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Décapant !!! (Suite !) D’après les Grundrisse de Marx, le passage du capitalisme au banco-centralisme est en marche...

vendredi 24 septembre 2021, par Luniterre

Suite à une tentative de correspondance du camarade Viriato à propos du banco-centralisme avec le MLPD, un parti allemand pseudo-« marxiste-léniniste », en réalité maoïste, nous avons pu échanger avec lui sur cette correspondance et cela l’a amené à lire et commenter, avec des questions pertinentes, notre réponse au camarade René Sansa, qui, lui, reste critique de notre très brève définition du banco-centralisme :

Décapant !!! Le capitalisme et-il déjà derrière nous ? Et si oui, qu’est-ce qui a pris sa place ???

http://mai68.org/spip2/spip.php?article9688

__ « Dis moi, il n’y aurait pas une contradiction logique dans cette phrase de ton texte ?

"Si la plus-value extraite ne permet pas d’élargissement réel, en raison des besoins de réinvestissement en capital fixe, il n’y a plus, concrètement, de base d’élargissement possible du capital total."

S’il y a "réinvestissement en capital fixe" il y a bel et bien "élargissement du capital total" non ? Comment peut donc avoir réinvestissement en capital fixe, donc bâtiments, machines, etc, sans avoir une augmentation du capital ? Par la réduction du capital variable ? Mais comment le mesures-tu aujourd’hui à un moment où, malgré la tendance, il n’y a jamais eu autant des prolétaires au monde ?

Car, le Capital est Capital fixe plus Capital variable et si l’un augmente et l’autre reste constant ou augmente aussi, l’ensemble doit augmenter aussi. »

__ « Par ailleurs, j’aurais plutôt écrit : « du fait de la baisse rentabilité du capital variable, la plus-value extraite ne permet pas de réinvestir l’ensemble du profit et une large partie part dans la spéculation et/ou dans l’élargissement de la dette »

Donc cela me confirme dans mon idée que ce que tu pointes est encore une tendance et que la chute des cheveux n’est pas encore suffisamment prononcée pour parler de calvitie… Toute la divergence est une question de mesure de la tendance. »

__ « Ceci est plus correct et intéressant mais, je m’excuse, dessine une tendance, forte peut-être mais encore une tendance qu’il faudrait mesurer très justement :

"C’est le « Canada dry » du capitalisme, que j’ai appelé banco-centralisme, et qui dérive, sous cette fausse apparence de capitalisme, vers le monopole total de toutes valeurs d’usage, contrôlé directement, in fine, par les Banques Centrales, et qui ne peut plus être, par définition, du capitalisme, dans la mesure où il finance à la fois, par la simple création monétaire, la production et la consommation."

Le "contrôle totale" des valeurs d’usage, est-ce sufisant pour changer qualitativement la dénomination "capitalisme" ? Ou s’agit-il d’une forme nouvelle d’un mode de production qui est encore, et partout au monde, actif malgré ses impairs et sa progressive dépendance forcée aux nouvelles conditions et "sauvé" et subordonné à la direction des banques centrales ? »

__ « Aurais-tu une citation ou un chapitre, en français ou en espagnol, ce serait plus facile, sur ceci :

"notamment et surtout, dans les Grundrisse, qui sont sans la moindre ambiguïté sur le sujet, et précisément, sur l’intégration du travail intellectuel au capital fixe !" …Merci d’avance !

[Cette question est en rapport avec la correspondance du MLPD, en opposition à notre article :

« Great Reset » : le banco-centralisme est-il un « complot pervers » ou simplement la conséquence incontournable d’une évolution systémique ?

http://mai68.org/spip2/spip.php?article7752

…Mais elle est néanmoins aussi en rapport, évidemment, et comme on va le voir, avec les questions de fond abordées par le camarade Viriato.]

******************

RÉPONSE TML >>>

Pour reprendre les choses à la base, et si tu relis simplement :

« Le principe du capitalisme, selon Marx, et selon moi aussi, c’est d’investir une somme d’argent dans le cycle productif en vue de l’élargissement de cette somme par la plus-value sur le travail humain. »

« plus-value sur le travail humain », et plus précisément, sur le travail productif …de plus-value ! Evidemment, cela parait être redondant, une lapalissade, si tu veux, que j’ai donc voulu éviter dans l’article, mais qui est nécessaire pour revenir, précisément, à la base.

Il est évident qu’avec le développement des forces productives, le capital fixe s’élargit en permanence, et c’est donc même le problème, toujours plus, en proportion du capital variable.

Evidemment, jusqu’à un certain stade de développement, cela fait partie intégrante de l’élargissement du capital total, et tu as bien raison de remarquer ce point et donc de poser ta question, question intelligente, donc, et du genre à faire avancer le débat.

Ceci dit, il est clair que le réinvestissement en général, et dans le capital fixe en particulier, ne se fait qu’en vue de conserver une marge de rentabilité, calculée en fonction des prix du marché, et non de la valeur réelle du bien produit. Et comme on voit rarement le capitaliste y renoncer, il se l’octroie, cette marge, sous forme de dividendes et de salaires de PDG, sous une forme ou sous une autre, et ensuite, il réinvestit, s’il en reste assez, ce qui en fait, est rarement le cas, et donc, il s’endette, ou plutôt, endette l’entreprise, en vue du réinvestissement qui lui parait nécessaire.

De sorte que la partie qui sort, sous forme de dividendes, cesse d’être capital, et que la partie investie sous forme de crédit est réinvestie au titre de valeur d’usage du capital, sous forme de machinerie, et constitue une partie improductive du capital, en termes de plus-value, tant qu’elle n’est pas mise en mouvement par du capital variable (main d’œuvre ouvrière). En fait, s’il s’agit de machines automatiques/robotisées, elle reste une valeur d’usage et se reproduit comme telle, sans plus-value réelle, même si elle est réalisée à nouveau en tant que capital à travers la production et sa vente, au prix du marché.

Il y a donc reproduction de la valeur d’usage du capital fixe, et même élargissement de celui-ci, qui n’existait pas avant investissement, dans la mesure où la dette est remboursée, mais il n’y pas élargissement du capital total, en termes de valeur créée, autre que valeur d’usage. Pas de plus-value.

S’il y a plus-value, elle est limitée et proportionnelle à la partie du capital variable mis en mouvement, c’est-à-dire zéro, dans le cas d’une machinerie entièrement automatique/robotisée, et à évaluer en fonction du rapport C/V [C. Fixe/Variable] dans le cas non-nul, mais qui est donc de plus en plus faible, même en cas de « plein-emploi » ou quasi, comme c’était par exemple le cas aux USA avant le covid… Sinon, il n’y aurait pas eu de crise, même dite « du covid » !

Le prix du marché, lui, est fonction de la demande, et peut donc être supérieur à la valeur réelle, en fonction de la masse monétaire en circulation.

Et qu’elle circule sous forme de salaires de travailleurs productifs ou non productifs, cela ne fait pas de différence, à priori, en terme de réalisation du capital par la vente.

Pourtant, en terme d’élargissement du capital total, c’est-à-dire de valeur réellement crée, cela fait une différence, dans la mesure où la réalisation du capital fixe reste la reproduction de celui-ci, toujours sans plus-value.

La marge bénéficiaire due au décalage entre prix et valeur reste du capital fictif, dans la mesure où il n’est que la contrepartie, pour l’essentiel, d’un investissement lui-même issu du capital fictif, le crédit.

Il y a donc bien un cycle de reproduction, et même, dans une certaine mesure, d’élargissement du capital fixe, par le biais du capital fictif, du crédit, de la dette et de la masse monétaire en expansion constante…

Pratiquement depuis le début de cette « crise du covid », en Mars-Avril 2020, c’est ce que j’explique sous différentes formes et approches !

Donc, vu par le petit bout de la lorgnette, genre Gérard Bad, Robert Bibeau, MLPD, etc… il peut sembler, voire même être « affirmé » que le capital total continue de s’élargir, formellement, et même, en chiffres impressionnants.

En réalité, et si on analyse en termes de valeur crée, il s’agit de valeur d’usage, et compensée, sur le marché « commercial » par une augmentation de la masse monétaire et de la dette, sans que ce processus puisse s’inverser, et la dette être réellement remboursée par la plus-value, chroniquement de plus en plus insuffisante à mesure que ce processus avance.

C’est pourquoi, faute de retrouver de la plus-value, le système a fondamentalement intérêt à mettre un coup d’arrêt au développement des forces productives, de plus en plus stériles, et à concentrer, pour l’usage de la classe dominante, le reste des ressources disponibles.

C’est pourquoi la crainte « complotiste », quasi « mystique », d’une stratégie de « dépopulation » initiée par les classes dominantes, est tout à fait fondée, en termes de perspective politique et économique, à moyen terme, sinon à court terme, et constitue une sorte de réveil instinctif de la conscience collective, sinon de la conscience de classe. Une sorte d’« instinct de survie » face à la pression actuelle, dite « dictature sanitaire », mais dictature totalitaire tout court, en fait !

Autre point de tes questions, un monopole absolu de toutes valeurs d’usage n’est plus capitaliste, puisqu’il n’a plus besoin d’élargissement du tout, que ce soit sous une forme ou sous une autre, mais décide simplement de qui a le droit et les moyens de survivre, et de qui doit simplement être socialement éliminé, c’est-à-dire physiquement aussi, en pratique.

A ce stade, le cycle de la dette peut même trouver une sorte d’ « équilibre » entre production et consommation, au gré du pouvoir et de sa « répartition » de la monnaie entièrement et directement banco-centralisée, de la Banque Centrale elle-même à la « poche » informatisée du « consommateur » survivant et docile. Projet déjà en cours de réalisation en Chine et à l’étude à la BCE, à la FED…

Autre point, la question de l’intégration du travail intellectuel au capital fixe :

« Die Akkumulation des Wissens und des Geschicks, der allgemeinen Produktivkräfte des gesellschaftlichen Hirns, ist so der Arbeit gegenüber absorbiert in dem Kapital und erscheint daher als Eigenschaft des Kapitals, und bestimmter des Capital fixe, soweit es als eigentliches Produktionsmittel in den Produktionsprozeß eintritt. »

« L’accumulation de connaissances et de compétences, les forces productives générales du cerveau social, sont ainsi absorbées en capital vis à vis du travail et apparaissent donc comme une propriété du capital, et caractéristique du capital fixe, dans la mesure où il entre dans le processus de production comme un moyen réel de production. »

Marx, Grundrisse, 1857

C’est dans le fragment que j’ai traduit pour R. Sansa, et republié à la suite de l’article, sur Agoravox, également !

En espérant avoir répondu, pour l’essentiel, à tes excellentes questions. Bien entendu, tout cela mériterait encore des développements et des précisions, mais il y en a déjà pas mal dans les divers articles sur le sujet, encore accessibles et en liens sur VLR.(*)

Amicalement,

Luniterre

(* Récent sur le sujet, et répond également à la question, vue sous l’angle du relatif maintien actuel de l’emploi :

« Aux âmes damnées (…du banco-centralisme), la valeur n’attend point le nombre des années (…pour disparaître !)…

http://mai68.org/spip2/spip.php?article9503 )

A PROPOS DE LA RÉALITÉ ACTUELLE DE LA "PANDÉMIE" :

Du « blob » comme antithèse du « blabla » autour du covid 19… !

http://interfrsituation.eklablog.com/du-blob-comme-antithese-du-blabla-autour-du-covid-19-a209605536

POUR ALLER PLUS LOIN SUR LE FOND ECONOMIQUE :

L’ONU DÉCLARE OFFICIELLEMENT LA « GUERRE ÉCONOMIQUE » …CONTRE LES PEUPLES, EN RÉALITÉ, ET POUR LE COMPTE DES BANCO-CENTRALISTES !

http://mai68.org/spip2/spip.php?article8833

Mort cérébrale du capitalisme, mort cérébrale de la gauche !

http://mai68.org/spip2/spip.php?article8724

“Le Crime du Garagiste” – Le Casse Banco-centraliste !

http://mai68.org/spip2/spip.php?article8195

« Great Reset » : le banco-centralisme est-il un « complot pervers » ou simplement la conséquence incontournable d’une évolution systémique ?

http://interfrsituation.eklablog.com/great-reset-le-banco-centralisme-est-il-un-complot-pervers-ou-simpleme-a209547684

NOUVEAU !!! >>>

« Aux âmes damnées (…du banco-centralisme), la valeur n’attend point le nombre des années (…pour disparaître !)…

http://mai68.org/spip2/spip.php?article9503

« Merveilleux » Monde d’Après : face à l’émergence du banco-centralisme, quelle forme de Résistance ?

http://mai68.org/spip2/spip.php?article6329

Paradoxe et suspense économique en 2021 : le Capital atteindra-t-il, ou non, le Nirvana par la Dette Mondiale ?

http://interfrsituation.eklablog.com/paradoxe-et-suspense-economique-en-2021-le-capital-atteindra-t-il-ou-n-a209197288

SUR LE CONTEXTE :

A propos du N.O.M. comme forme évoluée « moderne » du totalitarisme, …et de son « Innommable » succursale en France !

http://interfrsituation.eklablog.com/a-propos-du-n-o-m-comme-forme-evoluee-moderne-du-totalitarisme-et-de-s-a209538864

« PREMONITOIRE » ??? Mars 2015, la BCE met en œuvre son premier « Quantitative Easing »… Sur RTL François Lenglet « crache le morceau » sur la réalité du banco-centralisme… !

http://interfrsituation.eklablog.com/premonitoire-mars-2015-la-bce-met-en-oeuvre-son-premier-quantitative-e-a209230140

Autre pays, autres mœurs, débusquée en Inde, une responsable de l’OMS, « Criminelle de guerre sanitaire » ? Comment désigner les génocidaires mondialistes ?

http://mai68.org/spip2/spip.php?article9237

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