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Coronavirus - Ordures et décombres de ce qui fut parait-il l’extrême gauche

lundi 19 juillet 2021, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 19 juillet 2021).

L’exemple de deux textes qui prétendent être des analyses sur le mouvement anti-paSS. Un de revolution-permanante.fr. Un autre de npa-dr.org. Et copie-écran, en PDF, du site soit-disant anarchiste paris-luttes.info qui, le 19 juillet 2021, ne parle même pas du paSS.

PDF représentant la page d’entrée de paris-luttes.info le 19 juillet 2021 :

http://mai68.org/spip2/IMG/pdf/Coro…

Il n’y a rien sur le paSS !


Avec sa police sanitaire, Macron prépare de nouvelles attaques contre le monde du travail pour le compte du patronat

http://www.npa-dr.org/index.php?opt…

Bruno Bajou

18 juillet 2021

Lors de son discours du lundi 12 juillet, après avoir pratiqué, non sans cynisme, l’autosatisfaction sur sa gestion de la crise, Macron, adepte de la stratégie du choc, a annoncé l’extension du Pass sanitaire dès le 21 juillet, la fin de la gratuité des tests PCR à l’automne et surtout l’obligation vaccinale pour les soignants, tout en confirmant la mise en œuvre de la réforme de l’assurance chômage et le projet d’allongement de l’âge de départ à la retraite.

Olivier Véran en a rajouté, le soir même, dans la provocation à l’égard des personnels soignants : « À partir du 15 septembre, si vous êtes soignant et que vous n’êtes pas vacciné, vous ne pourrez plus travailler et vous ne serez plus payé ». Et Élisabeth Borne, ministre du Travail, de préciser le lendemain la menace : contrat de travail suspendu le temps de se vacciner et « mise à pied », voire « licenciement » en cas de refus.

Accroc dans ces leçons de morale gouvernementale, vendredi, Éric Dupond-Moretti, ministre de la justice a été mis en examen pour « prise illégale d’intérêts », lui qui par ailleurs a « oublié » de déclarer 300000 euros de revenus au fisc !

Malgré les inquiétudes suscitées par les variants et la conscience de la nécessité de se faire vacciner, Macron et ses ministres sont loin de rallier l’opinion. La colère, la méfiance sont partout. Dès mercredi, près de 20 000 manifestants ont pris l’initiative de dénoncer les mesures autoritaires du gouvernement, et samedi c’est à nouveau des dizaines de milliers de personnes qui ont manifesté à travers le pays contre le Pass sanitaire, la « vaccination obligatoire » et surtout contre Macron. Car au-delà de la confusion des antivax voire des complotistes instrumentalisée par l’extrême droite, le pouvoir et les médias, c’est surtout la colère contre la politique de Macron qui s’est exprimée, contre sa politique de police sanitaire et contre les réformes des retraites et du chômage.

Accuser, culpabiliser pour faire oublier leurs propres responsabilités…

Depuis près d’un an et demi, Macron est en réalité bien incapable de mettre en œuvre une véritable politique sanitaire contre la pandémie.

Parce qu’il ne veut s’opposer ni au patronat, ni aux multinationales de Big Pharma, ni dégager des moyens supplémentaires en embauchant des personnels dans les hôpitaux et les Ehpad, il ne sait que gérer dans l’urgence les différents rebonds de la pandémie, faisant aujourd’hui le contraire de ce qu’il disait hier, lui qui déclarait en décembre dernier « Je l’ai dit, je le répète : le vaccin ne sera pas obligatoire. »

Pour masquer cette improvisation, il multiplie les annonces de mesures contraignantes contre les populations, d’obligations contradictoires, à grands renforts de contrôles policiers, pour culpabiliser tout le monde… jusqu’aux soignants ces « héros » envoyés hier en première ligne, sans moyens, même quand ils étaient cas contacts asymptomatiques, accusés aujourd’hui d’être responsables de la nouvelle vague de contaminations. Cynisme indécent et insupportable…

En plus de cette obligation pour les soignants, l’extension du Pass sanitaire est de fait une « obligation vaccinale déguisée » pour l’ensemble de la population. La plupart des salariés travaillant au contact du public vont être obligés de se faire vacciner avant la fin du mois d’août pour pouvoir travailler en respectant le Pass sanitaire, mais, dérogation significative, les policiers et gendarmes qui les contrôleront sont, eux, dispensés de l’obligation vaccinale. De même d’ailleurs que les lieux de culte qui ne sont pas concernés par le Pass sanitaire… à croire qu’ils bénéficient d’une protection divine !

Comme d’habitude Macron a fait ses annonces sans anticipation, sans même se préoccuper de savoir si les équipes médicales étaient capables d’absorber l’afflux qu’il allait provoquer. Si en trois jours plus de trois millions de personnes ont pris rendez-vous pour se faire vacciner, les délais n’ont cessé de s’allonger à cause de la saturation des centres de vaccination… Jusqu’à 35 jours dans certains départements pour la première injection, ce qui signifie une vaccination effective mi-septembre.

En stigmatisant les soignants, comme en multipliant ces mesures de police sanitaire, contradictoires et incohérentes, Macron comme Véran essaient de faire oublier leurs propres responsabilités.

D’autant que les inquiétudes suscitées par la menace d’une 4e vague qui semble inévitable avec le variant delta, n’ont en rien infléchi la politique gouvernementale de restriction budgétaire, de fermetures de lits et de suppressions de postes, malgré les promesses du Ségur de la Santé. Dans les établissements de santé, les conditions de travail continuent à se dégrader, accompagnées d’un management autoritaire des directions, provoquant écœurement et entraînant depuis plusieurs mois une vague de démissions.

Si la vaccination est bien un enjeu décisif pour limiter les contaminations comme pour protéger des formes les plus graves et espérer sortir de la pandémie, les annonces autoritaires de Macron, ses mensonges et menaces ne peuvent qu’entretenir écœurement et défiance légitimes vis-à-vis de lui, comme des trusts pharmaceutiques. Il entretient ainsi un climat de méfiance dans la vaccination qui favorise toutes sortes de peurs irrationnelles comme de théories complotistes.

Aucune des mesures annoncées par Macron n’est une réponse face à la pandémie, et, au-delà de masquer sa gestion catastrophique, elles sont surtout l’occasion de poursuivre son offensive dans ce climat délétère, autoritaire et sécuritaire, que sa politique entretient.

… et imposer la poursuite des attaques sociales

Alors que la multiplication des plans de licenciements, des fermetures d’entreprises entraîne déjà l’aggravation dramatique des conditions de vie de millions de personnes, la seule urgence pour le gouvernement est de poursuivre les réformes de l’assurance chômage et des retraites.

Macron a annoncé la mise en œuvre de la réforme de l’assurance chômage dès le 1er octobre, alors que le Conseil d’État l’avait suspendue fin juin devant la gravité des conséquences prévisibles pour les plus précaires. Selon les propres estimations du ministère du travail elle entraînera une baisse des allocations pour au moins 800 000 chômeurs.

De même, reniant sa promesse de ne pas repousser l’âge de départ à la retraite, Macron a insisté : « il nous faudra travailler plus longtemps et partir à la retraite plus tard ». Et s’il a précisé que cette réforme ne sera pas lancée « tant que l’épidémie ne sera pas sous contrôle et la reprise bien assurée », il confirme sa volonté de répondre aux volontés du patronat en nous faisant travailler plus longtemps pour mieux baisser les pensions.

Ainsi tout ce qui compte pour Macron au service des actionnaires, c’est de pressurer les plus pauvres, d’imposer des retraites de misères pour continuer à alimenter la machine à profits en intensifiant l’exploitation du monde du travail. Et c’est ainsi qu’à l’opposé, en pleine crise sanitaire, le nombre de milliardaires français est passé de 95 à 109 en un an, soit la plus forte hausse enregistrée depuis 25 ans.

Nous mobiliser pour les obliger à satisfaire les besoins et protéger la santé de toutes et tous

Macron a eu beau parler de vacciner la planète, en réalité la pandémie de Covid-19 qui a déjà fait plus de 4 millions de morts continue de se développer dans bien des régions du monde. Jeudi des experts de l’OMS ont dénoncé l’inégalité vaccinale. Quand les États-Unis ou l’Europe sont en train de vacciner la grande majorité de leur population, les pays pauvres arrivent à peine à 1 % de leur population protégée. Et l’OMS lance un avertissement : « Il y a une forte probabilité de l’émergence et de la diffusion de nouveaux variants inquiétants possiblement plus dangereux et encore plus difficiles à contrôler ».

Au nom du respect de la propriété capitaliste, les Etats sont incapables de faire passer l’intérêt collectif avant ceux des d’actionnaires ne serait-ce que pour organiser l’indispensable campagne mondiale de vaccination. La pandémie révèle l’absurdité d’un système où les capacités scientifiques de l’humanité entrent en contradiction avec la propriété privée capitaliste qui les détourne de leur utilité sociale pour les mettre au service de la course aux profits.

Un plan d’urgence sanitaire impliquerait d’aller à l’encontre de la gestion soumise à la rentabilité financière des services de santé pour recruter massivement dans les hôpitaux, déployer des moyens matériels suffisants, réouvrir des lits et des services et augmenter les salaires.

Elle impliquerait d’affronter les intérêts des multinationales de l’industrie pharmaceutique pour dénoncer leurs contrats commerciaux, lever les brevets sur les vaccins pour les mettre à disposition de tous les pays et permettre une vaccination massive et gratuite de l’ensemble de la population mondiale.

Ces obligations indispensables ne peuvent reposer que sur les mobilisations et les luttes du monde du travail, des « premiers de corvées », de ceux qui par leur travail ont déjà dû faire face, dans l’urgence et sans moyen, à la pandémie, sur notre volonté de contrôler la marche de la société.

Il y a bien deux logiques sociales irréconciliables qui s’affrontent, celle des classes dominantes prêtes à sacrifier notre santé et nos vies pour maintenir leur machine à profits, et la nôtre pour les obliger à donner la priorité aux mesures assurant la santé de tous et la satisfaction des besoins réels.

Nos solutions, de classe, face à la pandémie impliquent de remettre en cause l’ensemble de ce système en faillite comme tous ceux qui le défendent, elles conduisent à l’expropriation des multinationales et leur réorganisation sous le contrôle démocratique de leurs salariés et des usagers, au service de la satisfaction des besoins et de la santé de toutes et tous.


17 juillet : quelques éléments d’analyse sur la mobilisation naissante contre le passe sanitaire

https://www.revolutionpermanente.fr…

Comité de Rédaction

Dimanche 18 juillet 2021

La journée de mobilisation du 17 juillet confirme l’émergence d’une mobilisation au caractère complexe et inédit. Une mobilisation au contenu souvent hétérogène, flou et confus, mais qui répond aux traits autoritaires de la politique sanitaire de Macron et que les révolutionnaires se doivent d’analyser dans sa complexité. Quelques premiers éléments de caractérisation.

Dans la continuité des manifestations spontanées de ce mercredi 14 juillet, une nouvelle journée de mobilisation contre le passe sanitaire et l’obligation vaccinale a réuni ce samedi, selon le ministère de l’intérieur près de 114 000 manifestants dans plus de 136 rassemblements dans toute la France. On a ainsi pu compter 18 000 manifestants à Paris, 4000 manifestants à Toulouse, plus de 2000 à Chambéry, Besançon, Metz, Mulhouse, Valence ou Avignon, 1000 à Lyon et Saint-Etienne, et plusieurs centaines dans de nombreuses villes de France. Des chiffres qui, venant souvent de l’État, sont probablement sous-estimés.

Passe sanitaire, vaccination obligatoire : déclencheur d’une colère plus large contre l’autoritarisme sanitaire de Macron

Cette journée de mobilisation qui réunit plus de 100 000 personnes a d’abord le mérite de clore un débat. Si Macron et son gouvernement ont cherché à présenter derrière la contestation naissante la seule agitation de militants « anti-vaxx », le caractère large de la mobilisation en plein été montre que la colère accumulée contre la politique sanitaire du gouvernement est bien plus profonde.

Depuis lundi, cette colère s’est cristallisée particulièrement contre le passe sanitaire. Cette mesure a pour objectif assumé de faire porter le « poids des restrictions sur les non-vaccinés » aboutissant à un tri de la population sur le critère de disposer d’un passe sanitaire, à savoir être vacciné ou être testé négatif. Dans les faits, cette mesure a sonné comme le reconfinement d’une partie de la population en imposant de fait la fermeture des bars, des restaurants, de la culture, et même de certains transports aux personnes non vaccinées.

Si cette mesure, combinée à la vaccination obligatoire des soignants, a eu l’effet d’un choc, la colère vient cependant de loin. Elle est l’expression d’une exaspération accumulée contre l’autoritarisme sanitaire autoritaire de Macron : sur fond d’une stratégie de « stop and go » alternant confinement et couvre-feu répressifs, et restrictions de libertés depuis plus d’un an, le tout sans grands résultats. Le discrédit de Macron sur le plan sanitaire est ainsi monté crescendo, alimentant la défiance. En parallèle, les mensonges sur les masques, les ratés sur les tests, les tergiversations sur la vaccination ont érodé de manière croissante la confiance en la parole publique et scientifique déjà très fragile ces dernières années.

Mobilisation du 17 juillet : quelle composition ?

S’il est difficile de brosser un profil général de ces manifestations, tant les disparités sont importantes en fonction des villes, l’élément commun est l’importante proportion de personnes ayant manifesté pour la première fois. Hormis Paris, les manifestations étaient spontanées, souvent sans organisateur déclaré, et largement organisées sur les réseaux sociaux. Partout en France, les mêmes slogans et mots d’ordre cependant : « non au passe sanitaire », « liberté », dénonciation de la « dictature sanitaire », mais aussi « Macron démission ».

Les témoignages et la presse locale permet de préciser un peu le profil de ces nouveaux manifestants. Une partie d’entre eux semble appartenir à la petit-bourgeoisie, avec notamment des petits patrons, commerçants ou restaurateurs. Une autre partie est plutôt composée de secteurs du monde du travail, notamment des métiers, souvent féminisés, touchés plus ou moins directement par la vaccination obligatoire, notamment dans le secteur hospitalier (aides-soignantes, infirmières à l’hôpital ou dans le médico-social) mais aussi l’éducation et la petite enfance (profs, assistantes maternelles). Dans certaines villes comme à Besançon, où les questions sociales ont été mises au-devant, la composition était plus prolétaire d’après Radio Bip : « salariés, chômeurs et autres précaires, familles et retraités, forment le gros des contingents. »

Divers secteurs de Gilets jaunes constituaient l’autre secteur important mobilisé, notamment à Paris, Toulouse, avec la remobilisation de nombreux Gilets jaunes suite aux manifestations du 14 juillet. Les militants organisés de gauche et d’extrême-gauche étaient en revanche largement absents, de même que le mouvement ouvrier.

Finalement, dans différentes villes, on a pu noter la présence de militants d’extrême-droite : militants fascistes locaux, royalistes, militants anti-vaccins, Qanon et autres complotistes. Ces derniers, tels que Réinfo Covid, ont parfois organisé directement les mobilisations comme ça a été le cas à Cahors, Troyes ou Mont-de-Marsan. Mais c’est surtout à Paris que l’extrême-droite a réussi son coup, avec un « défilé historique » appelé notamment par Florian Philippot et Nicolas Dupont-Aignan qui a largement hégémonisé la mobilisation dans la capitale.

Une mobilisation aux revendications floues : ne pas essentialiser mais disputer les consciences

Si l’extrême-droite a pu intervenir et appeler à la mobilisation, la teinte générale des revendications est marquée par un caractère confus, expression d’une politisation initiale. Une politisation produite et marquée par le discrédit de la parole publique, qui ouvre un important espace aux doutes, parfois légitimes, quant à la vaccination. Mais ce qu’a montré le mouvement des Gilets jaunes, c’est qu’au cours de tels processus de politisation accélérée, l’intervention des militants et du mouvement ouvrier peut jouer un rôle clé pour amener les revendications sur un terrain progressiste.

De ce point de vue, la mobilisation du 17 juillet a été une leçon, notamment à Paris. Si, d’un côté, Florian Philippot, Nicolas Dupont Aignan, et autres personnalités covidosceptique ont cherché à canaliser la colère sur le terrain de l’extrême-droite et des idées racistes, et confusionnistes, de l’autre, des secteurs des Gilets jaunes, dont Jérôme Rodrigues, ont joué un rôle progressiste, en appelant à une manifestation indépendante. Une manifestation qui a joué un rôle de pôle alternatif à l’appel de l’extrême-droite, drainant ainsi un certain nombre de manifestants.

De ce point de vue, le discours de Jérôme Rodrigues, qui a dénoncé avec force le rassemblement appelé par un « raciste », « petit-fils spirituel de Jean-Marie Le Pen », et la récupération de la colère est salutaire. De plus, la figure des Gilet jaunes a cherché à faire le lien avec des revendication sociales et écologistes avec des mots d’ordre « Vacciné ou pas vacciné, on crève de faim », « Vacciné ou pas vacciné, on va tous crever grâce à l’écologie », « Vacciné ou pas vacciné pour récupérer cette liberté, on met Macron dehors toute sa clique et le gouvernement pour revivre ».

Un air de Gilets jaunes ? Une composition plus hétérogène, globalement moins populaire, et une dynamique moins large

La question de la comparaison avec le mouvement des Gilets jaunes ne manque pas de surgir depuis hier. Certains éléments évoquent en effet ce mouvement. Premièrement, du fait du caractère interclassiste de ces mobilisations avec une importante présence de franges petites-bourgeoises et ouvrières, primo-manifestantes, qui se sont mobilisées face à Macron dans le cadre d’un processus de politisation initial. Deuxièmement, le caractère spontané des manifestations largement organisées sur les réseaux sociaux, sans parcours précis, ni mot d’ordre et organisation claire. Le caractère globalement pacifique des manifestations rappelle aussi les illusions sur la non-violence qui animaient les toutes premières manifestations de Gilets jaunes. Enfin, les manifestations ont exprimé un fort contenu anti-Macron, cristallisant la colère avec le retour du « Macron démission ».

Pour autant, le mouvement compte également des différences importantes. D’abord, ces mobilisations semblent avoir un caractère moins populaire, aspect relevé par de nombreux témoins. Ensuite, contrairement aux Gilets jaunes, le mouvement ne s’inscrit pas directement sur le terrain des « questions sociales », qui avaient conféré au mouvement des Gilets jaunes une portée allant bien au-delà des secteurs qu’il mobilisait, avec un large soutien dans la population. À l’inverse, si l’opposition aux traits autoritaires de Macron qui était portée le 17 juillet dans les rues est un enjeu central, elle l’est au travers d’un prisme individualiste, celui de la « liberté », qui peut facilement se consolider sur un terrain réactionnaire. L’attaque contre un centre de vaccination en Isère en constitue une expression. Cette opposition va par ailleurs parfois de pair avec des comparaisons totalement erronées, voire antisémites (comparaison avec la Shoah, évocation de l’étoile jaune), et a pu être récupérée à Paris par des politiciens d’extrême-droite derrière lesquels les Gilets jaunes de novembre 2018 auraient probablement hésité à défiler.

Pour autant, il serait tout autant erroné qu’en 2018 d’assimiler les composantes les plus réactionnaires du mouvement à l’ensemble des manifestants. Après avoir réuni plus de cent mille personnes un 17 juillet, ce processus de mobilisation pourrait constituer les prémices d’un mouvement non réactionnaire contre le gouvernement. C’est donc un devoir des organisations du mouvement ouvrier et des révolutionnaires que de faire tout ce qui est à leur portée pour développer et donner une perspective de classe à la politisation en cours, en proposant leurs revendications et leurs méthodes de lutte.

Ne pas laisser les consciences à l’extrême-droite : une responsabilité du mouvement ouvrier !

Ce samedi 17 juillet, les directions du mouvement ouvrier organisé étaient aux abonnés absents. Hormis les déclarations de Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, contre le passe sanitaire et l’obligation vaccinale, et les déclarations d’organisations telles que la Fédération SUD Santé Sociaux ou Force Ouvrière – FSPS, les directions syndicales ont choisi de s’abstenir de prendre part aux mobilisations.

Il est pourtant crucial que les directions du mouvement ouvrier, notamment la direction de la CGT, tirent le bilan de la politique de division catastrophique qu’elles avaient menées lors des Gilets jaunes, cautionnant l’offensive répressive du gouvernement avec le communiqué de la honte le 1er décembre et s’abstenant d’intervenir tout au long des mois de novembre et décembre. À l’inverse, il est indispensable que le mouvement ouvrier développe une politique hégémonique vis-à-vis de cette mobilisation du 17 juillet, à laquelle participent des secteurs du monde du travail, en ne se contentant pas de dénoncer l’autoritarisme sanitaire de Macron, mais en proposant un plan de bataille sérieux en dialogue avec la politisation croissante de secteurs qui se mobilisent actuellement.

Dans le même temps, les directions du mouvement ouvrier ont la responsabilité d’opposer une stratégie alternative à Macron sur le terrain sanitaire. Si Philippe Martinez affirme qu’il s’agit de « convaincre plutôt que contraindre », les directions syndicales ont en effet pour l’instant mené très peu de travail pour chercher à convaincre de la généralisation de la vaccination sur les lieux de travail. Une telle bataille pour organiser la colère tout en défendant la vaccination constitue la tâche du moment. Le mouvement ouvrier doit intervenir sur la base d’un programme contre l’autoritarisme sanitaire et les attaques sociales passées et en préparation, pour se lier aux primo-manifestants, sans aucune concession sur la question sanitaire.

Une intervention qui serait fondamentale pour batailler les consciences face à l’extrême-droite qui cherche à hégémoniser, avec un certain succès à Paris ; la colère sur le terrain raciste et sécuritaire. En ce sens, la politique menée par la CGT à Orléans va dans le bon sens puisqu’elle a appelé à une contre-manifestation alors que l’extrême droite appelait à une manifestation. Loin d’être cadenassée par l’extrême-droite, il est tout à fait possible que le mouvement ouvrier organisé prenne toute sa place, avec son programme et ses méthodes, dans la mobilisation naissante actuelle.

Ne pas se diluer : convaincre de la vaccination une nécessité première et vitale !

Si, en s’opposant à l’autoritarisme sanitaire, la mobilisation exprime une perspective progressiste, on ne peut occulter le fait que la majeure partie des personnes mobilisées nourrissent, de manière plus ou moins consolidée, souvent par hésitation, manque d’information et rejet en bloc de la politique de Macron, un rejet du vaccin. Or, pour commencer à briser les dynamiques épidémiques, quand bien même l’émergence d’autres variants résistants à l’échelle internationale reste possible, il est nécessaire d’atteindre un nombre très important de personnes vaccinées : au moins 90% de la population. Tout comme les gestes barrières et le port du masque, se vacciner ne permet pas seulement de se protéger soi-même mais aussi de protéger les autres, comme le montre notamment l’Institut Pasteur qui affirme que « le risque de transmission à partir d’un individu non vacciné est 12,1 fois supérieur à celui d’un individu vacciné ».

Le rejet du vaccin ne peut cependant aucunement être résolu par la contrainte, en acceptant d’ouvrir des brèches liberticides immenses à l’État et au patronat, et en exposant des secteurs du monde du travail à des sanctions sans précédent. En revanche, convaincre de la généralisation de la vaccination reste une nécessité absolue pour éviter des centaines de milliers de morts supplémentaires et pour en finir avec l’épidémie à l’échelle internationale. De ce point de vue, l’expérience accumulée à l’échelle internationale par la vaccination massive offre des données précieuses, dont témoigne les chiffres publiés par le NHS anglais qui montrent que la vaccination permet d’éviter plus de 55% des contaminations, 90% des hospitalisations et 98% des décès.

Résoudre le fossé qui s’est constitué entre une partie de la population et le vaccin, déconstruire la défiance envers les vaccins, est une nécessité pour toute intervention dans la mobilisation au risque de s’y diluer. Il est de la responsabilité du mouvement ouvrier et des organisations d’extrême-gauche de disputer les consciences des travailleurs contre les obscurantistes, anti-vaxx en tous genres, militants d’extrême-droite et autres confusionnistes. Il faut par ailleurs rappeler ici que toutes les personnes non-vaccinées sont loin d’être anti-vaccins, mais subissent souvent les conséquences d’une gestion totalement erratique du gouvernement. Comme le note Jérôme Martin de l’Observatoire sur la transparence du médicament dans Basta Mag : « La Seine-Saint-Denis est un des départements les moins vaccinés, alors qu’il a été pourtant parmi les plus touchés par la première vague de l’épidémie en 2020. Ce n’est pas parce qu’il y aurait plus d’anti-vaccins en Seine-Saint-Denis, c’est parce que c’est une population qui, du fait notamment des revenus, aussi parfois à cause de la barrière de la langue, de l’exclusion de certains étrangers de la couverture maladie, est confrontée à des inégalités dans l’accès au vaccin. On connaît ces inégalités, elles sont parfaitement documentées. Les collectivités territoriales ont tenté de compenser cela, mais les moyens donnés par l’État ont été totalement insuffisants pour y faire face. »

Pour un programme articulant la question sanitaire et la question sociale

Les directions du mouvement ouvrier ont aussi la responsabilité de lier la lutte contre l’offensive autoritaire de Macron sur le plan sanitaire à la question sociale, et notamment les attaques en préparation contre l’assurance chômage, le régime de retraites, mais aussi le passe sanitaire, qui ouvre la voie à de nouvelles attaques contre le Code du Travail.

Plus en général, les directions syndicales devraient se mettre en première ligne pour lier les revendications pour en finir avec le chômage de masse, comme le partage du temps de travail, mais aussi lutter contre les licenciements qui pourraient s’accélérer avec la fin annoncée du chômage partiel. Des questions qui n’étaient pas totalement absentes des mobilisations samedi. Comme le note à nouveau Radio Bip à propos de la manifestation à Besançon : « Si les questions de la vaccination et de ses conséquences dominent évidemment, l’émergence de préoccupations sociales en filigrane apparaît prendre également de l’ampleur. Un double front qui explique sans doute le succès grandissant de ces rassemblements, surtout à un peu plus de huit mois des prochaines présidentielles. ».

Sur la question sanitaire, il est aussi plus que nécessaire que le mouvement ouvrier se dote d’un programme qui cherche à résoudre la défiance par rapport au vaccin du fait du discrédit de la parole publique. Pour rompre avec cette défiance qui règne sur l’efficacité du vaccin et les technologies ARN messager, la création d’une commission indépendante ou siégeraient des soignants et des représentants de la population, pour prendre connaissance de l’ensemble des données scientifiques, serait fondamental. Ces travaux permettraient de nourrir une campagne dans les lieux de travail, les lieux d’études et les quartiers populaires, pour convaincre de la vaccination et l’organiser au plus près de ceux dont les conditions de vie (travail, isolement) rendent difficile de trouver le temps de s’informer ou de se vacciner. Un tel travail permettrait de lever une grande partie des doutes qui peuvent encore rester sur le vaccin et d’élargir la vaccination.

Finalement, face à la défiance contre la vaccination nourrie par les scandales sanitaires à répétition en lien avec Big Pharma, comme pour le vaccin sur l’hépatite B, il s’agit d’exiger la levée immédiate des brevets sur le vaccin contre la Covid-19, l’expropriation des grandes sociétés pharmaceutiques sous contrôle de leurs salariés, la création de 100 000 lits d’hospitalisation, des embauches massives dans les hôpitaux et les Ehpad et des augmentations de salaire de 500 euros net pour les travailleurs hospitaliers, tous métiers confondus. Des mesures essentielles pour la vaccination en France, mais aussi pour permettre de la développer à l’international, alors qu’elle reste encore à la peine dans de nombreux pays dominés par l’impérialisme, privés de l’accès aux vaccins.

4 Messages de forum

  • Oui , la pseudo gauche valide l’expérimentation génique à but génocidaire et donne même des conseils pour renforcer la "confiance"dans ces "vaccins" .
    Ceci dit , lorsque j’ai moi même annoncé que la pandémie était fabriquée dans les laboratoires militaires , qu’il s’agissait d’un plan mondial mis au point par les oligarchies occidentales , que les mesures iraient jusqu’à l’interdiction de circuler et l’internement pour les récalcitrants , on m’a traité de paranoïaque sur ce site . Alors ???

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    • Salut Edouard,

      Leur but n’est pas génocidaire, mais de tout contrôler, et d’être obéis même à des injonctions absurdes. S’ils voulaient un génocide, c’est loupé. Tout Gibraltar devrait être déjà mort ainsi que plus de la moitié d’Israël et de l’Angleterre, et un tiers de la France.

      Ils n’ont pas fabriqué le coronavirus. J’en suis persuadé. Mais ils ont profité de l’aubaine pour monter le plan dont tu parles. Et tous les pouvoirs n’y participent pas. La Suède, la Biélorussie, etc.

      Il y a eu le confinement qui n’est pas tout à fait une interdiction stricte de circuler, mais il n’y a pas eu encore l’internement des récalcitrants

      Bien à toi,
      do
      http://mai68.org

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      • Tout à fait intéressant …

        Mais pour une avant garde vous devriez être parfaitement au courant des buts et des plans élaborés par les dictatures bourgeoises . Pour ma part je me suis renseigné et les informations que j’ai données sont toutes tirées de sources sures et vérifiées :
        Déclarations et interviews des sieurs ATTALI , GATES , SCHWAB sur la pandémie et le Grand Reset .
        Plan dévoilé par un parlementaire canadien Randy HILLIER indiquant le 14 Octobre 2020 la feuille de route mondiale allant vers les confinements à répétition , la fin des libertés publiques , l’enfermement des récalcitrants à la vaccination et la confiscation de leurs biens .
        Les prévisions de l’agence DEAGEL qui prévoit une"dépopulation" mondiale de 50 à 80 % dès 2025 .
        Les déclarations de Mme DEVIERS-JONCOURT court qui a fréquenté les cercles dirigeants et qui révèle que le vocable " dépopulation y était majoritairement employé depuis la fin de l’URSS en 1990 .
        Et puis tous les FAITS survenus depuis un an et demi et qui confirment TOUS ce plan : utilisation du RItrovil et euthanasie dans les EPHAD au lieu de soins hospitaliers , interdiction des traitements précoces et existants , exclusions et sanctions contre les médecins qui soignent. ETC …

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  • La gauche française est devenue un ramassis de Kollabos immondes ! S’il y a encore quelques personnes lucides là dedans, il leur suffit d’ouvrir les yeux sur la réalité actuelle :

    Plus on vaccine et plus on combat …l’immunité naturelle !!!

    http://mai68.org/spip2/spip.php?article9204

    Maintenant, comprendre la stratégie démographique du système est en réalité complexe, car il n’y a pas d’unité, sur ce point, vu les intérêts contradictoires.

    A terme, la caste-classe banco-centraliste vise un "équilibre écologique" à son profit qui implique une dépopulation planétaire.

    Mais à court terme, il y a encore une lutte entre zones d’influences monétaires, même si interdépendantes, et principalement entre Chine et USA ; Il faut donc encore des consommateurs d’un côté comme de l’autre…

    Et dans la bourgeoisie, il y a encore des fractions qui n’excluent pas le risque d’une guerre à grande échelle, qui nécessite de la chair à canon…

    Mais dans tous les cas, le but premier est l’asservissement des populations. Tout en radotant sa rengaine pseudo-"anticapitaliste", avec son attitude actuelle, la gauche française ne vise qu’à aménager le système, à le rendre encore plus efficace comme moyen d’asservissement.

    Tout en cherchant pitoyablement à se justifier, elle a clairement changé de camp et choisi celui du système.

    Comme on le voit avec ces textes, c’est évident pour les trotskystes, mais ça l’est aussi pour les pseudos-"marxistes-léninistes" du PRCF et consorts (PCRF, PR-C, ROCML, PCOF, OCML-VP, etc…), où on ne trouve tout simplement pas une seule ligne sur la manif du 17 Juillet !!!

    Comment ces gens, dont les "leaders" sont cultivés et bardés de diplômes, ont-ils pu en arriver à un tel degré d’aveuglement et de stupidité ???

    En réalité, les embryons de "débats" de ces dernières années ont montré que cette dérive a des racines anciennes et profondes et que tenter de ramener ne serait-ce qu’une partie infime de cette "gauche" sur les fondamentaux du mouvement prolétarien est juste un effort gaspillé.

    Désormais, un noyau de résistance prolétarienne, s’il doit se former, ne pourra éclore que complètement en dehors de toutes ces mouvances et organisations.

    Luniterre

    Si le N.O.M. est une forme évoluée « moderne » du totalitarisme, la Macronie est donc bien sa succursale en France !

    http://mai68.org/spip2/spip.php?article9194

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