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Netanyahou ordonne une frappe sur le sud du Liban tout en menaçant d’une « guerre intensive » si la trêve n’est pas respectée

samedi 30 novembre 2024, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 30 novembre 2024).

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29 novembre 2024

Assawra

Seulement deux jours après l’instauration d’un cessez-le-feu dans la région, l’armée israélienne a frappé le sud du Liban. Dans la continuité de cette attaque, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a promis une « guerre intensive » au Hezbollah, si ce dernier ne respectait pas les termes de l’accord.

Toujours soutenu par ses alliés, dont la France et les États-Unis qui ont décidé d’ignorer les mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI), Benyamin Netanyahou poursuit son entreprise de destruction. Malgré la signature d’un cessez-le-feu, mardi 26 novembre, entre Israël et le Hezbollah, l’armée israélienne affirme avoir frappé une installation conçue « pour stocker des roquettes de moyenne portée dans le sud du Liban » et avoir « déjoué la menace », dans la soirée de ce jeudi 28 novembre.

Le maire de Baïssariyé, Nazih Eid, a quant à lui déclaré qu’un avion de chasse a visé « une zone forestière non accessible aux civils », située dans sa localité. Des tirs israéliens ont par ailleurs fait deux blessés dans le village de Markaba, dans le sud du Liban, selon l’agence de presse libanaise ANI.

Un cessez-le-feu violé « à plusieurs reprises »

Malgré le cessez-le-feu, Israël a donc frappé le sud du Liban. Lors d’un entretien avec le média israélien Channel 14, Benyamin Netanyahou a menacé, dans le même temps, d’une « guerre intensive », si jamais la trêve négociée avec le Hezbollah… venait à être violée.

Les forces armées du Liban (FAL), qui ont commencé à déployer des troupes dans le sud du pays – conformément à l’accord -, ont accusé Tel-Aviv d’avoir déjà violé « à plusieurs reprises » le cessez-le-feu. Guère étonnant quand on se rappelle les propos du premier ministre israélien, le 26 novembre : « S’il (le Hezbollah) tente de reconstruire l’infrastructure terroriste près de la frontière, nous attaquerons. S’il tire une roquette, s’il creuse un tunnel, s’il fait entrer un camion avec des missiles, nous attaquerons. »

L’accord de cessez-le-feu, établi en présence des diplomates états-uniens et français – alors que l’Élysée n’a pas hésité à parler d’immunité de Netanyahou vis-à-vis du mandat d’arrêt émis par la CPI afin d’obtenir le consentement de Tel Aviv à une présence française dans le mécanisme d’observation du cessez-le-feu -, prévoit le retrait, dans un délai de soixante jours, de l’armée israélienne du pays du Cèdre.

Selon Beyrouth, près de 4 000 personnes ont été tuées depuis octobre 2023

Le Hezbollah doit, quant à lui, se replier au nord du fleuve Litani, situé à environ 20 kilomètres de la frontière libano-israélienne, et démanteler son infrastructure militaire dans le sud du pays. Les forces armées du Liban sont, enfin, supposées déployer 1 500 soldats dans les prochains jours, en renfort des 4 000 déjà présents au nord du fleuve Litani. Des renforts qui doivent monter à 6 000 soldats dans les six prochains mois.

La Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) est également sur place. Prise pour cible par l’armée israélienne, elle entend maintenant poursuivre sa mission auprès des soldats libanais. Dans un communiqué en date du 27 novembre, celle-ci s’est félicitée « de l’engagement envers la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’Onu comme voie vers la paix ». Cette résolution, datée de 2006 mais jamais appliquée, prévoit effectivement le retrait du Hezbollah au-delà du fleuve Litani mais également celui des troupes israéliennes et l’arrêt par Israël de la violation systématique et répétée des espaces aérien et maritime libanais.

Selon Beyrouth, près de 4 000 personnes ont été tuées depuis octobre 2023 sur son territoire, la plupart depuis fin septembre 2024. Du côté israélien, ce sont 82 militaires et 47 civils qui sont morts en treize mois, sur place, selon les autorités libanaises. L’armée israélienne a envahi le sud du Liban le 1er octobre dernier.

Dès l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, mercredi à l’aube, des dizaines de milliers de citoyens libanais, obligés de fuir les bombardements, s’étaient pourtant mis en tête d’enfin rentrer chez eux, dans le sud et l’est du pays, ainsi que dans la banlieue sud de Beyrouth. Des zones en grande partie rasées – les villages libanais situés à la frontière avec Israël ont été détruits au moins à 70 % – par les attaques d’Israël, dans la lignée de ce qu’elle a réalisé dans la bande de Gaza.

Tom Demars-Granja
L’Humanité du 29 novembre 2024

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