Tout le monde se souvient de l’affaire du quai de Valmy [1]. Le 18 mai 2016, en plein mouvement contre la loi travail, le syndicat de police Alliance ravissait la place de la République au mouvement Nuit Debout. Il s’agissait alors, pour les policiers, de mettre en scène une réconciliation avec la population en s’affichant avec quelques bonnes âmes d’extrême-droite. Le contre-rassemblement fut rapidement gazé par les forces de l’ordre puis repoussé des abords de la place pour s’improviser en manifestation sauvage. Sur son chemin, une voiture de police restait bloquée dans la circulation et était prise à partie par la foule. Elle prit feu après qu’un fumigène eut atterri sur sa plage arrière. S’ensuivirent des déclarations tonitruantes du ministre de l’Intérieur qui promettait de punir tant d’audace. Quelques heures plus tard, 4 militants étaient interpelés pour "tentative d’homicide volontaire" sur la base de déclarations d’un mystérieux témoin anonyme qui ne s’avéra être autre qu’un policier du renseignement de la préfecture de Paris. Dans les mois suivants, d’autres manifestants furent eux aussi interpelés et incarcérés pour leur participation à, ce qui fut partiellement requalifié de « groupement violent ».
Parmi eux, Nicolas Fensch, identifié comme la personne cagoulée ayant donné 4 coups de tige en plastique au "policier ninja". Cette semaine les éditions Divergences font paraître Radicalisation Express, livre d’entretien dans lequel M. Fensch raconte le parcours singulier qui l’a mené d’une vie d’informaticien gaulliste jusqu’au coeur du cortège de tête et dans l’une des affaires judiciaire les plus médiatisée de ces dernières années.