Note de do : Luniterre démontre en commentaire que c’est une erreur d’analyse grossière qui amène la conclusion du titre.
Pourquoi acheter de la dette américaine ?
https://www.breizh-info.com/2024/10…
29 octobre 2024
Jean Goychman
En cette période de débat budgétaire, où la situation financière de notre pays fait l’objet de toutes les attentions, deux chiffres s’imposent aux Français pour qu’ils comprennent bien que l’heure n’est plus à la rigolade du « quoi qu’il en coûte ».
Le premier concerne le déficit budgétaire, c’est-à-dire les dépenses faites par l’État et non financées par des recettes correspondantes. Il s’élève à 6% du produit intérieur brut de la France, mais si on l’exprime par rapport au budget des dépenses de l’État, le chiffre passe à pratiquement 30%.
Les recettes de 2024 étaient prévues au tour de 310 milliards d’euros et les dépenses vont s’établir autour de 450 milliards. C’est donc environ 160 milliards supplémentaires qu’il va falloir emprunter en 2024.
Le second concerne les dettes publiques qui vont, compte-tenu de ce qui précède, allégrement franchir le cap de 3.200 milliards d’euros.
Par ailleurs, nous apprenons incidemment qu’au cours des derniers mois la France a racheté pour plus de 100 milliards de dollars de dettes américaines. Alors que nous en possédions environ 74 milliards de dollars en 2017, nous en détenons en février 2024 plus de 284 milliards de dollars.
Pourtant, 100 milliards de dollars, cela ne passe pas inaperçu. On ne conçoit pas qu’une telle somme n’ai pas fait l’objet d’une communication à la représentation nationale, ni que celle-ci, dûment informée, n’ait pas posé la moindre question concernant une telle dépense, particulièrement incongrue dans le contexte financier calamiteux que nous connaissons.
Vers une commission d’enquête parlementaire ?
Sans faire référence spécifiquement à ces achats de dettes américaines, un certain nombre de parlementaires semblent avoir pris conscience que quelque chose « ne tournait pas rond » dans nos finances publiques l’idée d’une commission d’enquête fait son chemin.
De plus, le tableau réactualisé des détenteurs de dettes américaines montre que ces achats de tees américaines par la France ontlargement dépassé les 300 milliards de dollars (312 en août 2024)
Assez curieusement l’ancien ministre Bruno Lemaire, en charge des finances publiques, ne semble guère inquiet de cette éventuelle enquête et a écrit un message assez laconique selon lequel « la vérité apparaîtra plus tard ».
Même s’il n’existe pas de lien de causalité évident entre les achats de dettes américaines et l’importance du déficit budgétaire, il y a quand même quelqu’un qui a pris la décision d’acheter ces dettes américaines et cela s’est fait d’une manière continue. Ce quelqu’un semble disposer de moyens colossaux puisqu’apparemment il y aurait un rapprochement possible entre ces dépassements budgétaires non programmés dans la loi de finances 2024 et ces achats dont personne ne semble avoir entendu parler. En tout cas, il faudra bien expliquer par quel mécanisme financier ils se sont effectués et qui a payé. Cela rappelle Gribouille, qui creusait un trou afin de pouvoir combler un autre trou…
Mais ce qui devient proprement hallucinant, c’est que le Gouvernement de Michel Barnier ne nous fasse pas un « état des lieux » pour nous expliquer le pourquoi tous ces impôts qu’ils sont en train de nous concocter pour ramener les finances de la France dans le cadre acceptable par la Commission Européenne. On nous a beaucoup parlé des dépenses liées au COVID et pourquoi il fallait à tout prix sauver les entreprises françaises. Mais ils auraient dû également nous dire clairement qu’ils sont la conséquence de « largesses inopportunes » que nous avons dû concéder à nos amis de la Réserve Fédérale qui a de plus en plus de mal à placer ses « USbonds ».
Par ailleurs, nous avons tout une myriade des commissions qui sont chargées de contrôler la bonne exécutions des opérations et qui, apparemment n’ont jamais posé la moindre question concernant ces achats répétitifs depuis plus de 7 ans et qui représentent aujourd’hui plus de 300 milliards.
Car, même si les Banques Centrales sont indépendantes, elles ne peuvent engager sans aucun contrôle l’argent de la Nation dont les payeurs, en dernier ressort, seront toujours les contribuables français… Un besoin crucial de clarification
Allez expliquer aujourd’hui que les retraités français devront attendre six mois pour que leur pension soit augmentée et qu’il faut à tout pris trouver 60 milliards par tous les moyens alors qu’on vient d’en dépenser autant sans que l’intérêt national ne le justifie.
Vraiment, le pays a un urgent besoin de clarification.