VIVE LA RÉVOLUTION
Accueil du site > Comment publier un article > Comaguer 448 - 6 octobre 2021 - Pour la réunification de la Corée (...)

Comaguer 448 - 6 octobre 2021 - Pour la réunification de la Corée (PDF)

jeudi 7 octobre 2021, par SUN TZU (Date de rédaction antérieure : 7 octobre 2021).

Comaguer n° 448 - 6 octobre 2021

http://comaguer.over-blog.com

***

Pour la réunification de la Corée

***

Version PDF : http://mai68.org/spip2/IMG/pdf/Coma…

***

Une délégation du Parti démocratique du peuple de Corée (People’s democratic party- PDP) était invitée à la fête de l’Association nationale des communistes qui s’est tenue les 2 et 3 Octobre à Gémenos (13) dans les locaux de la coopérative ouvrière SCOP-TI. Ce parti, créé en 2016, s’est fixé comme objectif la réunification de la Corée.

La Corée violemment colonisée par l’impérialisme japonais de 1910 à 1945 aurait pu retrouver son unité historique et sa souveraineté mais l’impérialisme étasunien prenant la place de l’impérialisme japonais défait s’y est opposé.

En effet au moment de la capitulation officielle du Japon conformément aux engagements pris par Staline à Potsdam la Corée est occupée au Nord par les troupes soviétiques qui viennent d’infliger une défaite définitive à l’armée japonaise de Mandchourie qui va concrétiser l’effondrement militaire de l’empire japonais et au Sud par l’armée étasunienne. Ce découpage adopté à Potsdam confirme que les Etats-Unis ont tout fait pour éviter un partage du Japon vaincu entre eux et l’URSS ce qui aurait produit une situation analogue à celle de l’Allemagne. La ligne de front de la guerre froide déjà commencée ne s’est donc pas établie sur le sol du Japon mais sur le sol de la colonie coréenne avec la complicité d’un Etat sud-coréen fabriqué par les Etats-Unis. Cette division dure encore.

La guerre de Corée qui de 1950 à 1953 a détruit l’économie des deux parties du pays n’a fait que maintenir la ligne de partage de la péninsule telle qu’elle était en Aout 1945 et cette ligne n’est garantie par aucun traité international mais par un simple accord d’armistice le 27 Juillet 1953.

Cet accord est signé par l’ONU, la République populaire et démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) et la République populaire de Chine qui a combattu aux côtés de l’armée de la RPDC.

Deux surprises et deux explications :

  • 1- L’ONU est en l’occurrence le représentant des Etats-Unis car c’est elle qui à la demande des Etats-Unis a riposté à la tentative d’unification militaire de la péninsule par la RPDC. La décision indispensable du Conseil de Sécurité pour engager l’ONU dans cette guerre n’a été possible que parce que l’URSS refusait d’y siéger tant que le siège de la Chine à l’ONU serait occupé par Taiwan et pas par la Chine populaire au pouvoir à Pékin depuis 1949. Donc c’est l’ONU belligérante qui signe l’armistice mais c’est une armée étasunienne de plus de 800 000 hommes qui mène les combats avec l’appui d’un corps expéditionnaire plurinational sous drapeau onusien.
  • 2- La Corée du Sud ne signe pas. Se confirme ainsi la situation de dépendance coloniale de cette nouvelle république. Elle est dirigée de 1948 à 1960 par un autocrate : Syngman Rhee l’homme des Etats-Unis qui, contesté dans son pays, s’enfuit en 1961, à bord d’un appareil de l’armée américaine, à Hawaï où il finira ses jours.

« L’économie de vitrine » mentionnée dans le texte du PDP s’inscrit dans une vaste opération de géo-économie stratégique lancée par les Etats-Unis pour encercler la Chine populaire par un chapelet de « dragons » : Corée du Sud, Taiwan, Hong-Kong, Singapour dont les performances économiques, favorisées par un accès facile aux technologies les plus avancées, sont destinées à montrer aux masses chinoises et asiatiques les capacités de développement du capitalisme occidental.

Dans ce schéma, la transformation à marche forcée de l’économie sud coréenne est conduite par le général dictateur Park Chung Hee. Il prend le pouvoir avec la bénédiction des Etats-Unis par un coup d’état en 1961 et finit en 1979 assassiné dans son bureau par le chef des services secrets à la grande satisfaction des Etats-Unis qui commençaient à le trouver encombrant et préféraient donner un vernis démocratique à la colonie. Il était au contraire bien utile quand il envoyait 300 000 soldats coréens combattre au Vietnam contre l’ANL.

L’emprise militaire des Etats-Unis sur la Corée du Sud n’a pas diminué pour autant. Aujourd’hui encore 35000 soldats étasuniens stationnent en permanence sur le sol coréen aux frais de la Corée et des manœuvres militaires régulières importantes mettent en circulation autour de la péninsule la puissante armada nucléarisée (marine, sous marine et aérienne) du colonisateur.

Le texte qui suit est la traduction française telle qu’elle nous a été remise par le PDP du texte anglais lu le 3 Octobre à la fête de l’ANC par la porte parole de sa délégation .

***

La lutte du peuple coréen contre l’impérialisme américain et l’OTAN

De 1910 à 1945, durant 36 ans, les Coréens ont mené la lutte armée et le « soulèvement de tout le peuple » contre l’impérialisme japonais, ce qui a permis de libérer la Corée. Cependant, l’impérialisme américain a remplacé l’impérialisme japonais en Corée, et cette dernière a été divisée en deux et colonisée à nouveau. Comme le montre la « Proclamation n° 1 » de Mac Arthur du 7 septembre 1945, les forces américaines sont entrées en Corée comme une armée d’occupation. A cause de l’armée américaine stationnée sur le territoire sud-coréen, les forces pro-japonaises sont réapparues devenant des forces pro-américaines. En conséquence, la Corée n’a pas connu la justice qu’un pays comme la France a pu mettre en œuvre contre les forces pro-allemandes après la Seconde Guerre mondiale. En outre, au cours des trois années de la guerre de Corée, de 1950 à 1953, 5 millions de Coréens du Nord (2,5 millions) et du Sud (2,5 millions) ont trouvé la mort. La plupart d’entre eux étaient des civils innocents massacrés par les bombardements de l’armée américaine.

Après la guerre de Corée, dans un pays complètement anéanti, les Coréens, tant au nord qu’au sud, ont reconstruit l’économie par la force du peuple et se sont relevés des ruines de la guerre. Certes, la Corée du Nord a avancé vers la voie du socialisme promu par les forces révolutionnaires de la classe ouvrière ont présentée après la Libération. La Corée du Sud s’est, elle, engagée sur la voie d’un capitalisme subordonné et déformé revêtant un caractère néocolonial sous la domination américaine. Ainsi, la situation et la vie sont devenues complètement différentes au nord, avec le socialisme, et au sud, avec le capitalisme, et donc, les États-Unis instaurant au sud une « économie de vitrine (window economy) » pour que la désastreuse économie soutienne la comparaison avec le nord. Plus concrètement, les Etats-Unis ont transféré les industries chimiques, lourdes et polluantes, d’abord au Japon, puis du Japon en Corée du Sud. Ainsi, la Corée du Sud a acquis l’image somptueuse d’un pays capitaliste développé, mais ce n’était qu’une apparence puisque, en réalité, elle s’est complètement décomposée de l’intérieur, et est devenue une société entièrement subordonnée et déformée. L’économie sud-coréenne est subordonnée et déformée dans son processus de production : tous les segments, tels que la technologie, les ressources en matières premières et les marchés, sont subordonnés aux capitaux étrangers, tandis que les secteurs de l’industrie, lourde et légère, et de l’agriculture sont détruits et fragmentés. La société sud-coréenne est devenue une société qui ne peut pas marcher par elle-même, qui ne peut vivre que grâce aux exportations. Comme on dit, « le distributeur automatique du billets Corée (Corea ATM) » crache de l’argent quand on appuie sur le bouton et il est facile de « tondre les moutons », la Corée du Sud devenant un instrument dans la quête de profits élevés des monopoles. Dans le même temps, en obéissant aux ordres de l’impérialisme américain, la Corée su Sud est devenue, au niveau militaire, une tête de pont pour l’invasion du continent avec pour cible la Corée du Nord, la Chine et la Russie, et, au niveau diplomatique, le tampon en caoutchouc.

Ainsi, pour l’impérialisme américain, la Corée du Sud est un point d’appui stratégique qu’il ne peut pas lâcher. Selon les circonstances, si, dans une situation extrême, une guerre éclate dans la péninsule coréenne, cette guerre pourrait être féroce et même devenir nucléaire en opposant la Corée du Nord, la Chine et la Russie d’une part, et l’impérialisme américain, le militarisme japonais et l’impérialisme européen d’autre part.

C’est pourquoi le secrétaire général de l’OTAN, organisation qui réunit l’impérialisme européen et l’impérialisme américain, a déclaré publiquement que l’OTAN interviendrait immédiatement en cas de guerre en Corée, et, récemment, les porte-avions et sous-marins nucléaires britanniques et français ont été déployés dans le Pacifique occidental pour mener des opérations conjointes avec l’armée américaine afin de provoquer la Chine et la Corée du Nord. Dans le même contexte, les États-Unis ont élaboré leur stratégie indopacifique en regroupant autour d’eux le Japon, l’Inde et l’Australie pour isoler la Chine et la Corée du Nord. Comme vous le savez, la confrontation vive et violente au Moyen-Orient entre les forces opposées à l’impérialisme et aux États-Unis, dont l’Iran est le cœur, et les forces alliées à l’impérialisme américain et européen comme Israël. En Amérique latine, les forces opposées à l’impérialisme et aux États-Unis, en particulier Cuba et le Venezuela, mènent une lutte acharnée contre l’impérialisme américain.

En conséquence, si une guerre mondiale éclate, en Corée ou ailleurs, elle deviendra un affrontement violent et aigu entre les forces qui s’opposent à l’impérialisme, comme la Corée du Nord, la Chine, la Russie, Cuba et l’Iran, et les forces impérialistes, comme les États-Unis, l’Europe, le Japon et Israël. Au Moyen-Orient, même s’il s’agit d’une guerre conventionnelle, il y a des tirs constants et en Extrême-Orient, même s’il n’y a pas de tirs, la situation reste extrêmement tendue avec le risque d’une guerre nucléaire.

Bien que la révolution et la construction [du socialisme] se déroulent dans chaque nation, il est clair que l’impérialisme est l’ennemi commun des peuples de tous les pays dans un monde étroitement lié. Accomplir sa propre révolution dans chaque pays signifie accomplir la révolution mondiale, et accomplir la révolution mondiale signifie accomplir sa propre révolution dans chaque pays. Il convient donc d’insister sur l’importance de la solidarité internationaliste, voire de l’unité internationaliste.

Quand une guerre éclate, nous sommes toujours les premières victimes, nous, le peuple-travailleur dont les travailleurs font partie. C’est une leçon de l’histoire. En même temps, nous, les travailleurs et le peuple, en surmontant la crise désastreuse appelée guerre, avons créé une opportunité de transformer un mal en bien, comme la Commune de Paris en 1871 et pendant la Révolution d’Octobre en 1917, événements qui ont vu les travailleurs et le peuple devenir les maîtres du pouvoir. Si une guerre éclate dans la péninsule coréenne, les forces dominantes pro-japonaises et américaines en Corée du Sud collaboreront avec l’impérialisme américain et le militarisme japonais, tandis que les forces sous domination, nous, le peuple-travailleur, y compris les ouvriers et les paysans, lutterons jusqu’au bout, même par les armes, contre l’impérialisme, contre la guerre injuste de l’impérialisme et contre la guerre d’agression. Il est clair que sur cette voie, nous façonnerons le nouveau monde de la souveraineté populaire où le peuple devient le maître de la politique et de l’économie. Cette force, ce secret viendront, comme vous le savez tous, de cette vérité : le peuple uni ne sera jamais vaincu !

E1 pueblo unido jamas sera vencido !

Répondre à cet article

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0