Des journalistes convoqués aux commissariat ou à la DGSI, un autre placé en garde à vue… ces événements nous invitent, ces jours-ci, à méditer sur la fragilité des libertés publiques.
Il se passe décidément de drôles de choses dans notre belle démocratie. Trois événements d’inégale gravité nous invitent, ces jours-ci, à méditer sur la fragilité des libertés publiques. Un journaliste [Gaspard Glanz] placé en garde à vue et interdit d’exercer son métier parce qu’il a fait un doigt d’honneur à des policiers ; trois autres [du site Disclose] qui sont convoqués par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) parce qu’ils ont révélé que les armes que vend la France à l’Arabie saoudite – pays notoirement en guerre – ne sont pas destinées à figurer dans un musée, mais à tuer ; et plus léger, on oserait presque dire, plus cocasse : trois journalistes sarthois convoqués à la gendarmerie pour avoir « couvert » le décrochage du portrait officiel d’Emmanuel Macron par de dangereux militants écologistes. Énumération non exhaustive, car il faudrait, bien sûr, parler des nombreux journalistes qui ont été blessés par des policiers depuis le début du mouvement des gilets jaunes. Et tant d’autres, non journalistes. Mais, pour une fois, c’est de notre métier qu’il sera question ici.