Ce dernier exemple de l’indifférence de l’État vis-à-vis de la vie des travailleurs et des jeunes a provoqué une éruption de colère sociale refoulée. Samedi soir, un groupe de 40 jeunes s’est réuni devant le commissariat de Grenoble. La police anti-émeute dépêchée sur les lieux a tiré des gaz lacrymogènes et avec des lanceurs de balles de défense sur les jeunes. Un certain nombre de voitures ont également été incendiées devant le commissariat. Des affrontements ont eu lieu entre la police et des jeunes quatre soirs cette semaine.
Les immeubles locaux ont été tagué avec les messages : « La police a tué Adam et Fatih » et « Protégez les enfants, la police les tue ».
Les médias ont régulièrement affirmé que les garçons avaient un casier judiciaire ou étaient « connus de la police ». Lors d’une conférence de presse tenue mercredi après-midi, Florent Girault, l’avocat représentant les deux familles dans l’enquête sur les décès, a déclaré : « contrairement à ce qui a été affirmé par la police et relayé par la presse, les deux jeunes n’avaient pas de casier judiciaire. Ils n’ont jamais été jugés ni condamnés. »
Note de do : En 2005 aussi, les médias du pouvoir avaient tenté de faire croire que deux jeunes morts à cause de la police étaient des délinquants. Il s’agissait de Zyed Benna et Bouna Traoré, morts le 27 octobre 2005. Des émeutes avaient éclaté dans toutes les banlieues de France pendant plusieurs semaines.