Il fait partie des militants basques qui, au milieu des années 80, ont été expulsés par la police française, sans justice, sans forme, sans paperasse et condamnés à croupir dans un vide juridique. Alfonso est de retour après 100 batailles. Ou plutôt, parce que la guerre est finie, il entame une nouvelle vie, avec cette fois des papiers.
Ce vendredi 12 juillet 1985, justement, Alfonso Etxegarai doit renouveler ses papiers à la Sous-Préfecture de Bayonne. Cela fait sept ans qu’il vit dans la cité labourdine, depuis qu’il a participé à un assaut armé contre le projet de centrale nucléaire de Lemoiz, en Biscaye et y a vu tomber l’un de ses camarades. Il choisit la lutte clandestine et se réfugie à Bayonne où se côtoient déjà de nombreux membres d’ETA. Il a 27 ans.
Alfonso, après avoir été copieusement torturé par la police espagnole à Quito, avec la complicité des autorités équatorienne, sera finalement déporté sur l’île de Sao Tomé un an plus tard, sans pouvoir obtenir d’identité pendant 33 ans.
De cette vie de banni, Alfonso a conçu une œuvre littéraire, dont le dernier ouvrage, La guerre de 58, sert de trame au documentaire que Josu Martinez lui consacre aujourd’hui.