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Paquebot "France", la mutinerie de la dernière chance

vendredi 20 septembre 2024, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 20 septembre 2024).

"Affaires sensibles". Il y a cinquante ans, à bord du paquebot "France", la mutinerie de la dernière chance

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Publié le 13 septembre 2024 16:22

Affaires sensibles - France 2

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Le 11 septembre 1974, le "France", mythique paquebot transatlantique, rentre de New York pour la dernière fois avant son démantèlement. A l’approche du Havre, une cinquantaine d’hommes d’équipage prend le contrôle du bateau…. Dans cet extrait d’"Affaires sensibles", l’un d’eux raconte comment a commencé la plus longue mutinerie de l’histoire de la marine marchande française.

Du Havre, son port d’attache, à New York, il traversait l’Atlantique en à peine plus de cinq jours – un exploit dans les années 1960. Avec ses 315 mètres de long et ses 8 hectares de ponts, ce symbole du prestige de la France gaullienne embarquait jusqu’à 2 000 passagers dans une paradisiaque ville flottante.

Né sous les meilleurs auspices, le paquebot France, le plus beau du monde, sera pourtant la première victime du choc pétrolier de 1973. Le nouveau président Valéry Giscard d’Estaing et son Premier ministre Jacques Chirac décident de mettre fin à ce qui est devenu un gouffre financier…

Programmé pour le 25 octobre 1974, son désarmement signe la disparition de 2 000 emplois, directs et indirects. Une catastrophe sociale que les membres d’équipage ne peuvent accepter : le France, c’est leur outil de travail et leur fierté. Alors ils vont tenter le tout pour le tout.

Mercredi 11 septembre 1974 : le France termine sa 377e traversée de l’Atlantique. Mais à 21h06, alors que Le Havre est en vue, les serveurs quittent précipitamment les salles à manger… pour monter à l’assaut de la passerelle, le poste de commandement. André-Pierre Terrier, 18 ans à l’époque, était l’un d’eux. Dans cet extrait d’"Affaires sensibles", il raconte une mutinerie historique. Le "France" bloque l’accès au port du Havre

Serveurs, marins, mécaniciens… ils sont une cinquantaine à encercler le commandant. Celui-ci tente de résister, mais la salle des machines ne répond plus, elle est sous le contrôle des marins. Les quelque 900 mutins font jeter l’ancre au milieu du chenal, et le France bloque l’accès du plus grand port français d’alors. Ils viennent de prendre en otage le navire, avec 1 266 passagers à son bord. Un acte qui valait autrefois aux mutins d’être pendus haut et court au mât…

A la tête de l’insurrection, un ancien du commando Kieffer, Marcel Raulin. Après avoir contribué à sauver la France au sein du seul bataillon français présent lors du Débarquement de juin 1944, il veut sauver le France. A travers les haut-parleurs, il s’adresse aux passagers. A la grande surprise de l’équipage, ils sont nombreux à l’applaudir. C’est que l’événement est historique : ils sont témoins du combat de la dernière chance pour que le paquebot qui faisait la fierté d’un pays continue à naviguer…

Le gouvernement joue le pourrissement. Au terme de la plus longue grève qu’ait jamais connue la marine marchande (28 jours) et malgré une importante vague de solidarité, le France rentre au port… Sa carrière est terminée – comme celle de la plupart des mutins.

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