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Liban : Dilemme autour du fleuve Litani

mercredi 25 septembre 2024, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 25 septembre 2024).

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24 septembre 2024

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Crédit Photo : JOSEPH EID / AFP Archive
Le fleuve Litani du Liban, qui traverse la région de Machghara dans la vallée de la Bekaa.

L’escalade entre Israël et le Hezbollah autour du fleuve Litani s’intensifie, avec des affrontements violents provoquant des centaines de victimes.

"Si le monde ne parvient pas à faire reculer le Hezbollah au-delà du fleuve Litani, Israël le fera", a déclaré Israël Katz, ministre israélien des Affaires étrangères, dimanche, quelques heures avant que Tel-Aviv ne lance, dans de vastes régions du Liban, son escalade la plus violente depuis le 8 octobre 2023.

Le dilemme du Litani nous ramène à 2006, plus précisément au 11 août, lorsque le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l’unanimité la résolution 1701, appelant à une cessation totale des hostilités entre le Liban et Israël. Cela mettait fin à une violente guerre entre les deux parties, qui avait débuté le 12 juillet 2006.

La résolution appelait ensuite à la création d’une zone entre la Ligne bleue (qui sépare le Liban et Israël) et le fleuve Litani, dans le sud du Liban, où ne seraient présents ni hommes armés, ni équipements militaires, ni armes, à l’exception de ceux appartenant aux forces armées libanaises et à la FINUL. Dans ce contexte, il convient de revenir sur le "dilemme" du fleuve Litani, en mettant en lumière son importance ainsi que sa réalité géographique et démographique, face aux exigences israéliennes que le Hezbollah rejette.

Frontières

La Ligne bleue, tracée par les Nations unies après le retrait israélien du Sud-Liban en mai 2000, est considérée comme une frontière entre les deux parties, tandis que le Litani est le plus important fleuve libanais, qui se jette dans la mer Méditerranée à environ 70 kilomètres au sud de la capitale Beyrouth.

La distance qui sépare la Ligne bleue du fleuve atteint un maximum de 28 kilomètres dans le secteur central, et un minimum de 6 kilomètres dans le secteur le plus à l’est.

La longueur de la frontière entre le Liban et Israël, des fermes de Chebaa à l’est, à Ras al-Naqoura à l’ouest, est d’environ 76 kilomètres, tandis que la longueur de la côte sud, au-delà du Litani, est d’environ 30 kilomètres.

Géographie et environnement démographique

La superficie totale du sud du Litani est d’environ 850 kilomètres carrés, et elle est habitée par environ 200 000 personnes, dont 75 % sont chiites, tandis que les 25 % restants se répartissent entre sunnites, druzes et chrétiens.

Cette région est représentée au Parlement libanais (128 membres) avec 9 députés chiites et 3 députés issus des minorités du sud du Litani. La Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) opère dans le sud du Litani depuis 28 ans, conformément à la résolution 425 du Conseil de sécurité des Nations unies.

Ressource hydrique majeure du Liban

D’une longueur de 170 kilomètres (d’est en ouest), le Litani constitue la principale ressource hydrique du Liban, et les plans de développement agricole intégré des régions du sud de la Bekaa et du sud du Liban reposent sur cette ressource.

La région en dépend pour irriguer une superficie de 54 000 hectares et pour approvisionner 264 villes et villages, comptant actuellement 794 000 habitants, soit environ un cinquième de la population libanaise.

La résolution 1701 du Conseil de sécurité demande au gouvernement libanais et à la FINUL de déployer leurs forces dans la zone située au sud du fleuve Litani, et demande à Israël de retirer toutes ses forces derrière la Ligne bleue lorsque ce déploiement commencera.

Ce que représente le Litani aux yeux d’Israël

La position officielle d’Israël est d’insister pour repousser le Hezbollah au-delà du fleuve Litani, zone dans laquelle Tel-Aviv propose de déployer l’armée libanaise et les forces de la FINUL, entre la frontière et le sud du fleuve.

Israël affirme que l’objectif est d’éloigner le groupe libanais de ses frontières, de l’empêcher de menacer ou de cibler les colonies du nord, de rendre la zone démilitarisée comme le prévoit la résolution 1701 du Conseil de sécurité, et de confier l’autorité aux seules forces de l’armée libanaise et de la FINUL.

En réponse à l’escalade la plus violente depuis lundi matin, les sirènes ont continué à retentir dans les colonies israéliennes proches de la frontière avec le Liban, après que le Hezbollah a tiré des dizaines de roquettes sur des sites militaires et des colonies, dont la ville de Haïfa.

La position du Hezbollah

Les observateurs estiment que les 75 % de chiites qui peuplent le sud du Litani expliquent en partie l’insistance du Hezbollah à rester dans la région et à refuser de se retirer au-delà du Litani.

Notant que le groupe dispose d’armes à longue portée, cela peut signifier que l’insistance sur le "dilemme" du Litani n’est pas une question cruciale, mais plutôt un prétexte pour Israël pour sortir le groupe des territoires qui lui font face, dans un premier temps, afin de le diriger davantage vers l’intérieur du Liban, selon les observateurs.

Les déclarations de Katz sont intervenues dimanche, après que le Hezbollah a annoncé avoir bombardé des sites militaires dans la ville de Haïfa, au nord d’Israël, avec des missiles Fadi 1 et 2, pour la première fois depuis le début des affrontements frontaliers avec Tel-Aviv, il y a environ un an.

Les missiles du Hezbollah ont blessé plusieurs Israéliens et causé d’importants dégâts matériels, selon les médias israéliens, tandis que l’armée israélienne a lancé des raids sur diverses zones du sud et de l’est du Liban, ainsi que sur la banlieue sud de Beyrouth.

La riposte israélienne a atteint son paroxysme lundi, faisant 492 morts et 1 645 blessés, selon un premier bilan du ministère libanais de la Santé.

Le "déclencheur" de l’escalade la plus violente

Depuis lundi matin, l’armée israélienne a lancé sur le Liban "l’attaque la plus violente, la plus étendue et la plus intensive" depuis le début des affrontements avec le Hezbollah, il y a environ un an, faisant 558 morts, dont 50 enfants et 95 femmes, et 1 835 blessés, selon un bilan annoncé par le ministère libanais de la Santé, mardi matin.

La guerre entre le Hezbollah et Israël s’est intensifiée cette semaine, à la suite des explosions de dispositifs de communication survenues mardi et mercredi au Liban ; ces explosions ont fait 37 morts et plus de 3 250 blessés.

En outre, une frappe aérienne visant la banlieue sud de Beyrouth, vendredi, a fait 45 morts, dont des femmes, des enfants ainsi qu’un éminent dirigeant du Hezbollah, Ibrahim Aqil, et 68 blessés, selon un bilan préliminaire annoncé par le ministère de la Santé.

Il est à noter qu’un grand nombre des victimes sont des dirigeants et des cadres du "Hezbollah".

Depuis le 8 octobre, les factions libanaises et palestiniennes au Liban, notamment le Hezbollah, échangent quotidiennement des tirs d’obus avec l’armée israélienne, de part et d’autre de la "Ligne bleue" séparant les deux camps, faisant des centaines de morts et de blessés, la plupart du côté libanais.

Ces factions exigent la fin de la guerre qu’Israël mène, avec le soutien des États-Unis, contre la Bande de Gaza depuis le 7 octobre ; guerre qui a fait plus de 137 000 victimes palestiniennes (morts et blessés), dont une majorité de femmes et d’enfants, et plus de 10 000 disparus, sur fond de destructions massives et d’une famine meurtrière.

Note de do : En réalité, Israël veut voler le Fleuve Litani au Liban

Il y a une guerre de l’eau. Israël a volé le Golan à la Syrie parce que dans cette montagne de nombreuses rivières viennent alimenter un célèbre fleuve : le Jourdain. Et Israël veut aussi voler le Fleuve Litani au Liban.

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