Le triomphe de Boris Johnson, avec 365 sièges (sur 650) et 44% des voix, est largement dû à l’impressionnant écroulement du « mur rouge », ces circonscriptions qui vont du nord du Pays de Galles au nord-est de l’Angleterre, d’habitude bastions travaillistes imprenables, passées aux conservateurs.
La victoire de Boris Johnson parmi les classes populaires demeure fragile. Elle est due à un mélange de Brexit – ces circonscriptions ont soutenu entre 60 et 70% la sortie de l’Union européenne – et de rejet de Jeremy Corbyn, le très impopulaire leader du Parti travailliste.
Comme, avec le Brexit, Boris Johnson a promis le beurre et l’argent du beurre, charge à lui de concrétiser ses promesses. Il n’aura aucun mal à le faire sur le Brexit – la ratification de l’accord est désormais une simple formalité. Ce sera beaucoup plus difficile d’améliorer les conditions de vie des classes populaires du nord de l’Angleterre.
Politiquement, l’enjeu est majeur. Si les conservateurs conservent le contrôle du « mur », désormais bleu, ils seront presque assurés de garder le pouvoir. Boris Johnson pourrait alors être installé à Downing Street pour longtemps.