« Deux jours après le coup d’État Fidel Castro devait dire à propos de son ami Ben Bella : "S’il avait été plus rusé et moins gentil, il serait encore au pouvoir" »
Ahmed Ben Bella est né le 25 décembre 1916, et mort le 11 avril 2012 à Alger, est un combattant de l’indépendance algérienne et un homme d’État algérien. Il est président du Conseil des ministres de 1962 à 1963 puis le premier président de la République de 1963 à 1965. Il est renversé par le coup d’État du 19 juin 1965 mené par son vice-Premier ministre, le colonel Houari Boumédiène.
Pour l’anniversaire de la mort de Ben Bella, voici divers textes datant du coup d’État qui l’a renversé.
Extraits :
Ceux qui connaissent mal la réalité algérienne se sont posé deux questions : celle de la « couleur » du clan Boumediene, celle du processus qui a permis sa mise en place à la tête de l’Algérie La réponse à la première question ne laisse plus beaucoup de place au doute dès lors qu’un groupe de militaires prend le pouvoir par la violence et en violant la Constitution, dès lors que les premières mesures prises consistent dans l’élimination des communistes et progressistes, que les premières alliances pressenties semblent se dessiner avec l’opposition bourgeoise de droite, que le premier soutien vient des Oulémas , enfin dès l’instant où les balles des mitrailleuses sont dirigées contre la foule.
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Il semble que le colonel Boumediene soit partisan d’un arabisme poussé, d’une tradition religieuse renforcée d’un rigorisme accru et il ne semble pas que la politique de libération de la femme soit à son programme : c’est lui qui a demandé et obtenu qu’il n’y ait plus de femmes-députés à l’assemblée algérienne. Les femmes algériennes ne s’y sont pas trompées qui furent les premières à descendre dans la rue.
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Mais la politique actuelle semble viser, non seulement une remise en ordre, mais prévoir un grand nombre de dénationalisations et la restitution de certaines entreprises à des éléments « colons ». Dans la mesure où la faible base populaire du régime amène celui-ci à s’appuyer davantage sur la France — (le colonel Boumedienne demande instamment à être reçu par de Gaulle) — les pressions économiques de celle-ci s’accentuent : d’autre part, la collaboration militaire franco-algérienne s’accroît.