Le pouvoir algérien durcit le ton. Au moins 16 manifestants ont été placés sous mandat de dépôt par la justice à Alger, dimanche 23 juin 2019, selon plusieurs avocats réunis au sein d’un collectif de défense. Trois autres ont été renvoyés au commissariat pour un complément d’enquête.
Ces manifestants sont accusés d’avoir brandi ou possédé des drapeaux berbères lors de la manifestation de vendredi et ils sont poursuivis pour « atteinte à l’unité nationale » et « atteinte à l’emblème nationale ». En attendant l’instruction de leur dossier, ils ont donc été placés en détention. Les avocats ont annoncé leur intention de faire appel de cette décision.
La stupéfaction était grande parmi les militants des droits de l’homme réunis à la sortie du tribunal de Sidi M’hamed. La décision de la justice algérienne leur paraît inédite depuis le début des manifestations en février. « Je suis très en colère. Le général Gaïd Salah [le chef d’état-major de l’armée] n’a rien compris. Il ne sait plus ce qui se passe dans son pays et il attise la division. On se fait accuser de crime pour un drapeau », confie à franceinfo Othmane Aouameur, activiste et militant des droits de l’homme.