Les mobilisations de paysans, d’ouvriers et des populations indigènes se poursuivent en Bolivie contre le coup d’État de la droite, de la police et de l’armée bolivienne. Depuis mardi les manifestations sont massives dans la capitale, La Paz, mais aussi dans plusieurs régions du pays. La répression est énorme aussi. On parle déjà de dix morts officiels, dont huit par balle. Les images des attaques de la police envahissent les réseaux sociaux mais celles de la résistance aussi. Une situation dont le dénouement reste incertain, pouvant basculer vers une plus forte répression mais aussi vers une radicalisation des actions des masses.
Au-delà du fait que beaucoup de travailleurs et de paysans voient Evo Morales comme leur légitime président, ils ont une raison supplémentaire et sans doute plus profonde pour s’opposer à cette droite putschiste : la fierté indigène blessée. En effet, l’un des premiers actes des forces réactionnaires a été de brûler le drapeau Wiphala ; le drapeau qui représente les populations indigènes, devenu un symbole national, aussi important que le drapeau national, durant les années de gouvernement d’Evo Morales. Dans un pays où la majorité de la population est indigène ou d’origine indigène, ces actes racistes n’ont fait qu’éveiller une profonde indignation ; cela a été interprété comme « un appel à la guerre ». Ce n’est pas un hasard si dans plusieurs manifestations l’un des slogans les plus scandés ce soit « maintenant oui, guerre civile ! »