Au lendemain d’une adresse à la nation du président Michel Aoun jugée unanimement décevante, les barrages érigés par les manifestants étaient plus nombreux que jamais vendredi 25 octobre 2019 au Liban, marquant une colère intacte contre la classe politique au 9e jour d’une mobilisation inédite émaillée par des incidents.
Les militants du puissant mouvement chiite pro-iranien du Hezbollah, de plus en plus visibles dans les rues, ont été impliqués jeudi soir dans des heurts à Beyrouth, excédés par les slogans visant leur leader Hassan Nasrallah.
Celui-ci doit prendre la parole plus tard dans la journée, et son discours sera d’autant plus scruté que le Hezbollah reste le seul mouvement politique armé dans le pays, au nom de sa lutte contre Israël.
Le journal Al-Akbar, proche du Hezbollah, a mis en garde en première page sur "le risque du chaos". "Le Hezbollah a décidé de descendre dans la rue pour obtenir le déblocage des routes", écrit-il.
Un tabou a été brisé lorsque Hassan Nasrallah a été conspué dans des bastions chiites du sud du pays, notamment dans la ville de Nabatiyé. De violents incidents entre manifestants et militants du Hezbollah y ont été signalés, mais la mobilisation n’y a jusque-là pas faibli avec une présence massive et remarquée de jeunes et de femmes.