Si le Big Bang a vraiment eu lieu comme les scientifiques le croyaient initialement, alors des galaxies vues par le télescope James-Webb sont plus anciennes que l’univers lui-même.
D’un côté, l’Américain Edwin Hubble et le Belge George Lemaître, partisans d’une explication de type « Big Bang » voyaient que plus les galaxies observées étaient lointaines, plus elles s’éloignaient rapidement de la Terre à cause du décalage de leur lumière vers le rouge.
De l’autre, Fritz Zwicky, illustre astrophysicien suisse, pionnier des recherches sur la matière noire n’y voyait qu’une illusion d’optique.
Note de do : Je suis partisan de l’illusion d’optique. Du moins, on ne peut pas savoir. Quand le soleil se couche, l’horizon est plus rouge ; cela ne signifie pas que le soleil s’éloigne plus rapidement de la Terre à ce moment. Les scientifiques qui veulent nous dire ce qu’il s’est passé il y a des milliards d’années sont pourtant incapables de nous dire quel temps il fera dans six mois.
Le Big Bang, du pipeau ? Un chercheur le remet en cause en se basant sur les images du télescope James-Webb
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19 septembre 2024 à 18h00
Hugo Ruher
Il ressuscite au passage une autre théorie rivale vieille de près d’un siècle, celle de la lumière fatiguée.
Le Big Bang. Celui sans qui il n’y aurait rien : ni la Terre, ni l’univers, ni la matière, ni la vie, ni même le temps. Le point de départ de tout… Qui n’a peut-être jamais vraiment eu lieu ! C’est en tout cas ce que pense un chercheur de l’université d’État du Kansas, Lior Shamir, dans une étude publiée le 12 août dans la revue scientifique Particles. Très bien, merci Lior Shamir, mais alors que proposez-vous en alternative ? La théorie du Big Bang semble faire tellement consensus dans la communauté scientifique –comme chez le grand public– que s’y attaquer peut sembler hors de propos. Le média en ligne Futurism fait le point sur la question épineuse de nos origines.
L’idée avancée par le scientifique états-unien n’est pas nouvelle et avait déjà été évoquée il y a une centaine d’années. Dans les années 1920, alors que l’on commençait à parler du Big Bang en observant les galaxies les plus lointaines, deux camps se sont formés. D’un côté, l’Américain Edwin Hubble et le Belge George Lemaître, partisans d’une explication de type « Big Bang » qui voyaient que plus les galaxies observées étaient lointaines, plus elles s’éloignaient rapidement de la Terre.
Cette théorie de la lumière fatiguée a vite été délaissée au profit de celle du Big Bang, mais des doutes ont perduré chez de rares scientifiques… Du moins jusqu’en 1990, où le satellite Cosmic Background Explorer (COBE) de la NASA a mesuré le fond diffus cosmologique. Ce rayonnement électromagnétique nous vient des premiers photons créés lors du Big Bang. Très peu nombreux, ils n’interagissent pas avec la matière ordinaire et ne provoquent qu’un infime réchauffement thermique. Un réchauffement précisément mesuré par le satellite COBE, ce qui a valu un prix Nobel de physique aux chercheurs derrière cet instrument révolutionnaire. À partir de là, exit la lumière fatiguée, le Big Bang s’est imposé sans ambiguïté.
Un doute léger, mais permis
Alors qu’est-ce qui vaut à cette théorie de revenir sur le tapis ? « La confiance de certains astronomes dans la théorie du Big Bang s’est affaiblie lorsque le puissant télescope spatial James-Webb a vu la première lumière, raconte Lior Shamir. Il nous a fourni des images profondes des débuts de l’univers. Mais au lieu de voir l’univers primitif que l’on s’attendait à voir, les observations du télescope ont montré de grandes galaxies déjà développées. Si le Big Bang a vraiment eu lieu comme les scientifiques le croyaient initialement, alors ces galaxies sont plus anciennes que l’univers lui-même. »
Lior Shamir a analysé le décalage vers le rouge de plus de 30.000 galaxies par rapport à la Terre, en prenant en compte la rotation de notre planète par rapport au centre de la Voie lactée. Résultat, ce décalage s’agrandit pour les galaxies éloignées de la Terre, comme s’il dépendait de la distance par rapport à notre planète, confirmant selon lui l’hypothèse de Fritz Zwicky.
Cela suffit-il à prouver que le Big Bang n’a pas eu lieu ? Pas forcément tant les preuves, comme celles apportées par le satellite COBE, sont nombreuses…Mais le doute est permis. Un autre astrophysicien, Rajendra Gupta de l’université d’Ottawa, guidé également par la théorie de la lumière fatiguée, a ainsi calculé que l’univers devait être âgé de 26,7 milliards d’années, soit près du double de la valeur habituellement théorisée par les chercheurs (environ 13,8 milliards d’années).
Comment tirer cela au clair ? Pour l’instant, on ne peut pas. Pour prouver le bien fondé de la théorie de la lumière fatiguée, il faudrait être capable de voir un photon se dégrader avec la distance, ce qui n’a pour l’instant jamais été réalisé.