Hélas, en toute logique, il n’y a aucune raison de lier nécessairement la limite de rentabilité du capital à l’échéance d’une révolution prolétarienne.
Aujourd’hui, alors que la perspective d’une révolution prolétarienne n’a fait que reculer, et depuis des décennies, le constat est évidemment que cela n’a freiné en rien l’évolution des forces productives modernes, et par conséquent, il est évident que la société s’est considérablement rapprochée, dans la deuxième moitié du 20e siècle, de la limite de rentabilité du système. Comme la bourgeoisie a à son service des analystes économiques compétents, même si ce ne sont pas ceux que l’on voit dans les médias « mainstream », il serait donc particulièrement stupide de considérer qu’elle n’a pas sérieusement étudié la question et élaboré des solutions pour survivre en tant que classe dominante, au-delà de cette limite !
Dans l’essai de représentation graphique on voit bien qu’autour de 5% de marge opérationnelle, une entreprise est à la limite de l’asphyxie : investir pour augmenter la productivité équivaut généralement à diminuer encore plus la plus-value. Pour un regain éventuel de quelques centièmes de points de plus value, il faut quasiment, et même pour valoriser un investissement très modeste, doubler la productivité… ! Et dans le cas, improbable désormais, d’un tel gain de productivité, si la productivité est doublée, reste encore à écouler la production, sans baisse du prix de marché… ! La quadrature du cercle …vicieux !
Une entreprise comme Renault est dans cette situation, avec une marge opérationnelle difficilement remontée au dessus de zéro, après être passée carrément en dessous, en 2020 (-6,5% !!!). En 2019, la marge opérationnelle de Renault était encore de 4,8%, mais avec un bilan global négatif !