Seule la violence aide là où la violence règne. C’est une erreur de déclarer que tu vas « écarter les black bloc du mouvement » parce qu’ils ternissent son image. Tant que nous sommes sûrs de la justesse de notre cause, nous n’avons pas à craindre de passer pour des violents. Et puis, il faut cesser de médire de l’émeute. C’est trop facile, c’est convenu, et c’est lâche.
Ce gouvernement se cache lâchement derrière sa police, à tel point qu’il ne peut plus se permettre de reconnaître le moindre des méfaits de celle-ci, même le plus établi, par crainte de lui déplaire. Il ne cédera que lorsqu’elle le lâchera, et elle ne le lâchera que sous l’effet de deux mouvements simultanés : faire sentir à la police l’immensité du discrédit où elle s’est plongée, sa perte de toute force morale et la haine qui la cerne désormais - y compris physiquement par le traitement que lui réserve la rue - et lui faire sentir en même temps qu’il y aura pardon pour ceux de ses membres qui se dissocieront à temps du pouvoir en place et feront amende honorable. C’est notre en même temps à nous. Il fallait bien que la technique good cop-bad cop serve un jour un dessein honnête.