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Comaguer 443 - 30 août 2021 - Nouvelles d’Afghanistan

mercredi 1er septembre 2021, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 1er septembre 2021).

Comaguer n° 443 - 30 août 2021

http://comaguer.over-blog.com

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Nouvelles d’Afghanistan

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Bulletin 443 - Nouvelles d’Afghanistan -30 août 2021

Nous rassemblons dans ce bulletin 3 éclairages sur la situation en A1fghanistan : le premier sur nos considérations géopolitiques, le second sur les femmes à partie d’un texte paru en Italie, le troisième présentant brièvement les principaux chefs de guerre afghans, présentation qui laisse penser que l’instauration à Kaboul d’un pouvoir d’Etat ayant selon la formule célèbre de Max Weber « le monopole de la violence légale » sera une longue marche.

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Du 11 Septembre 2001 au 15 Aout 2021

Les premiers commentaires sur la fuite des Etats-Unis d’Afghanistan s’accordent presque tous pour reconnaitre que le 15 Aout 2021 est le terme d’un période inaugurée par l’annonce officielle de la Guerre contre le terrorisme (GW BUSH devant le Congrès dés le 20 Septembre 2001) et suivie par les premiers bombardements de l’Afghanistan le 7 Octobre de la même année. Dés l’origine la confusion est entretenue entre Al Qaîda et Ben Laden tenus pour organisateurs des attentats de New York et les Talibans au pouvoir à Kaboul depuis 1996 accusés simplement d’héberger Ben Laden. Il est notable qu’aucun afghan ne compte au nombre des auteurs des attentats du 11 Septembre désignés dans les rapports officiels.

Mais tout dater du 11 septembre ne permet pas de situer à sa juste place l’évènement dans la chronologie de la période.

Commençons par le mandat de Georges W Bush. Il prend ses fonctions le 20 Janvier 2001 à l’issue d’une élection contestée dont le contentieux est tranché par la Cour Suprême, décision de justice acceptée par le perdant démocrate Al Gore. Les 20 et 21 Juillet il participe au sommet du G8 (G7 plus Russie) à Gênes. Ce sommet est tenu dans un centre ville en état de siège en raison de l’organisation su place d’un rassemblement Alter / Anti mondialiste qui sera un grand succès de mobilisation internationale mais sera victime d’une répression étatique très brutale. Ce rassemblement fruit du succès du premier forum social mondial de Porto Alegre tenu en Janvier 2001 se poursuivra sous la forme de plusieurs forums sociaux mondiaux mais marquera une sorte de point culminant de ce mouvement né de la contestation par des groupements de base du nouvel ordre capitaliste imposé par les Etats-Unis après la disparition de l’URSS. La répression qu’il a subie à Gênes, la sanctuarisation des dirigeants du « monde libre » à l’intérieur de la zone rouge dans une ville en état de siège a montré la détermination des gouvernements néolibéraux à ne pas se laisser freiner dans leur ardeur anti socialiste (remise en cause permanente des mesures sociales de l’Etat-Providence) et anti tiers-mondiste (application rigoureuse des règles du « consensus de Washington » établies dix ans plus tôt par le FMI et la Banque mondiale et visant à réduire la souveraineté des Etats au profit du grand capital transnational libéré de toute contrainte).

Dans l’arène internationale l’agenda impérialiste est à la mise en œuvre de la libéralisation des échanges suite à la création de l’OMC en 1995 et à la destruction des derniers foyers de résistance à cet ordre comme la Yougoslavie. Pour la Russie dont la population est livrée sans défense aux dépeceurs occidentaux la décennie 90 est celle du grand bond en arrière. La Chine a compris avec la visite de Gorbatchev à Pékin au moment des manifestations de Tien An Men que son tour allait venir. Le PCC écarte sèchement du pouvoir Zhao Ziyang secrétaire général du PCC et les « libéraux gorbatchéviens » du PCC déjà sélectionnés par l’Occident et, convaincu de la nécessité de garantir plus de bien être à la population reprend sous la main ferme de Deng Xiaoping sa marche rapide vers la croissance économique et l’ouverture internationale permettant à la classe travailleuse du pays de se familiariser avec les technologies les plus avancées. Le résultat est là : en 2000 la Chine qui a repris Hong Kong sans combat en 1997 est admise à l’OMC et elle devient rapidement exportatrice nette sur tous les marchés mondiaux amassant dans ses coffres des masses énormes de dollars qu’elle prête à l’occasion aux Etats-Unis qui vivent au dessus de leurs moyens. Le bombardement de son ambassade à Belgrade est venu lui rappeler que la puissance économique ne suffit pas et que la résistance à la domination étasunienne requiert une politique étrangère active. La dissolution de l’URSS en 1991, l’activisme militaire étasunien dans les républiques d’Asie Centrale ex soviétiques comme la chute de l’Afghanistan en 1996 lui ont fait comprendre qu’elle devait protéger ses frontières du Nord et de l’Ouest.

Très attentive à ce qui se passe dans la Russie en crise elle y détecte les pôles de résistance à la domination étasunienne (l’apport de Evgueni Primakov et de sa doctrine à la réflexion stratégique sur le monde d’après l’URSS est central) et crée en 1996 le groupe de Shanghai qui regroupe autour de la Chine et de la Russie Kazakhstan, Kirghizistan et Tadjikistan. Ce groupe va s’élargir et devenir en Juillet 2001 l’Organisation de coopération de Shanghai dont les priorités sont la sécurité collective, et la lutte contre le terrorisme, les séparatismes et les extrémismes. Les leçons de la Yougoslavie et de l’Afghanistan et l’utilisation par les Etats-Unis du terrorisme islamique ont été tirées. La création de l’OCS est accompagnée d’un Traité sino-russe de bon voisinage, d’amitié et de coopération signé le 16 juillet 2001. Ainsi nait voici 20 ans le partenariat stratégique Chine Russie et l‘OCS toujours centrée sur ses objectifs va grandir en accueillant d’abord l’Ouzbékistan puis simultanément l’Inde et le Pakistan (l’Iran est maintenant accepté et sera accueilli officiellement très bientôt).

Le 11 septembre à New-York n’est donc pas un orage éclatant dans un ciel serein mais l’évènement spectaculaire qui autorise et sert de justificatif à la riposte spectaculaire des Etats-Unis à cette émergence stratégique du monde multipolaire qui est la négation politique concrète aujourd’hui devenue matérielle, c’est-à-dire économique et militaire de leur hégémonisme. En quittant Kaboul le 15 aout 2021 l’armée US reconnait qu’elle est désormais en terre étrangère en Asie Centrale. D’autres bases restent à fermer.

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A propos de femmes afghanes

Traduction d’un texte publié par le site italien Contropiano (traduction deepl revue par comaguer)

Afghanistan. Les droits des femmes utilisés pour la propagande de guerre

Par Hejer Charf

Je repense aux images triomphantes de femmes afghanes retirant leur burqa il y a 20 ans, grâce à l’armée américaine. Soudain, ces images semblent piégées, précaires, futiles ; elles sont aussi tristes et vulnérables que celles des femmes terrorisées par la victoire des talibans aujourd’hui.

"Ce sont des trophées de guerre, ce sont des cibles militaires. En ce sens, nous pouvons dire que le visage est, dans tous les cas, défiguré, et que c’est l’une des conséquences philosophiques et visuelles de la guerre elle-même", écrit Judith Butler dans "Precarious Lives". Les pouvoirs du deuil et de la violence".

En novembre 2001, après l’invasion de l’Afghanistan par les États-Unis et leurs alliés, George Bush a déclaré : "Le drapeau américain flotte à nouveau sur notre ambassade à Kaboul (…). Aujourd’hui, les femmes sont libres (…). Les mères et les filles d’Afghanistan étaient prisonnières dans leurs propres maisons, avec interdiction de travailler ou d’étudier". Le 15 août 2021, les talibans prennent Kaboul et reprennent le pouvoir en Afghanistan.

Les djihadistes ont rassuré dès le début : "Les femmes ont été les principales victimes de plus de 40 ans de crise en Afghanistan. L’Émirat islamique d’Afghanistan ne veut plus que les femmes soient des victimes. Elle est prête à leur offrir un environnement de travail et d’étude, ainsi qu’une place dans diverses installations, conformément à la loi islamique et à nos valeurs culturelles".

Le visage moderne des fondamentalistes islamiques en quête de légitimité internationale n’est pas convaincant. Les femmes afghanes ne croient pas un mot de leur discours modéré. L’art d’utiliser les femmes est un vieux truc de guerre que les Américains et les mollahs pratiquent sans honte.

La libération des femmes a été un alibi utilisé par les Américains pour justifier une "guerre contre le terrorisme" qui a dévasté l’Afghanistan - l’un des pays les plus pauvres du monde -, tué des centaines de milliers de civils, donné du pouvoir à une classe politique corrompue et aux partenaires des seigneurs de la guerre, et renforcé et légitimé les extrémistes religieux.

L’intervention américaine a bénéficié aux femmes qui vivent à Kaboul et dans les grandes villes. Elles sont instruites, professionnelles : journalistes, juges, médecins, artistes, fonctionnaires et autres. Elles ont transformé leurs communautés, leurs villes.

Les femmes rurales vivent près des zones de conflit, sont soumises à un ordre tribal traditionnel et n’ont accès à rien. 70 % des femmes afghanes sont analphabètes.

Les États-Unis prétendent avoir réussi dans leur mission d’éducation du peuple afghan. Azmat Khan, un journaliste d’investigation américain, a réalisé une étude sur les écoles en Afghanistan : "Ghost Students, Ghost Teachers, Ghost Schools".

"J’ai passé beaucoup de temps à enquêter sur les écoles financées par les États-Unis en Afghanistan. On aimerait les considérer comme le succès intouchable de la guerre et affirmer que les États-Unis ont radicalement transformé l’éducation des enfants afghans, en particulier des filles, au cours des 20 dernières années.

J’ai examiné de près les écoles financées par les États-Unis et j’ai choisi 50 écoles dans 7 provinces qui sont des zones de guerre, je suis allé en Afghanistan pour les voir. Dix pour cent de ces écoles n’ont jamais été construites ou n’existent plus. Une grande majorité d’entre elles sont en train de s’effondrer.

Par exemple, il y avait une école qui avait disparu. Il s’avère qu’elle a été construite dans le village d’un chef de police afghan allié des États-Unis, Abdul Raziq, connu pour de nombreuses violations des droits de l’homme. Et le responsable local de l’éducation a répondu : "Oui, nous l’avons construite ici, mais il n’y a pas eu d’enfants dans ce village pendant trois ans, donc aucun élève n’a fréquenté l’école, qui n’a jamais ouvert ses portes".

Dans un autre cas, l’école où je suis arrivé était vide, la construction était incomplète, jamais terminée, et tous les enfants étaient de l’autre côté de la rue, dans une mosquée, recevant une éducation religieuse, et non le programme des livres. J’ai essayé de découvrir ce qui s’était passé ; il s’est avéré que le contrat de construction de l’école avait été attribué au frère du gouverneur du district, qui a détourné l’argent, et l’école n’a jamais été terminée. (…)

Ainsi, même une chose aussi noble et digne d’efforts que l’éducation s’est enlisée dans ce genre de corruption et de marchandage. Et si nous devions comprendre pourquoi, je pense que les objectifs de la lutte contre le terrorisme ont été incorporés dans tous les aspects du projet américain en Afghanistan".

Joe Biden déclare que les États-Unis ne sont pas allés en Afghanistan pour construire une nation, ni pour libérer les femmes, mais pour protéger la patrie des attaques terroristes. Les objectifs de l’invasion, annoncée en 2001, étaient de capturer Ben Laden, de détruire Al-Qaida et de renverser le régime taliban.

Le président Biden a mis en pratique l’accord signé entre Donald Trump et les talibans, sans la présence du gouvernement afghan, à Doha, au Qatar, le 29 février 2020 : les Américains et les talibans se sont engagés à ne pas s’attaquer mutuellement. Un bon accord entre mercenaires. Après eux, le déluge.

Biden, dont le cynisme augmente de jour en jour, rejette toute responsabilité à l’égard du peuple afghan et accuse l’armée afghane de ne pas se battre pour son propre peuple. On peut se demander si Joe Biden ne recommence pas à avoir des "petits ratés", comme lorsqu’il a appelé Donald Trump "George".

Les États-Unis oublient leur part de brutalité dans la violence qui touche le monde. Et l’Afghanistan en est le funeste exemple. Ils ne reconnaissent pas les conséquences historiques et tragiques de leur déstabilisation de l’Afghanistan dans les années 1980 et de leur soutien aux moudjahidines.

Les invasions, les injustices de l’Amérique arrogante produisent des générations d’ennemis. L’armée afghane que Bush et d’autres ont construite est largement composée de simples soldats, dont la plupart sont analphabètes. Après une brève formation, et des manuels qu’ils ne pouvaient pas lire, ils ont été envoyés au front.

Souvent, ils ne recevaient pas leur salaire, ou les commandants volaient leur nourriture et la vendaient sur le marché. Plus d’un soldat sur cinq a été tué. Police et armée nationale afghanes : plus de 66 000 morts. Armée américaine : 2 448 morts. Civils afghans : plus de 4 745 morts.

Sous l’administration Obama, l’Afghanistan est devenu le pays le plus bombardé par des drones dans le monde. En 2019, Trump a battu le record en envoyant 7 423 bombes sur la population afghane. L’Afghanistan a été le terrain d’essai des nouvelles armes américaines.

En 2017, ils ont largué leur plus puissante bombe non nucléaire, "la mère de toutes les bombes" : la MOAB. Lisez les "Afghanistan Papers" sur la vérité de la guerre menée par les États-Unis.

Pendant de nombreuses années, l’Afghanistan n’a pas fait la une des journaux ; c’était le pays de la guerre oubliée, 20 ans de guerre sans victoire, sans stratégie. En 2003, deux ans après l’invasion, les États-Unis ont négligé l’Afghanistan et sont allés détruire un autre pays, l’Irak, cette fois au nom de la démocratie. Les États-Unis nient leur grande responsabilité dans la déstabilisation et la destruction de cette partie du monde.

Malalai Joya, la célèbre députée féministe afghane - de 2005 à 2007 - qui a été expulsée du parlement pour son franc-parler, n’a cessé de mettre en garde :

"Il ne peut y avoir de véritable démocratie dans un pays sous les armes des seigneurs de la guerre, de la mafia de la drogue et de l’occupation. Hamid Karzai et l’Occident sont complices de ces criminels. L’Amérique et ses alliés criminalisent notre pays meurtri, le transformant en une terre de guerres tribales et de pouvoir pour les propriétaires de champs de pavot. Seigneurs de la guerre, seigneurs de la drogue, seigneurs des ONG : la sainte trinité de la corruption.

Il n’y a qu’une seule solution aux maux de l’Afghanistan, et c’est de mettre en avant les forces démocratiques, et non les seigneurs de la guerre. La vie d’une femme en Afghanistan n’est pas plus importante que celle d’un oiseau. La seule façon de faire progresser la démocratie dans notre pays serait de protéger et de soutenir les intellectuels et les partis démocratiques existants. On y trouve des partis politiques, des militants politiques, des travailleurs sociaux.

Pourquoi aucun dirigeant occidental ne veut-il reconnaître l’existence même d’une force progressiste en Afghanistan qui pourrait émerger et jouer un véritable rôle ?"

Cette guerre devait se terminer. Elle se termine au même endroit où elle a commencé, ce qui n’est pas très surprenant mais extrêmement révoltant. Une fois de plus, le peuple afghan a été jeté en enfer. Des milliers de personnes tentent désespérément de prendre l’avion pour échapper au régime sanglant des talibans.

Un Afghan accroché à un avion militaire américain, entre ciel et terre, tombe raide mort. Cette image est aussi horrible que celle du World Trade Center, "The Falling Man", un Américain, en l’air, en chute libre, mourant. Les deux images ne se vengent pas, elles sont victimes de la même horreur, elles proclament leur vulnérabilité, leur humanité commune, notre responsabilité.

" Le visage, c’est l’autre qui me demande de ne pas le laisser mourir seul, comme si le laisser, c’était devenir complice de sa mort. (…) Dans l’éthique, le droit à l’existence de l’autre a une prédominance sur le mien, une prédominance qui se résume dans le commandement : ’Tu ne tueras pas’, ne pas mettre en danger la vie de l’autre ", écrit Emmanuel Levinas dans " Éthique et infini ".

Les États-Unis ont perdu la bataille ; ils ont battu en retraite, laissant derrière eux la souffrance, la peur et l’incertitude. Joe Biden n’a même pas prévu de stratégie de sortie pour protéger les plus vulnérables, les femmes qui sont en danger de soumission, de mort. Les Talibans font déjà du porte à porte, dressant des listes de personnes à abattre. Est-il possible que l’armée la plus puissante du monde soit incapable d’évacuer quelques milliers de personnes ?

La réponse : les femmes afghanes. Les Afghans ont besoin de la solidarité du peuple ; les mouvements sociaux du monde entier ont démontré leur force. Aujourd’hui, ceux qui parlent des femmes afghanes sont solidaires des peuples du monde.

L’appel de Malalai Joya qui a choisi de vivre et de résister en Afghanistan : "Mon peuple, le peuple sans voix et souffrant d’Afghanistan. Nous faisons appel à la solidarité des amoureux de la justice dans le monde entier. Nous faisons appel à la solidarité du mouvement anti-guerre, des mouvements laïques, de paix et de justice, des mouvements féministes. Ne décevez pas le peuple afghan. Ne les laissez pas oublier l’Afghanistan à nouveau. Ces terroristes qui les ont mis au pouvoir et cette guerre qu’ils mènent sur le sort du peuple afghan".

* Producteur, réalisateur et scénariste de films canadiens d’origine tunisienne. Elle a réalisé les longs métrages "Béatrice un siècle", sur la vie et les combats de Bice Béatrice Slama, et "Autour de Maïr", un documentaire sur le féminisme et l’écriture féminine, ainsi que de nombreux courts métrages sur des thèmes variés, disponibles sur son site internet.

27 août 2021

Note Comaguer : les paragraphes relatifs à la « construction » des écoles font écho à de nombreux autres témoignages concernant le détournement par les talibans ou par des seigneurs de guerre de nombreux crédits d’aide déversés largement dans tout le pays pendant 20 ans. Une partie des milliards de dollars tombés du ciel OTANIEN a été détournée.

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Les seigneurs de guerre en Afghanistan

Ils tiennent une place particulière dans la mosaïque afghane. Tous ont participé à lutte contre les soviétiques. Ils s’appuient chacun sur une fraction ethno linguistique de la population. Ils se sont souvent opposés les uns aux autres. Ils ont des relations à l’étranger des armes, de l’argent gagné ou extorqué, s’allient au pouvoir central afghan lorsqu’il ménage leurs prébendes.

1-Massoud père et fils

Le commandant Massoud, lion du Panshir (nord-est du pays) a été utilisé par l’occident pour lutter contre les talibans à partir de 1996. Il a été assassiné par Al Qaida le 9 septembre 2001 Son fils Ahmad né en 1989 vient d’émerger pour jouer le même rôle.

2-Gulbuddin Hekmatyar (né en 1947)

Représentant l’ethnie pachtoune, la plus nombreuse dans le pays il a été soutenu par les services secrets pakistanais pendant la guerre contre les soviétiques. Adversaire de Massoud qu’il considère comme un islamiste trop modéré il s’est exilé au Pakistan après 2001 il a été réintroduit dans le jeu afghan par le président en fuite Ashraf Ghani à la suite de la levée par l’ONU en 2017 de son statut de terroriste. Il est alors rentré dans Kaboul à la tête de ses troupes.

3-Rachid Dostom (né en 1954)

Sans doute le plus sinueux de tous, il a été allié successivement avec les deux précédents. Réfugié en Turquie il a été réintroduit lui aussi dans le jeu par Ghani comme vice président de la République et depuis mai 2020 chef des armées afghanes. Cet échec retentissant l’a conduit à fuir en Ouzbékistan. Il appartient à la communauté ouzbek d’Afghanistan

4-Ata Mohammad Noor (né en 1964)

Considéré comme le plus riche d’entre eux y compris par l’hebdomadaire britannique The Economist et représentant la minorité tadjik il a fui Mazar el Sharif en Août 2021 et attend lui aussi son heure en Ouzbékistan. Il s’est dans le passé opposé militairement à Dostom pour le contrôle du nord du pays puis un accord ayant été trouvé il fut nommé gouverneur de la province de Balkh dont il était l’homme fort par le président Karzaï puis remercié en 2018 par le président Ghani. La province de Balkh contrôle la frontière stratégique avec l’Ouzbékistan. Probablement le plus proche des impérialistes anglo-saxons.

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