diriger vers un 5 Accident avec risques hors site… oui même un 6, Accident grave avec rejets importants. 7 ? Non… Pas 7… 7 c’est Tchernobyl… On n’en est pas là… »

Des camions de pompiers et des camions anti émeutes, normalement utilisés pour disperser des manifestants sont appelés en renfort…

Les interventions humaines sont presque impossibles en raison des radiations, personne ne peut approcher des réacteurs endommagés.

On essaie d’utiliser les hélicoptères de l’armée mais l’eau est dispersée par le vent, elle ruisselle le long des bâtiments et n’atteint jamais le cœur. La radioactivité se fout complètement des efforts déployés pour essayer de la contenir.…

Il faudra plus d’un mois pour retrouver une température à peu près maîtrisable.

Au bout d’un mois, nous décidons d’appeler INES pour classer la catastrophe, catastrophe de niveau 7. Catastrophe nucléaire majeur avec formation de 3 CORIUMS.…

Le 21 avril 2011… Nous décidons la création d’une zone rouge…

J’aimerais m’adresser aux populations.

Dans une zone de 20KM autour de Fukushima, une zone rouge est déclarée, zone dans laquelle il est désormais totalement interdit de pénétrer et où « il sera assez difficile de revenir pendant assez longtemps… »

Xavier : La formule est jolie.

Audrey : Merci ! Oui c’est un euphémisme.… Je trouve ça plus élégant…

Une personne par famille est autorisée pendant 2 heures à venir récupérer des affaires. Sont concernées les villes de Okuma, Tomioka, Futaba, Namie, Minami soma, Iitate…

Xavier : Non pas Iitate… Iitate est un des plus beaux villages du japon.

Audrey : Sumimasem, je suis désolée.

Dans la préfecture de Fukushima, dans les zones oranges et vertes, Nous vous recommandons d’avoir toujours un dosimètre sur vous, vous êtes responsables de vos doses…

Les nouvelles normes acceptables sont de 20 millisieverts par an pour les populations locales… 3000 BCQ par kilos pour les produits frais, 100 bcq pour le lait infantile.

Xavier : 20 milisiverts par an, est la norme acceptable pour les travailleurs du nucléaire, la norme pour les populations dans le monde est de 1 milisieverts par an…

Audrey : Sumimasem Je suis désolée…

Xavier : Avant l’accident, 100 bcq était considéré comme un déchet nucléaire qui devait être stocké et retraité. À l’état naturel, le plutonium et le césium n’existent pas. La norme devrait être zéro becquerel pour le lait infantile.

Audrey : Sumimasem, je suis désolée. La norme a été augmentée.

Tepco a rédigé un communiqué.

« Nous nous excusons sincèrement d’avoir été à l’origine de ce grave accident et d’avoir généré des problèmes, à la fois physiquement et mentalement pour des populations qui avaient déjà été frappées par une catastrophe naturelle. Nous nous excusons d’avoir causé du souci aux populations »

Faute avouée…

Xavier : Du souci… Cette terre est devenue inhabitable, 160 000 personnes ont perdu leur maison, leur racine, leur passé, elles ont perdu leurs espérances, leurs rêves, leur futur.

Audrey : Excusez-moi, qui êtes-vous ?

Xavier : Je suis un paysan, j’habite la zone rouge de Fukushima.

Audrey : Vous êtes un délinquant, vous habitez illégalement la zone rouge de Fukushima… Je pourrais vous faire arrêter. Pourquoi êtes-vous revenu ?

Xavier : La vie de réfugié est absurde, Les irradiés sont des pestiférés, personne ne veut s’approcher d’eux, les voitures immatriculées Fukushima se font insulter, les jeunes ne peuvent plus se marier qu’entre eux. Cette population est devenue une population de parias… De paysans, de pêcheurs, vous en avez fait des chômeurs… Une vie provisoire, en préfabriqués. C’est pour ça que je suis rentré. C’est ma terre et bien que contaminée je continue de l’aimer. Je ne la laisserai pas entre les mains froides de Tepco. C’est ma façon de combattre et de ne jamais oublier ni ma colère, ni mon chagrin, je ne déserterai pas.

Audrey : En restant vous perdez le droit à une quelconque indemnité.

Xavier : Vos indemnités sont ridicules. 8000 euros par foyer.

Personne ne peut reconstruire une vie ailleurs…

Vous indemnisez des maisons vieilles de cent ans, des terres inestimables au prix du marché.

Audrey : Le prix du marché a énormément baissé dans la préfecture de Fukushima, les maisons ne valent plus rien… Si vous voulez vous pouvez remplir un dossier de contestation, ça va prendre du temps, j’espère que vous ne mourrez pas avant et je doute que vous touchiez quoi que ce soit, vous êtes un mauvais citoyen, vous n’obéissez pas au gouvernement.

Méfiez-vous, des voitures de police patrouillent dans la zone

Xavier : Ce sont des trompe l’œil.

Audrey : C’est vrai, nous n’avons pas assez d’hommes qui acceptent de travailler dans la zone et nous avons besoin d’eux pour la dépollution… des milliers de km2 à retourner… Nous avons même dû engager des SDF, le travail est immense, et une fois fait l’eau coule de la montagne, ravine la radioactivité et tout est à recommencer.

Xavier : Et les animaux, nous n’avons pas eu le droit d’évacuer nos animaux, ils sont morts de faim, de soif, les étables sont devenues de charniers. Qu’avez-vous prévu pour l’âme des animaux morts qui hanteront cette terre jusqu’à la fin des temps ?

Tepco : L’âme des animaux morts, est ce que nous avons quelque chose pour l’âme des animaux morts, je regarde sur le plan d’urgence… Je ne sais pas si je dois chercher à âme ou à animaux… âme, âme j’ai quelque chose… âme des réacteurs appelée aussi cœur du réacteur « la perte de l’électricité a engendré la perte du cœur des réacteurs qui ont fondu et se sont transformés en Corium. »

Xavier : Qu’est-ce que c’est ?

Audrey : C’est la matière la plus dangereuse de l’univers, une matière qui n’existe qu’en cas de catastrophe nucléaire majeure.

Xavier : Pourquoi ça s’appelle Corium ?

Audrey : C’est un néologisme, c’est l’industrie nucléaire qui l’a inventé, ça vient du mot cœur avec le suffix ium… ça fait scientifique… Corium c’est du cœur fondu…

Xavier : Ah oui, c’est tout bête.

Audrey : Le Corium est une lave hautement radioactive, dense, extrêmement chaude qui peut faire fondre tout ce qui se trouve sous lui… Nous n’avons pas un Corium, mais 3 coriums qui percent actuellement le sol sous les 3 réacteurs…

On ne sait pas où ils sont, on ne sait pas ce qu’ils font, on ne peut pas s’approcher quiconque s’en approcherait serait mort en quelques secondes.

Il faudra plusieurs dizaines d’années, pour que la chaleur du Corium diminue… Pour le moment elle doit être entre 2500 et 3000°, la lave pour vous donner un ordre d’idée est autour de 1000°. La lave refroidit à l’air… Le Corium non.

Mais ne vous inquiétez pas… Nous l’arrosons, le seul élément qui peut refroidir le Corium est l’eau, cette eau devient immédiatement hautement radioactive…

Xavier : la seule chose qui soit plus forte que votre radioactivité est un élément qui ne vous doit rien, la chose la plus simple et la plus pure de l’univers, l’eau… et cette eau, vous la souillez.

Audrey : Tous les jours que Dieu fait, nous devons réinjecter de l’eau pour refroidir les réacteurs puisque plus rien ne fonctionne, qu’on ne peut pas réparer, qu’on ne peut pas s’approcher…

350 m³ cubes d’eau sont envoyés tous les jours dans les cuves afin de maintenir la température entre 30 et 50 degrés. Le jour du Tsunami l’eau a envahi l’usine, cette eau hautement radioactive est toujours sous l’usine, elle remonte, à cause des brèches, 400 m³ d’eau remonte tous les jours, cela fait donc 750 m³ d’eau à pomper par jour.

Xavier : Votre haute technologie n’est qu’une histoire de piscines qui se remplissent et qui se vident, une histoire de pompes, de Shadocks…

Audrey : Le déséquilibre entre l’eau extraite et l’eau réinjectée impose de stocker tous les jours. 400 m³ d’eau contaminée. Nous en sommes déjà à 600 000 tonnes…

Nous essayons de traiter cette eau pour en éliminer le césium et avoir l’autorisation de la rejeter à la mer, mais notre ligne de décontamination ne fonctionne pas, c’est Areva qui l’a construite…

Le problème c’est que la radioactivité dévore tout ce dans quoi nous la mettons.

Pour vous donner un exemple… Pour vous montrer que je ne vous cache rien…

Nous disposons actuellement de 300 réservoirs verticaux à assemblage par bride… 300 réservoir horizontaux soudés, plus de 200 réservoirs cubiques soudés, 7 réservoirs enterrés…

Xavier : et 2 seaux.

Audrey : Pardon ?

Xavier : Oui, j’ai deux seaux si vous voulez, je peux vous les prêter…

Audrey : Je suis désolée, je ne suis pas formée pour comprendre et apprécier votre humour.

Vous savez démanteler une centrale nucléaire vous ?

Xavier : Non

Audrey : Ben nous non plus, quand on les a construites, on pensait qu’aujourd’hui nous saurions…

Nous nous étions toujours dit que les centrales ne devraient jamais durer plus de 40 ans, car au bout de 40 ans une centrale est tellement rongée de radioactivité qu’elle devient impossible à entretenir…

Le réacteur numéro 1 de Fukushima Daïchi allait fêter ses 40 ans…

Xavier : Quelle ironie…

Audrey : Nous devons construire de nouveaux réservoirs sur la zone tous les jours… Le problème de ces réservoirs ce sont les fuites… Joints dégradés, boulons fous, corrosion…

Xavier : Des boulons fous ?

Audrey : Oui les boulons deviennent fous au contact de l’eau contaminée. Les boulons fous sont un vrai problème dans le stockage de l’eau radioactive…

Xavier : Vous n’avez pas essayé des réservoirs en papier crépon, celui dont on fait les éventails et les lampions ?

Audrey : Non, mais nous avons essayé de construire un mur géant puis de geler le sous-sol de la centrale afin que l’eau ne s’écoule plus dans la mer…

Le problème c’est que ça coûte une blinde en électricité un frigo souterrain géant et puis surtout ça ne fonctionne pas.

Xavier : Qui va payer ?

Audrey : Euh.… Alors… pas moi, pas les dirigeants de Tepco, pas les membres du gouvernement… Hum… Vous ! Tepco a été nationalisé… Tepco obéit à la loi du capitalisme les bénéfices sont privés mais les pertes doivent être assumées par la collectivité. Nous allons augmenter le prix de l’électricité… et le gouvernement a voté une subvention… ainsi qu’un prêt… ça va coûter des milliards mais ce chiffre n’est qu’une estimation, on n’en sait rien, vous verrez bien.

Xavier : Personne n’a été condamné ?

Audrey : Non personne, nous avons considéré que la responsabilité n’était pas particulière. Que c’était un problème de mentalité, de soumission, de protection des puissants, accuser des personnes particulières n’aurait rien changé…

Et nous avons considéré que les preuves n’étaient pas suffisantes pour conclure qu’ils auraient pû prévoir ou éviter…

Xavier : Pourtant un rapport vous avait prévenu que la centrale ne résisterait pas à une vague de plus de 10 mètres…

Audrey : Nous avons enterré ce rapport… Nous pensions qu’une vague de plus de 10 mètre était irréaliste. Les risques ont été minimisés dans l’intérêt de l’industrie, reconnaître des risques, implique des mesures de sécurité, tout ça coûte cher et on ne peut pas tout prévoir… Par exemple, ça va vous paraître idiot, vous allez rire…

Xavier : Non je ne crois pas non…

Audrey : Dans les années 90 nous avons installé des générateurs de secours sur une colline à l’abri d’un éventuel tsunami

Xavier : Et que s’est-il passé ?

Audrey : Non je ne vous dis pas, vous allez encore vous moquer…

Xavier : Je vous promets, je vais faire un effort.…

Audrey : Les interrupteurs, on les a laissés en bas… en zone inondable… On n’y a pas eu accès…

Xavier : Vous plaisantez ?

Audrey : Ah vous voyez, vous vous moquez…

Xavier : Non, je vous assure… Ce n’est pas drôle…

Audrey : Nous avons fait de notre mieux dans cette situation et puis sans le premier ministre Naoto Kan, sans le directeur de la centrale Masao Yoshida paix à son âme, ainsi que tous les travailleurs présents sur place ça aurait pû être bien pire.

Xavier : Pourquoi paix à son âme…

Audrey : Masao Yoshida est mort après avoir lutté nuit et jour pendant 5 mois, pour récupérer la maitrise de la centrale, cancer de l’œsophage, fulgurant mais ce n’est pas être à cause de la radioactivité, il faut 5 ans à ce cancer pour se déclarer… donc ça ne peut pas être nous…

ET puis comme tous les travailleurs Naoto Kan avait une clause sur son contrat qui dégageait Tepco de toute responsabilité en cas de maladie : Les travailleurs sont responsables de leurs doses.

Xavier : Vous êtes des criminels.

Audrey : La radioactivité n’a tué personne à Fukushima.

Xavier : Mais l’arrivée du Césium a tué toute possibilité de vivre dans un monde normal… Jusqu’ici manger des fruits, boire de l’eau c’était bon, respirer un bon bol d’air pur en forêt en y ramassant des champignons, c’était bon. Toucher la neige, nager dans la mer, pêcher des poissons à quoi bon… Ramasser des légumes dans le jardin, travailler la terre.

Audrey : J’espère que vous ne faites pas ça… Les végétaux stockent le césium radioactif, ne touchez pas aux fruits, aux légumes, aux céréales, au lait, à la viande, au miel, ne buvez pas l’eau.

Dans les villes et les villages, il faudra élaguer les arbres, arracher les fleurs et les buissons, remplacer le sable du jardin des enfants. Les empêcher de jouer dehors. Arracher la mousse des arbres, collecter les aiguilles de pin, les feuilles mortes… Il faudra élaguer les arbres, arracher les fleurs et les buissons, remplacer le sable du jardin des enfants. Les empêcher de jouer dehors. Arracher la mousse des arbres, collecter les aiguilles de pin, les feuilles mortes…

Xavier : élaguer les arbres, arracher les fleurs et les buissons, remplacer le sable du jardin des enfants. Les empêcher de jouer dehors. Arracher la mousse des arbres, collecter les aiguilles de pin, les feuilles mortes…

C’est ça votre dépollution ! Vous déplacez la radioactivité d’un point A à un point B en espérant qu’elle se dilue en route…

Audrey : En Finlande ils ont trouvé une bonne idée, ils ont appelé ça Onkalo, la cachette.

Xavier : La cachette ?

Audrey : Oui, la cachette… Ils enfouissent les déchets dans la terre très profond dans la terre pendant cent ans, ils bouchent avec du béton et ils scellent à jamais… Le problème c’est qu’ils ne savent pas s’ils doivent mettre un mot sur la porte, ne pas ouvrir… Ou pas de mot pour éviter que les gens repèrent l’entrée… Un mot qui sera encore compréhensible dans 100 000 ans. Mais nous n’en sommes pas à des discussions linguistiques à Fukushima… Pour l’instant on entrepose dans les jardins, dans les communes pauvres… Parfois on jette dans la rivière, on oublie où on stocke…

Xavier : La radioactivité est invisible, c’est le crime parfait.

Audrey : Nous mettons tout en œuvre pour reprendre en main le site, nous sommes en bonne voie… L’idéal serait que l’on nous autorise à vider les réservoirs pleins dans le pacifique cela permettrait de diluer la radioactivité, de la partager avec le monde entier, cela deviendrait moins concentré… donc inoffensif plus ou moins…

Xavier : Rien ne justifie qu’une société utilise des moyens qui mettent en péril les générations futures. Vous êtes irresponsables, vous avez détruit un beau pays par appât du gain.

Vous vous êtes déchargés de votre responsabilité et aujourd’hui c’est nous qui payons.

Ah merci, vous nous avez tous donné du travail…

C’est nous maintenant qui sommes devenus responsable de votre radioactivité qui est si dangereuse…

Audrey : La radioactivité n’est pas dangereuse, la peur de la radioactivité si…

Actuellement les gens meurent de maladies de cœur, d’obésité, de stress… Ils se suicident par désespoir… Détendez-vous…

Xavier : À cause de vous ne vivrons plus jamais dans le même monde, des gens qui vivaient paisiblement sont tombés dans une vie incroyablement misérable. Les vieux voudraient mourir où ils sont nés…

Les jeunes sont partis, vous avez détruit notre passé, notre futur et notre Humanité…

Audrey : Qui êtes-vous, vous qui parlez, vous vous étonnez aujourd’hui de la façon dont l’énergie nucléaire était fabriquée mais ces centrales étaient autour de vous, de l’électricité sortait de vos murs, de vos maisons, pourquoi ne pas vous être inquiété de savoir d’où elle venait… Vous êtes-vous déjà posé la question de savoir comment les choses dont vous jouissez, que vous consommez existent elles n’apparaissent pas toutes faites… Des hommes travaillaient, vivaient au contact de cette énergie, dans des conditions misérables, auprès de cette matière aussi immaîtrisable que le soleil… Pourquoi ne pas vous être inquiété à ce moment-là…

Pourquoi vous en inquiéter seulement le jour où cela vous touche.

Ne faites pas comme si vous n’apparteniez pas aussi à cette humanité qui se réjouit de profiter des bienfaits de l’électricité… Sans savoir d’où elle vient ni qui elle a déjà tué.

Xavier : Vous nous juriez que cette électricité n’était pas dangereuse. Qu’elle n’était pas cher, Qu’elle était sûre, propre…

Audrey : Il ne fallait pas nous croire.

Noir

Vidéo du vieux japonais… :

Désolée pour l’image un peu sombre et pas très optimiste mais je crois que le plus important est de faire comprendre aux gens que les habitants du village d’Iitate et ceux de la région de Fukushima s’efforcent de survivre, est ce qu’on veut laisser une terre souillée et inhabitable à nos enfants ou un environnement viable aux générations futures ? Je pense en particulier à la France je pense souvent aux français qui d’après ce qu’on m’a dit exploitent très largement le nucléaire. J’aimerais que vous y réfléchissiez voilà tout.


La pièce en vidéo et en entier :

https://youtu.be/9erNBFw7GUw

Fukushima Work In Progress… Une légende japonaise.

Audrey Vernon - 13 janvier 2016

Cliquer ici pour télécharger la vidéo

à l’occasion des 10 ans de la catastrophe, l’équipe artistique de la pièce, a accepté de montrer une répétition publique, c’est une captation réalisée à l’issue d’une résidence de travail.

Cette captation n’était pas destinée à être rendue publique/

Mais le sujet et le fond nous tiennent à coeur c’est pourquoi nous la rendons publique à l’occasion de cet anniversaire.

Texte Audrey Vernon,
Mise en scène Olivier Broda,

Avec Xavier Mathieu et Audrey Vernon, Créations lumière, vidéos, scénographie : Audrey Vernon, Olivier Broda, Baptiste Rilliet, Gilles Gaudet.

Production Avant Seine Théâtre de Colombes.

Diffusion Yescomon.

Répondre à cet article

SPIP | squelette | Se connecter | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0