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Défaite des FARC grâce à l’emblème de la Croix Rouge

lundi 11 octobre 2021, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 11 octobre 2021).

L’emblème du CICR utilisé lors de la libération de Betancourt

https://www.france24.com/fr/2008071…

Publié le : 16/07/2008 - 19:41
Modifié le : 17/07/2008 - 07:19

Le président colombien a reconnu qu’un officier avait arboré l’emblème de la Croix-Rouge lors de la libération d’Ingrid Betancourt. Cette utilisation frauduleuse est contraire à la convention de Genève.

Le président colombien Alvaro Uribe a reconnu mercredi que son armée avait violé les conventions internationales en utilisant l’emblème du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) le 2 juillet lors de l’opération de libération de 15 otages des Farc, dont Ingrid Betancourt.

Le chef de l’Etat colombien a précisé lors d’une cérémonie publique qu’un officier de l’armée colombienne, — "nerveux et contrairement aux ordres donnés"— qui participait à l’opération aérienne, portait une veste sur laquelle se trouvait l’emblème de l’organisation internationale.

Le nom de cet officier qui, selon le président, "n’a à aucun moment voulu se substituer aux organisations humanitaires", "ne sera pas rendu public pour sa propre sécurité et pour ne pas nuire à sa carrière", a ajouté Alvaro Uribe.

M. Uribe a ensuite annoncé avoir "présenté mercredi matin ses excuses" au CICR.

"Le respect de l’emblème est crucial pour que le CICR puisse apporter son aide aux personnes touchées par des conflits en Colombie ou ailleurs", a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’institution humanitaire, Florian Westphal, interrogé à Genève à la suite de la déclaration du président colombien.

M. Westphal a jugé "très important" que la Colombie ait reconnu avoir abusivement utilisé l’emblème de la Croix-Rouge et que M. Uribe ait "admis l’erreur qui était faite".

"L’emblème du CICR doit être respecté en toutes circonstances et ne peut être utilisé de manière abusive", a indiqué le CICR à Bogota dans un communiqué.

Le communiqué du CICR ne précise pas si des mesures seraient prises pour dénoncer cette grave infraction aux règles internationales.

Peu avant la déclaration publique de M. Uribe, l’avocat de deux guérilleros des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie), capturés pendant l’opération, avait indiqué que ses clients avaient été floués notamment par la vue de cet emblème.

M. Rodolfo Rios, le défenseur des rebelles, Gerardo Aguilar (alias "César") et Alexander Farfan (alias "Gafas"), a précisé à l’AFP que les deux guérilleros avaient également informé des délégués du CICR qui leur rendaient visite en prison, du recours à l’emblème de leur organisation dans l’opération colombienne du 2 juillet.

Selon l’avocat, l’armée a déjà "à de nombreuses reprises simulé la présence de délégués du CICR" et aux dires de ses clients, "le 2 juillet, 3 à 4 personnes ont utilisé l’emblème du CICR".

Auparavant le vice-président Francisco Santos avait part indiqué que le gouvernement colombien allait enquêter sur cette affaire.

"Le gouvernement entretient une relation de confidentialité avec le CICR, un travail, une confiance qui s’est bâtie au fil de nombreuses années", a souligné M. Santos en ajoutant qu’il ne croyait "absolument pas" à l’"usurpation d’un emblème aussi important" par l’armée.

Quelques heures après l’opération, le commandant de l’armée, le général Mario Montoya, avait publiquement nié en présence d’Alvaro Uribe un tel recours.

"Aucune enseigne n’a été utilisée, monsieur le Président, ni de la Croix-Rouge, ni d’aucune organisation humanitaire", avait-il affirmé.

Le procureur général de la Nation, Mario Iguaran, interrogé par la chaîne de télévision privée Caracol, a estimé que le délit de "perfidie" ne pouvait pas s’appliquer au cas suivant car, a-t-il dit, "l’objectif de l’opération militaire était de libérer des otages et non d’attaquer ou de nuire à l’adversaire".

Emissaire français en Colombie

https://www.monde-diplomatique.fr/2…

Mai 2009, page 29

Maurice Lemoine

ncien consul de France à Bogotá, Noël Saez a été, sous les présidences de MM. Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, l’envoyé spécial du gouvernement français pour tenter de faire libérer Mme Ingrid Betancourt, enlevée par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) le 23 février 2002. Dans la partie de son ouvrage (1) consacrée à ces négociations — qu’il a menées avec l’émissaire nommé par la Suisse, M. Jean-Pierre Gontard —, Saez, sans faire preuve d’aucune complaisance à l’égard des FARC, pointe du doigt la duplicité du gouvernement colombien. « Nous avons la désagréable impression que [le président Alvaro] Uribe se sert de nous (…). Nous risquons de perdre la confiance des FARC, qui observent avec scepticisme qu’après chacune de nos incursions dans leurs zones leurs campements sont bombardés par les forces régulières. » Ou encore : « Malgré toutes nos précautions, l’armée nous utilise pour arriver jusqu’aux FARC. »

Après six ans de pourparlers, et alors qu’une issue favorable se dessine, la guérilla assouplissant ses positions, « le président Uribe nous demande avec beaucoup d’insistance de reprendre le contact avec les FARC » et de réactiver le processus de libération des otages. Numéro deux de l’opposition armée qui menait, pour son compte, les tractations, le comandante Raúl Reyes établit un campement près de la frontière colombienne, en territoire équatorien. « Ingrid [devait être] libérée dans les prochains jours », estime Saez. Mais, poursuit-il, « l’objectif d’Uribe — habilement secondé par son haut-commissaire pour la paix — était de nous utiliser, une fois de plus, afin de localiser l’endroit exact où Raúl Reyes allait nous rencontrer, d’arriver avant nous, et de l’abattre. » Ce qui fut fait par un commando de l’armée colombienne, le 1er mars 2008.

Malgré le bombardement et le carnage qui s’ensuivit, les militaires colombiens auraient retrouvé « intacts » les ordinateurs personnels de Reyes. La révélation de leurs supposés contenus donnera lieu à une violente campagne contre (entre autres) les présidents équatorien et vénézuélien Rafael Correa et Hugo Chávez, accusés de « collusion » avec la guérilla (2). Pour sa part, Saez témoigne : « En examinant de près les mails que j’étais supposé avoir envoyé à Reyes [et que lui a remis Bogotá], les bras m’en tombent : je n’ai jamais dit cela ! Et puis, je n’écris pas aussi bien l’espagnol. Il n’y a pas de doute, ce paragraphe a été ajouté. Voilà pour la fiabilité des fichiers retrouvés dans le ou les ordinateurs de Raúl Reyes. »

La négociation — et celles qui suivent — ayant été torpillée, la voie est libre pour la fausse « opération humanitaire » (3) de l’armée colombienne (aidée en sous-main par Israël et les Etats-Unis) qui libérera Mme Betancourt et quatorze autres otages, le 2 juillet 2008. Une opération préparée avec l’aide (involontaire ou volontaire) des médias colombiens, qui, les jours précédents, évoquaient la présence d’une « mission humanitaire » visant au transfert des otages vers un nouveau campement, « ceci afin que les rebelles, qui lisent la presse comme tout le monde, ne s’étonnent pas de voir atterrir les fameux hélicoptères blancs ».

Qualifiée par beaucoup de « parfaite », l’opération Jaque (« échec et mat ») laisse Saez sceptique. Pour lui, le commandant de la guérilla — César — qui avait la garde des prisonniers, et dont la femme avait été capturée quelques mois auparavant, « n’a pas été dupé ; il a été acheté. C’est mon intime conviction (…). Uribe a voulu faire passer pour une prouesse militaire la trahison d’un commandant des FARC ».

Maurice Lemoine

(1) Noël Saez, L’Emissaire, Robert Laffont, Paris, 2009, 246 pages, 19 euros.

(2) Lire « La Colombie, Interpol et le cyberguérillero », Le Monde diplomatique, juillet 2008.

(3) Au mépris du droit international, le commando qui mène l’opération utilise les emblèmes de la Croix- Rouge internationale.

Les Farc crient à la trahison et menacent les autres otages

https://www.liberation.fr/planete/2…

Publié le 12 juillet 2008 à 4h17

Jean-Hébert Armengaud

La guérilla colombienne des Farc a réagi, vendredi soir, à la libération d’Ingrid Betancourt et de quatorze autres otages, le 2 juillet. Le communiqué, posté sur une « agence de presse » proche du mouvement, signé du Secrétariat (l’instance suprême de la guérilla), reconnaît que les Farc ont été abusées dans les grandes largeurs. La « fuite » (sic) des quinze otages serait due à la « trahison » des deux principaux chefs du groupe chargé de leur surveillance : « Cesar », le commandant du premier « front » (peloton) des Farc, et son lieutenant, « Enrique ». Selon la version officielle de Bogotá, l’opération de libération des otages a consisté, en effet, à tromper ce premier front après plusieurs mois d’infiltration et surtout de « retournement » de membres de la guérilla. Le 2 juillet, les militaires colombiens se sont déguisés en humanitaires pour un transfert supposé des otages, via un hélicoptère aux couleurs ressemblant à celles du CICR (Comité international de la Croix-Rouge).

« Fonds ». Le gouvernement colombien n’a jamais caché, sans toutefois donner de détails, qu’il avait sans doute payé pour « retourner » des membres des Farc dans cette opération, moins militaire que de renseignement. Le président, Alvaro Uribe, avait même confirmé récemment l’existence d’un « fonds » de 100 millions de dollars (63 millions d’euros) pour les guérilleros qui déserteraient et lui livreraient des otages ou des membres importants de la guérilla. Début mars, « Rojas », le garde du corps d’un des sept chefs du Secrétariat des Farc, avait ainsi touché 1,7 million d’euros pour avoir tué son patron puis livré son corps à l’armée.

Le 2 juillet, lors de l’opération spectaculaire de libération, « Cesar » (de son vrai nom Gerardo Aguilar Ramírez) et son lieutenant « Enrique » sont montés dans l’hélico de l’armée colombienne, croyant répondre à des ordres du Secrétariat des Farc sur un transfèrement des quinze otages - dont Ingrid Betancourt. A peine dans l’hélico, ils ont été maîtrisés par le commando de l’armée déguisé en mission humanitaire. Etaient-ils dans le coup ? Ont-ils obtenu des garanties ? De l’argent, venant du fameux fonds de 100 millions de dollars ?

« Episode ». « Cesar » et « Enrique » ont, depuis, comparu devant la justice colombienne, qui songe à les extrader vers les Etats-Unis (pour trafic de drogue notamment). Au lendemain de l’opération du 2 juillet, ils avaient été présentés à la presse, visages tuméfiés, sans dire un mot. Si ce sont des « retournés », le rôle est bien joué. Le communiqué des Farc posté vendredi ne laisse, par ailleurs, pas grand espoir quant à une hypothétique solution négociée entre la guérilla et Bogotá. La libération d’Ingrid Betancourt et de quatorze autres otages n’est qu’un « épisode » dans la confrontation « politique et militaire » qui opposerait les deux parties. Les Farc menacent aussi les vingt-quatre otages politiques qui restent en leur pouvoir : « Si le gouvernement persiste à tenter de les sauver, il devra assumer toutes les conséquences de cette téméraire décision. »

Wikipedia sur cette opération militaire nommée Jaque effectuée le 2 juillet 2008 :

http://mai68.org/spip2/IMG/pdf/FARC…

COLOMBIE - 5 mars 2008 - HOMMAGE À RAÚL REYES ! VOICI POURQUOI IL Y A LES FARC :

http://mai68.org/spip/spip.php?article6882

Tout ou presque sur les FARC :

http://mai68.org/ag/1586.htm

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