« Mennel n’est plus une gamine française interprétant en arabe la chanson d’un chanteur juif, superbe symbole, s’insurge dans Libération un professeur de lycée, Saïd Benmoufflok. Non, elle est désormais un agent de l’ennemi. Elle est le mal au visage d’ange. Elle est le paravent de l’islamisme, ce mot fourre-tout qui autorise la confusion entre un tweet imbécile et une complicité criminelle. Voilà comment certains pourfendeurs du complotisme sont eux-mêmes devenus des complotistes. »
« On apprend donc qu’elle a twitté des idées stupides à tendance complotiste, poursuit le professeur. Très exactement ce que la plupart des enseignants de France ont entendu dans leurs classes après les attentats, en 2015 et 2016. Ni plus ni moins. Comme nous tous, Mennel est fille de son temps. […] Elle a beau dire qu’elle aime la France, son pays. Elle a beau regretter des propos irréfléchis. Cela ne suffira jamais. Car on ne veut plus la voir. »
hier, Emmanuel Macron promettait dans Le Journal du Dimanche de « structurer et d’expliquer » l’islam de France, annonçant une réforme en ce sens en 2018. « Je pense que le risque, dans toute cette affaire, est de brandir des objets connotés, qui ont leur propre histoire, ou de faire des raccourcis en plongeant tout le monde dans un même sac », poursuit dans le JDD le chef de l’Etat français. L’affaire Mennel ressemble fort à ces « raccourcis »…